Mathieu a 17 ans. Et beaucoup d'ennuis. Sa voiture ne roule pas. On s'explique mal pourquoi, elle est toute neuve. «Elle va bien, c'est moi qui ne vais pas, je n'ai plus de permis», dit l'adolescent en baissant les yeux.

Souvent à l'occasion d'un drame de la route, les milliers d'automobilistes qui circulent sans permis font régulièrement parler d'eux. Mais les autres, comme Mathieu, ont choisi de respecter la loi, dans le silence. Il s'agit de ceux qui ont perdu le droit de conduire et qui ne prennent pas le volant. Des conducteurs toujours plus nombreux.

Avec la perte de son permis, Mathieu a vu toute sa vie se figer d'un coup. Son emploi d'été est compromis et son entrée au cégep l'est tout autant. «À moins de me taper les transports en commun quatre heures par jour. Et dire que...» Il ne termine pas sa phrase.

Et dire que quoi? Qu'il y a eu cette soirée durant le long congé scolaire où il a trop bu. Qu'il a été arrêté et son permis probatoire révoqué sur-le-champ. Privé de voiture, il retrouve depuis tous ses copains... à l'arrêt d'autobus. La honte.

Entre l'explosion du nombre de points retirés et l'alcool au volant, ils sont en effet des milliers désormais dans ce cas. Des apprentis comme des novices. Et même s'ils viennent de tous les horizons, tous relatent la même histoire: la galère.

Être condamné à ne pas rouler, c'est aussi se voir infliger d'autres peines: la perte de son travail pour les uns, être abonné au système D pour les autres, avec à la clé, chaque fois, des frais inconsidérés. «C'est un enfer», résume Mathieu qui habite à Carignan. «Un coin, dit-il, où il ne fait pas bon vivre sans voiture.»

Mathieu ne cherche pas à attirer l'attention sur son problème. Son père si. Celui-ci a offert cette voiture neuve à son fils à Noël. Ce n'est pas le modèle de ses rêves, reconnaît-il, mais elle était économique à la pompe, sûre et la garantie du constructeur courait jusqu'à la fin des études universitaires de Mathieu. Le père de Mathieu en parle au passé car il songe aujourd'hui à la vendre.

 

Exemplaire

Même s'il a également perdu son permis - pour grand excès de vitesse -, Dominique, 24 ans, reste quand même un «privilégié». Il habite Montréal avec tous les transports en commun à portée de main et, en tant que graphiste, il est son propre patron. Il découvre les joies de quadriller la ville au guidon d'un Bixi et «d'arriver dégoulinant aux rendez-vous».

La sanction va-t-elle transformer ces conducteurs en automobilistes exemplaires? Rien n'est moins sûr. Tous retiennent avant tout la dureté de la leçon. «C'est disproportionné», s'insurge Marc, avocat de Montréal qui a aussi été privé de voiture. «Pour quelques écarts sur la route, on peut dégringoler très vite.» Le juriste a déjà récupéré son permis. Mais il ne se dit pas tiré d'affaire. Il ne lui reste que trois points.

 

Photo Ivanoh Demers, La Presse

Alcool au volant, excès de vitesse ou autre: des milliers de personnes perdent leur permis pour l'une de ses raisons.

SUR LA ROUTE

Calendrier maintenu



La production de Saab sur les chaînes de Trollhättan, dans le sud de la Suède, est toujours à l'arrêt, mais la présentation de la 9-4x à la presse spécialisée demeure au calendrier. Les premiers essais de ce nouveau modèle se dérouleront cette semaine dans la région de Washington.

Vert (ou vers?) Berlin

Si, par un heureux hasard, vous vous trouvez à Berlin les 21 et 22 mai 2011, ne manquez sous aucune grippe les journées portes ouvertes du Challenge Bibendum. Une première pour cet événement consacré à la mobilité durable. Constructeurs automobiles, fournisseurs, services publics et instituts de recherche du monde entier présenteront, au cours de ces journées, près de 200 véhicules de série, prototypes ou nouveaux modèles à propulsion alternative.

Photo fournie par Saab

Le Saab 9-4x 2012.