À toute vitesse... en piste seulement

La vitesse a rarement bonne presse. Il est donc souvent mal vu d'avouer être un amant de la chose. Pire, de la vitesse à moto...

Très peu l'avouent ouvertement, mais le fait est que les amoureux de la vitesse ne sont pas rares. J'en fais d'ailleurs partie, bien entendu. J'aime non seulement rouler vite, mais j'aime aussi l'accélération. Et les courbes. Et pas juste un peu.

Évidemment, tout cela ne se déroule pas sur la route. Ça serait impensable. Et idiot.

Le truc pour aller vite à moto, la façon de vivre la vitesse à volonté, c'est de se rendre en piste. Oui, on parle bien d'une piste de course, de l'arène où les véritables compétitions se déroulent et où des pilotes professionnels et amateurs talentueux s'affrontent. On parle du magnifique Circuit Mont-Tremblant, de la splendide piste de Calabogie ou de l'ultrarapide tracé de Mosport, mais aussi du sympathique circuit de l'Autodrome Saint-Eustache et de la piste ICAR aménagée sur le terrain de l'aéroport de Mirabel.

Ça n'a pas toujours été le cas, mais aujourd'hui, tous ces circuits sont ouverts au public à l'occasion de journées d'essais libres. N'importe quel amateur de moto peut ainsi entrer en piste et vivre pleinement l'expérience de la vitesse en piste. De façon légale, encadrée et sécuritaire.

Club Tremblant Superbike

Un événement auquel j'ai participé récemment représente l'une des plus attrayantes manières de rouler sur circuit au Québec, et probablement au Canada. Il s'agit d'une journée organisée par le club Tremblant Superbike qui propose à ses membres en exclusivité depuis quelques années le tracé du Circuit Mont-Tremblant.

La formule de Tremblant Superbike se distingue du format que retient habituellement ce type de journées de piste, puisqu'il s'agit d'un événement sur invitation. Si cela peut sembler hautain comme condition, la motivation derrière la formule est tout autre.

L'organisateur Marc-Olivier Labelle explique que son objectif premier est de contrôler la qualité des participants et qu'une formule «sur invitation» ou «sur recommandation» reste l'une des meilleures manières de le faire.

«C'est en s'assurant du fait que nos participants se respectent et que les plus rapides respectent les plus lents en leur laissant toute la place dont ils ont besoin et en ne les bousculant pas que nous arrivons à offrir des journées de piste ouverte, sans groupe. Ici, tout le monde se connaît et se côtoie. Si un participant met les autres en danger, ceux-ci se chargeront de le lui faire savoir. En général, ces gens-là ne restent pas. C'est parce que nous avons ce genre de filtre que nous pouvons nous permettre d'ouvrir la piste à nos membres toute la journée plutôt que de fonctionner par groupes lents, moyens et rapides, ce qui correspond à moins de temps de piste.

« Par contre, quand on ne connaît pas les gens, comme lors de nos journées portes ouvertes où n'importe qui peut s'inscrire, la formule par groupe est obligatoire. On se sert de ces journées pour observer les gens et voir comment ils se comportent en piste afin de juger si on les laisserait joindre le club.»

 

Accéder à la piste est par ailleurs plus facile et abordable qu'on ne pourrait le croire grâce à des entreprises comme Moto Nation, qui se déplace de circuit en circuit et propose sur place la location de motos spécifiquement apprêtées, ou encore de DMC Racing, qui offre un service de vente et de pose de pneus, toujours sur place.

Quelques autres groupes proposent également chaque année plusieurs journées de piste ouvertes au public, dont Trackfever, qui organise aussi un championnat, ASM Motosport et Pro 6 Cycle.

Les tarifs varient considérablement, oscillant généralement de 150$ à 400$ par jour. Une moto en bon état devant subir une inspection mécanique ainsi qu'un équipement approprié sont requis dans tous les cas.