Rehausser le niveau de confiance, sans dépasser les limites. C'est l'objectif de l'école de pilotage Turn2 Sportbike School, installée depuis quelques années au magnifique circuit de Calabogie, une heure à l'ouest d'Ottawa.

L'apprentissage se fait dans le calme et dans le respect, dans un environnement très détendu. Comme les motocyclistes arrivent avec un bagage d'expérience, des objectifs et des attitudes différentes, les instructeurs, qui font ou ont presque tous déjà fait de la compétition, restent ouverts et conciliants. Si un étudiant est impatient d'aller plus vite, il aura l'occasion de le faire, on ne le retiendra pas.

Mais, avec le recul, la façon de présenter graduellement les techniques de conduite s'avère idéale. N'ayant aucune expérience en piste sur une moto, je me suis inscrit au cours de niveau 1.

Pendant l'avant-midi, les séances en piste - qui alternent pendant toute la journée avec des séances en classe - se font en petit groupe derrière l'instructeur, à rythme très modéré. L'après-midi venu, l'instructeur invite les étudiants qui le désirent à passer devant lui. Je touche rapidement mes limites; certains virages sont négociés de façon boiteuse, et je vois à quel point il vaut mieux bien maîtriser et pratiquer les techniques apprises avant de me lancer à bride abattue. Quelques étudiants un peu trop sûrs d'eux l'apprennent à leurs dépens en sortant de piste. Rien de grave, les zones de dégagement sont grandes, les combinaisons de cuir offertes en location font leur travail à merveille.

La clé, c'est de savoir comment tourner. Après avoir compris que l'on peut faire confiance à nos pneus et à notre moto - une Kawasaki ZX6 de location bien affutée -, on essaie tant bien que mal de déplacer en douceur notre corps sur la moto, de contrebraquer en virage, de mettre de la pression sur les repose-pieds du côté où l'on veut tourner, etc. Les techniques à mettre en oeuvre en même temps sont trop nombreuses pour les apprivoiser toutes en une seule journée.

C'est pourquoi Turn2 suggère fortement d'enchaîner le cours de niveau 1 avec une séance de piste supervisée qui fait le pont vers le cours de niveau 2. À la fin de cette deuxième journée, j'avais considérablement abaissé mes temps - eh oui, les tours sont chronométrés - tout en sachant pertinemment qu'il y a encore un tas de choses à apprendre dans les cours de niveaux 2 et 3...

Un collègue étudiant avec qui on a passé les deux jours en piste n'a pas hésité une seconde quand on lui a demandé ses impressions: «Je reviens dès le mois prochain!»

Chanceux, va!