N'ayant pas d'industrie automobile importante proprement dite, Genève assure à tous les constructeurs participants de son salon une visibilité proportionnelle à leur part de marché. Ainsi, contrairement aux manifestations similaires qui se déroulent à Detroit, Paris, Francfort ou Tokyo, Genève ne cherche à privilégier personne. Ici, le soleil brille pour tout le monde.

Cette forme de neutralité conjuguée à la tradition (le salon existe depuis 1905) et, surtout, à l'image de luxe associée à la ville de Genève expliquent le nombre élevé de dévoilements, surtout dans le domaine du haut de gamme. En font foi les Bentley (Supersport), Porsche (918 Spyder), Lamborghini (Gallardo LP-570-4 Superleggera), mais aussi les «artisans» comme Alpina, Fornasari, Hispano Suiza, Ruf et Rinspeed dont le dénominateur commun est la sportivité et la débauche de puissance. Un peu de mauvais goût, aussi, comme cette Rolls-Royce bleu électrique avec parement en or préparée par Mansory. Ouache! Aucune ne prétend être écologiquement vertueuse, mais chacune promet de captiver votre attention et d'illuminer ce salon à nul autre pareil.

 

Prêt-à-porter

 

Bien sûr, au Salon de Genève, les projecteurs sont d'abord braqués sur les nouveaux modèles issus des marques «prêt-à-porter». De la rafraîchissante Renault Wind à la désormais mondiale Ford Focus, en passant par la très coquette Audi A1, il y en a pour tous les goûts. Chacun met au point et renouvelle ses gammes pour coller au mieux aux aspirations changeantes de la clientèle.

 

Mais cette 80e présentation qui se déroule jusqu'à dimanche au Palexpo de Genève démontre que les constructeurs automobiles européens sont fermement engagés à mettre l'accent sur les progrès récents des véhicules propres. D'ailleurs, les constructeurs défrichent plusieurs pistes simultanément: les véhicules tout électriques ont visiblement la faveur des constructeurs français (Renault et PSA), tandis que les allemands et les italiens (Ferrari compris) découvrent un peu sur le tard peut-être les vertus de la motorisation hybride (mi-essence, mi-électrique).

 

Plusieurs nouvelles hybrides poseront dans le catalogue des constructeurs d'ici les prochains mois, mais combien au juste descendront dans la rue? Le Volkswagen Touareg hybride, présenté ici en grande pompe, ne sera vraisemblablement pas visible au Canada avant l'année prochaine, confirme Peter Viney, porte-parole de VW. «Nous repoussons son entrée aussi longtemps que nous n'aurons pas une allocation suffisante», explique-t-il. À ce jour, «on nous en offre 45 pour la prochaine année modèle, alors que nous avons 131 concessionnaires à desservir».

 

Dès lors, il semble toujours aussi difficile de détrôner le traditionnel moteur thermique (essence ou diesel) de son piédestal.

 

 

Coup de coeur

 

Mon coup de coeur raisonnable de ce salon: la Citroën DS3. Et déraisonnable? La Porsche 918 Spyder.

 

Coup de gueule

 

Mon coup de gueule, outre la Rolls-Royce Mansory: la Nissan Juke (ou Joke?) et la Lancia Elle. L'échec de La Femme (Chrysler) n'a-t-il pas été assez retentissant?

 

Pas d'Audi A1 au Canada

 

C'est maintenant officiel, l'Audi A1 ne sera pas commercialisée au pays, contrairement à ce que pouvait laisser croire le site internet que lui a consacré la marque aux anneaux.

 

Toyota, bouc émissaire politique?

 

D'accord, Toyota a commis des fautes, mais pas la peine d'en rajouter. Le débat n'est-il pas en train de glisser sur un terrain trop politique? La mise en faillite de GM et Chrysler ne résulte pas de l'offensive industrielle et commerciale de Toyota, comme le laissent entendre certains analystes, mais bien de l'incapacité des deux constructeurs américains à s'adapter aux demandes du marché.

Photo Reuters

Notre coup de coeur raisonnable: la Citroën DS3.