Pas du tout. Seulement pas envie de voir des études complètement farfelues comme, il y a deux ans, cette douche portative scotchée sur la paroi extérieure du véhicule, la voiture qui sourit à votre arrivée et pleure à votre départ ou encore cette niche aménagée à l'avant du véhicule pour que vous puissiez garder un oeil sur votre chien dont j'ai oublié le nom.

Pas du tout. Seulement pas envie de voir des études complètement farfelues comme, il y a deux ans, cette douche portative scotchée sur la paroi extérieure du véhicule, la voiture qui sourit à votre arrivée et pleure à votre départ ou encore cette niche aménagée à l'avant du véhicule pour que vous puissiez garder un oeil sur votre chien dont j'ai oublié le nom.

Pas envie - surtout - d'entendre les promesses un peu creuses de cette industrie qui remet toujours à demain (et à après-demain) la sortie de ses innovations. Vous avez lu (www.monvolant.ca), comme moi les intentions de Honda de produire un véhicule hybride nettement plus abordable que ses concurrents d'ici deux ans.

La Civic Hybrid n'est-elle pas déjà la plus abordable des hybrides? De son côté, Nissan annonce que, à l'horizon 2050, environ un tiers de ses ventes totales correspondront à des moteurs électriques ou équipés d'une pile à combustible, un autre tiers à des moteurs hybrides et le reste à des carburations classiques. Je ne sais pas pour vous, mais c'est tellement loin 2050 que je ne suis pas convaincu d'être au rendez-vous. En revanche, si cela se concrétise bien sûr, Nissan promet d'ici cinq ans une production de masse de voitures électriques, sous les marques Renault et Nissan, avec des batteries lithium-ion. On demande à voir.

Et, pour ne pas être en reste, Toyota présentait la «1/X» en fibre de carbone ultraléger (vous imaginez le coût?) mû par un moteur hybride et le «i Real», un véhicule monoplace équipé d'un moteur électrique. Demain, toujours demain. Et aujourd'hui? Pas grand-chose à voir sur le plan de la consommation, donc peu ou pas d'intérêt pour nous.

En fait les principales nouveautés de ce salon (une soixantaine en tout) ne sortiront jamais de l'Archipel. Et c'est peut être mieux ainsi compte tenu des difficultés rencontrées par les constructeurs locaux qui visiblement ne savent plus très bien comment séduire les visiteurs, toujours aussi nombreux, mais de moins en moins preneurs. Si, sur les marchés étrangers, l'industrie automobile pavoise, de l'intérieur, c'est moins joli. En fait, dans l'Archipel, siège du nouveau numéro un mondial (Toyota) on suffoque. Et pas seulement à cause de la pollution. Par manque d'amour, dirais-je.

En effet, depuis deux ans, les ventes de véhicules neufs périclitent. On montre du doigt le vieillissement de la population et la stagnation des salaires, mais il y a plus. Il y a malaise: les jeunes boudent l'auto. Si posséder une voiture était encore considéré comme un signe fort de réussite sociale dans le Japon des années 80 et 90, les consommateurs nippons préfèrent désormais dépenser leur argent en téléviseurs à écran plat, appareils photos numériques et autres produits électroniques dernier cri.

Un sondage publié il y a quelques semaines par le quotidien Nikkei révèle que les jeunes Japonais sont de moins en moins intéressés par les voitures. En fait seulement 13% des 20-30 ans de la région de Tokyo possèdent une voiture. Ils étaient 23,6% en 2000. Cette étude nous apprend également que la proportion de jeunes japonais désireux de se procurer une nouvelle automobile a chuté de moitié depuis 2000. Aujourd'hui 25,3% des sondés rêvent toujours d'en acquérir une contre 48,2% il y a sept ans.

Ce 40e salon rallumera-t-il la flamme des jeunes (et des moins jeunes) japonais? Rien n'est moins sûr. Carlos Gohsn, le flamboyant PDG de l'alliance Renault-Nissan a bon espoir, mais n'est pas très convaincant. En soulevant le voile sur sa très sportive GTR, il a déclaré «voilà qui prouve qu'une certaine passion pour l'automobile est toujours bien vivante». Une certaine, dites-vous? Pas énorme considérant que la GTR sera dorénavant commercialisée à travers le monde (ndlr: autrefois elle était exclusive au marché intérieur) et que la capacité de production a été fixée à 200 unités par mois.

Pourtant il y avait plusieurs motifs de se retrouver au salon de Tokyo cette année. L'événement célèbre cette année son quarantième anniversaire (comme l'Expo) et demeure l'un des salons les plus fréquentés de la planète (*). Mais c'est d'abord et avant tout, pour nous Occidentaux, le plus exotique.

(*) Avec plus d'un million et demi de visiteurs lors de la précédente édition, en 2005, le Tokyo Motor Show est le deuxième salon automobile le plus fréquenté du monde, derrière celui de Paris.