La nouvelle est tombée 88 heures après la publication du billet «Une Tesla pour Noël?»: «Ni Tesla Motors, ni aucun importateur canadien n'a fait une demande à Transports Canada pour importer la Tesla au Canada.» Pour ces motifs, la Tesla n'est pas admissible aux fins d'importation à l'heure actuelle.

Ainsi, l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) «s'opposerait fort probablement à toute tentative d'importation de ce véhicule parce qu'aucun importateur canadien n'est inscrit sur la Liste des véhicules admissibles des États-Unis (Liste des véhicules vendus au détail du Registraire des véhicules importés) et sur la Liste du programme de prédédouanement (liste d'importateurs commerciaux)», a précisé Maryse Durette, porte-parole de Transports Canada.

 

Avant que la Tesla puisse être importée sur une base commerciale, un importateur canadien doit faire parvenir à Transports Canada les documents de certification du fabricant et les dossiers relatifs aux essais démontrant que ce véhicule est conforme aux Normes de sécurité des véhicules automobiles du Canada (NSVAC), conformément à l'article 5 de la Loi sur la sécurité automobile.

Voilà où on en est du côté des autorités. Cela ne veut pas dire pour autant que la Tesla ne pourra pas être vendue en décembre. Le processus d'homologation est à vitesse variable, a expliqué Mme Durette.

«Vous devez comprendre que tout dépend de la conformité et de la vitesse avec laquelle le constructeur (ou l'importateur) fournira les documents de certification, tel que prévu par la Loi. Chaque demande est complexe et requiert une évaluation approfondie. Il faut donc prendre le temps requis et il serait inapproprié de se prononcer sur un échéancier.»

Joint à son bureau à New York, le représentant commercial de Tesla pour l'est des États-Unis et du Canada, Joe Powers, ne s'inquiète de rien. Il confirme que le siège social de la marque américaine, dans la Silicon Valley, n'a pas encore pris contact avec les autorités canadiennes, mais que cela sera bientôt fait.

«Notre objectif de procéder aux premières livraisons de Tesla demeure fixé pour la fin de l'année. Pour le moment, nous nous concentrons sur la finalisation des derniers détails de sa commercialisation en Europe qui, elle, débute en juillet.»

Au cours de l'entretien téléphonique, Joe Powers a également indiqué que trois concessionnaires seront implantés au Canada d'ici les 12 prochains mois et que l'un d'eux sera à Montréal. «Les concessions de Vancouver et Toronto seront les premières», a ajouté notre interlocuteur. La concession montréalaise n'ouvrira vraisemblablement pas avant le printemps 2010, l'emplacement n'ayant pas encore été choisi.

Toronto et Vancouver? «Nous avons une bonne idée et les pourparlers sont en cours.» Seule certitude, Tesla Motors entend s'en tenir à son plan d'affaires originel, lequel prévoit des points de vente et de service administrés par l'entreprise («company owned»). Les concessionnaires montréalais en manque de marques peuvent donc s'abstenir de poser leur candidature.

L'histoire triste

Ces derniers mois, il a été beaucoup question de la restructuration de GM qui, dans une semaine, annoncera si elle se place ou non sous la protection de la Loi sur les faillites.

À moins d'un revirement aussi spectaculaire qu'inattendu, tout porte à croire que la multinationale américaine demandera, au grand désespoir de son ex-dirigeant Rick Wagoner, la protection des tribunaux.

Le drame, dans une perspective québécoise, a déjà été annoncé la semaine dernière avec la suppression de quelque 150 concessionnaires et de quelque 3500 emplois. Plus spectaculaire sans doute que la fermeture de l'usine de GM à Boisbriand, qui n'avait pas eu des conséquences aussi funestes (1200 emplois perdus).

Et ce n'est que la pointe de l'iceberg, puisque d'aucuns considèrent qu'il ne s'agit là que de la première vague de fermetures. La seconde sera moins spectaculaire, sans doute, mais tout aussi pénible pour ceux qui seront touchés.

Pour en finir...

On ne reviendra pas ad nauseam sur la question des radars photo: Québec en sèmera sur toutes les routes avant longtemps. On peut légitimement se demander si le fait de réprimer en priorité les excès de vitesse est la panacée aux maux de «l'insécurité routière» et ne conduira pas à la négligence d'autres formes de violence routière également mortelles. Certes, la vitesse est un facteur aggravant. Mais le danger, sur la route, ne provient-il pas également d'une vitesse inadaptée, dans un sens large, aux conditions de la circulation (signalisation déficiente, état de la chaussée, conditions météorologiques, etc.)?

La recette (les recettes, aussi...) de la photo radar a eu du succès partout où elle a été apprêtée. Et la Belle Province ne fera pas exception. Hélas! cette mesure - encore - répressive ne règle en rien le fond du problème qui demeure notre piètre éducation routière. Pourquoi ne pas imposer un couvre-feu aux jeunes automobilistes, comme c'est le cas ailleurs? Pourquoi ne pas donner des cours aux écoliers pour les sensibiliser aux dangers de la route?