Pas de vent, mais ça décoiffe quand même

À l'avant, BMW innove peu et reprend des solutions connues comme ces guides de plastique (très fragiles!) qui amènent les ceintures de sécurité à proximité des baquets (déjà vu chez Mercedes) ou des rangements extensibles dans les portières (façon Audi). On ne s'étonne pas de la disparition de la clé de contact, remplacée par un bouton-poussoir; mais pourquoi est-il toujours nécessaire d'insérer la commande dans le petit écrin? Pour le reste, il y a peu de choses à mentionner, si ce n'est l'absence (sur la 335i mise à l'essai) d'une jauge de suralimentation au tableau de bord. Que voulez-vous, j'aime les cadrans !

Pas de vent, mais ça décoiffe quand même

Plus léger que le cabriolet à toit dur, le coupé se révèle plus agile; plus véloce aussi. En fait, il faut un peu plus de cinq secondes pour atteindre les 100 km/h. Impressionnant, certes, mais c'est surtout la vélocité des reprises qui nous a le plus ahuri. En fait ça pousse assez fort pour imprimer la forme de vos omoplates sur le dossier. Avant d'aller plus loin, parlons un peu de cette mécanique suralimentée par deux turbocompresseurs.

C'est la première fois que le constructeur de Munich consent à suralimenter un de ses moteurs à essence depuis l'éphémère 2002 Turbo de 1973. Visiblement, BMW n'a pas perdu la main. Ce six cylindres en ligne de 3 litres fait 300 chevaux et le même nombre de livres-pied de couple à 1400 tours/minute. À ce régime, le premier turbocompresseur entre en action. Grâce à une gestion électronique finement réglée et une acoustique qui l'est tout autant, impossible de détecter - si ce n'est ce sentiment grisant de caler dans son fauteuil - la mise à feu des deux turbocompresseurs. Pas de temps de réponse, aucun sifflement, juste le timbre grave et profond des échappements.

Attention de ne pas vous laisser trop envoûter par les sensations de souplesse et de force de cette mécanique ou par sa musicalité. En moins de deux, la 335i plonge le plus distrait des conducteurs dans l'allégresse et, il faut le dire, dans l'illégalité. Et c'est là sans doute le plus important défaut de ce coupé. La tentation est d'autant plus grande de transgresser les limites de vitesse que ce coupé propose un comportement routier tout aussi sécurisant que séduisant. En fait, à moins de se trouver sur une surface où l'adhérence est faible ou de conduire comme un idiot, les aides à la conduite ne sont jamais appelés en renfort.

Cette propulsion (à quand une version dotée d'un rouage intégral?) est parfaitement équilibrée grâce à la répartition idéale de ses masses, de son train avant incisif qui permet de l'inscrire avec autant de précision dans les virages.

Avant de souscrire à la direction active proposée par le concessionnaire (1500$), nous vous suggérons plutôt de garder votre argent et d'essayer la version équipée de la boîte automatique à six rapports (1600$ plus 100$ pour les palettes au volant) qui, à notre avis, est mieux adaptée à la courbe de puissance de ce six cylindres suralimenté. La boîte manuelle? Sans être mauvaise, elle manque un peu de souplesse, surtout au moment de passer la marche arrière; et elle se révèle, selon Transports Canada, plus gourmande en essence.

Par ailleurs, ce coupé de Série 3 demeure handicapé par ses suspensions trop rigides et sa monte pneumatique trop agressive. Les petites irrégularités affectent la précision de la conduite, tandis que les grosses menacent d'abîmer les jantes. Est-il nécessaire de vous rappeler que vu l'état de nos routes, le groupe Sport (2000$) est contre-indiqué?

Profitant du même moteur, de la même boîte de vitesses, mais offrant en prime le vent, le soleil et des réglages de suspension plus souples, le cabriolet à toit dur semble représenter un choix plus judicieux que ce coupé dont les époustouflantes prestations ne sont perceptibles qu'à vitesse grand V. Reste le prix. Entre la 335i coupé et la 335i cabriolet, il y a un écart de 12 200$. Jolie somme. Mais votre banquier grimace-t-il? ...

N'empêche que vu des trois quarts arrière, le porte-à-faux du coupé paraît exagérément plus long (illusion) que celui du cabriolet. L'équilibre du dessin est rompu, mais l'élégance demeure palpable. Si, sur le plan visuel, il y a lieu de se disputer, nous trouverons un terrain d'accord au chapitre de la fonctionnalité. Avec son seuil peu élevé, ce coupé propose le même volume utilitaire qu'une berline de classe intermédiaire.

Il importe de préciser que ce coupé est plus long et plus large que son prédécesseur. Plus massif, mais pas plus lourd, souligne le constructeur allemand, qui a eu recours à des matériaux plus légers: du plastique thermoformé pour les ailes ou de panneaux de carrosserie en matière synthétique.

Le coupé, traditionnellement, attire des couples d'âge mûr dont les enfants (au fait, en ont-ils?) ne les accompagnent plus qu'épisodiquement. Les places arrière de cette BMW sont suffisamment spacieuses pour les grands gabarits (attention tout de même à la tête avant de s'asseoir), à condition que les occupants de l'avant plient les genoux... On regrette l'immuabilité des glaces arrière, mais on se réjouit de la présence de compartiments coulissants.