La justice californienne a ordonné mercredi au constructeur automobile japonais Toyota de faire en sorte que ses concessionnaires conservent tous les documents concernant les véhicules défectueux, dans le cadre d'une poursuite en nom collectif du géant japonais.

Selon les avocats de l'accusation, ces documents devraient permettre de prouver que Toyota avait vendu sciemment des voitures défectueuses.

 

«Ces concessionnaires ne sont pas nos employés, ce ne sont pas nos agents et nous n'avons aucun contrôle sur eux», s'est défendue Lisa Gilford, une avocate de Toyota, lors d'une audience mercredi à Santa Ana (sur de la Californie).

 

«Nous n'avons pas les moyens de les forcer à garder ces documents. Nous conserverons ce à quoi nous avons accès, mais pour le reste, on ne peut pas s'engager. On ne peut pas exiger cela de nous», a-t-elle affirmé.

 

Le juge fédéral James Selna n'a pas été de cet avis. «J'entends la position de Toyota, selon laquelle les revendeurs ne sont pas des agents de Toyota. (Mais) il y a certains documents pertinents dans notre affaire et Toyota devrait demander à ses concessionnaires de les conserver», a-t-il déclaré.

 

Devant le tribunal, un avocat des plaignants, Frank Pitre, a jugé la position de Toyota «absurde» et assuré qu'il pouvait prouver que Toyota exerçait un contrôle sur ses revendeurs.

 

«Je suis inquiet que certains soient négligents dans la conservation (des documents) ou ne gardent pas ce qu'il faut, ou que l'on voie des choses disparaître comme par magie» a-t-il déclaré à la presse.

 

Le constructeur a rappelé environ 10 millions de véhicules dans le monde depuis l'automne, dont une majorité aux Etats-Unis, pour différents problèmes techniques mais surtout des accélérations involontaires.

 

L'agence américaine de sécurité routière a reçu 6 200 plaintes qui lient 71 accidents et 89 décès aux Etats-Unis aux problèmes d'accélération involontaire des véhicules de Toyota.

 

Plus de 200 plaintes fédérales et environ 100 au niveau de différents Etats américains ont été déposées contre le numéro un mondial de l'automobile, l'accusant de défauts de conception remontant à 2002 lorsqu'un nouveau système électronique de contrôle des accélérations a été installé dans ses véhicules.

 

Les plaintes fédérales ont été rassemblées en une plainte unique.