(Sonoma, Californie) Comparativement aux prévisions initiales de Nissan, le lancement de l’Ariya intervient finalement avec deux ans de retard. L’attente en valait-elle la peine ?

Un retard à combler

Le retard pris par l’Ariya ne s’excuse pas, mais cela n’a rien de dramatique non plus. Ses principaux concurrents demeurent pour la plupart distribués au compte-gouttes. Une occasion unique de rattraper le temps perdu, pour peu que Nissan sache courir un peu.

  • La lumière envahit l’habitacle du Nissan Ariya à travers un grand pare-brise et de vastes surfaces vitrées.

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    La lumière envahit l’habitacle du Nissan Ariya à travers un grand pare-brise et de vastes surfaces vitrées.

  • On trouvera à redire sur la modularité somme toute classique du coffre dont le double fond sert essentiellement à remiser les câbles de recharge.

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    On trouvera à redire sur la modularité somme toute classique du coffre dont le double fond sert essentiellement à remiser les câbles de recharge.

  • L’accès et la sortie ne posent aucun problème, mais il aurait sans doute été avisé de sculpter davantage les sièges avant – au demeurant très confortables — pour offrir un soutien latéral plus important.

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    L’accès et la sortie ne posent aucun problème, mais il aurait sans doute été avisé de sculpter davantage les sièges avant – au demeurant très confortables — pour offrir un soutien latéral plus important.

  • La console a la particularité de se mouvoir sur 150 millimètres. Le concept fait sourire, mais dans les faits, cette mobilité n’apporte à vrai dire rien.

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    La console a la particularité de se mouvoir sur 150 millimètres. Le concept fait sourire, mais dans les faits, cette mobilité n’apporte à vrai dire rien.

  • Malgré sa masse, ce Nissan se révèle maniable, vigoureux et surtout très prévisible à conduire. La puissance accrue que lui procurent ses deux moteurs électriques se fait surtout sentir au chapitre des reprises et non de l’accélération.

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    Malgré sa masse, ce Nissan se révèle maniable, vigoureux et surtout très prévisible à conduire. La puissance accrue que lui procurent ses deux moteurs électriques se fait surtout sentir au chapitre des reprises et non de l’accélération.

  • Les places arrière procurent suffisamment de dégagement pour deux personnes.

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    Les places arrière procurent suffisamment de dégagement pour deux personnes.

  • Les jantes du Nissan Ariya

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    Les jantes du Nissan Ariya

  • Le tableau de bord du Nissan Ariya

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    Le tableau de bord du Nissan Ariya

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Rien ne sert de courir. Après avoir étonné tout son monde avec la Leaf (plus de 600 000 unités vendues), le constructeur japonais s’est ensuite retrouvé à la remorque de ses concurrents qui ne cessent de multiplier les lancements. C’est peu dire que l’Ariya était attendu.

Bonne nouvelle, l’Ariya exploite au mieux les avantages structuraux propres à un véhicule électrique. À commencer par l’admirable rapport encombrement/habitabilité qu’il procure. Une prouesse rendue possible grâce à la taille réduite du moteur et à l’installation des accumulateurs sous le plancher. Deux particularités — il y a en d’autres — qui contribuent à dégager un volume intérieur supérieur à celui d’un modèle aux dimensions comparables. Et pour maximiser ce sentiment de bien-être, la lumière envahit ici l’habitacle à travers un grand pare-brise et de vastes surfaces vitrées.

Ambiance chaleureuse

Nissan a consenti d’importants efforts pour concevoir un habitacle où il fait bon se retrouver. Pour ce faire, la marque s’inspire de certaines traditions ancestrales japonaises, comme les lanternes de papier (Andon) ou le bois ouvragé (Kumiko), pour se démarquer clairement de la concurrence. Il faut reconnaître que cet habitacle ne manque ni d’élégance ni d’originalité. Ce qui, au passage, nous plonge dans un abîme de perplexité. Avec la présence d’un tel savoir-faire dans son giron, comment Infiniti, la filiale de luxe de Nissan, s’y prendra-t-elle pour nous faire rêver le jour où elle donnera naissance à son premier véhicule électrique ?

Au-delà de la zénitude japonisante que l’Ariya cherche à recréer, on retient la rigueur des accostages et le modernisme de certaines commandes affleurantes qui tapissent une partie du mobilier intérieur, dont la console. Cette dernière, incidemment, a la particularité de se mouvoir sur 150 millimètres. Le concept fait sourire, mais dans les faits, cette mobilité n’apporte à vrai dire rien. De plus, cette bricole ajoute à la complexité du véhicule. En revanche, le tiroir aménagé au centre du tableau de bord apparaît comme une bien meilleure idée. Celui-ci a été rendu possible en transférant notamment toute la quincaillerie du climatiseur sous le capot. Ce faisant, l’Ariya se voit privé d’un fameux coffret (le frunk, comme disent les anglophones) souvent plébiscité par les amateurs de wattures.

L’accès et la sortie ne posent aucun problème, mais il aurait sans doute été avisé de sculpter davantage les sièges avant – au demeurant très confortables — pour offrir un soutien latéral plus important. Les places arrière procurent suffisamment de dégagement pour deux personnes. Quant au volume utilitaire, celui-ci se situe dans la bonne moyenne (voir « La concurrence »), sans plus. On trouvera toutefois à redire sur la modularité somme toute classique du coffre dont le double fond sert essentiellement à remiser les câbles de recharge.

Engageant, non, mais paisible

L’Ariya propose le choix entre deux batteries (65 kWh ou 90 kWh) et deux modes d’entraînement (deux ou quatre roues motrices). Selon la configuration retenue, il revendique une autonomie variant de 330 km à 490 km. À ce sujet, et contrairement à bon nombre de ses concurrents (Ford, Ioniq, Kia, Tesla, Volkswagen), l’Ariya entraîne, en entrée de gamme, ses roues avant et non arrière. Cela sera perçu comme un avantage par de nombreux consommateurs inquiets de se retrouver aux commandes d’une propulsion durant la saison froide.

Peu importe la configuration (petite ou grande batterie, un ou deux moteurs), l’Ariya ne cherche en aucun temps à procurer l’euphorie des accélérations qui vous plaquent le dos contre le siège. L’atmosphère de ce Nissan incite davantage à la croisière qu’à la régate, y compris lorsqu’il compte deux propulseurs.

Ceux-ci permettent d’atteindre les 100 km/h à la suite d’un départ arrêté plus rapidement (2,5 s) que s’il n’y a qu’un seul propulseur.

À quoi bon se presser ? L’Ariya négocie les virages qui se dessinent devant lui avec peu d’enthousiasme. Doit-on lui en faire le reproche ? Non. Ce Nissan privilégie une conduite paisible qui met en valeur le silence de fonctionnement et la douceur de sa direction. La suspension, pour sa part, se montre sensible à la qualité du revêtement. Suffisamment flexible sur une surface lisse, elle se démène toutefois avec fermeté quand vient le moment de polir toutes les aspérités.

Au chapitre du freinage, l’Ariya fait preuve d’un bel équilibre, mais d’aucuns lui reprocheront de ne pas autoriser l’utilisation d’une seule pédale. En effet, en actionnant le dispositif « e-pedal », celui-ci ralentit le véhicule, mais ne permet pas de l’immobiliser complètement. Aucune palette au volant n’accepte de varier l’intensité du frein moteur qui agit ici sur les quatre roues pour ne pas perturber l’assiette du véhicule. En revanche, il existe un mode Sport, mais celui-ci est si peu convaincant, si artificiel, qu’il ne mérite pas que l’on s’y attarde.

Malgré sa masse, ce Nissan se révèle maniable, vigoureux et surtout très prévisible à conduire. La puissance accrue que lui procurent ses deux moteurs électriques se fait surtout sentir au chapitre des reprises et non de l’accélération. Dans ce contexte, le rouage intégral e-4orce assure une stabilité accrue, un filet de sécurité additionnel en matière de sécurité active et le parfait antidote pour masquer la propension au sous-virage de ce véhicule. Indispensable ? Pas du tout. Et, à plus forte raison encore, si vous souhaitez privilégier l’autonomie et l’efficacité énergétique.

Alors, l’attente en valait-elle la peine ? Oui, si l’on opte pour la version tractée. Celle-ci présente manifestement plusieurs avantages (prix plus concurrentiel, rayon d’action) par rapport à son homologue à rouage intégral. Ce dernier est trop cher et une seule de ses déclinaisons est admissible aux remises gouvernementales. En outre, elle ne rend pas justice, sur le plan technique (capacité et rapidité de recharge), à Nissan, qui a pourtant été à l’origine de ce mouvement vers le tout-électrique.

Consultez le site de Nissan

Prix

De 52 998 $ à 69 998 $

Modèle à l’essai

Platinum+e-4orce (69 998 $)

Autonomie présumée

  • Engage FWD : 348 km
  • Venture+FWD : 490 km
  • Evolve+FWD : 465 km
  • Evolve e-4ORCE : 330 km
  • Premiere : 428 km
  • Platinum+e-4ORCE : 428 km

Admissible aux remises gouvernementales

Oui, mais certains modèles seulement

On aime

  • Disponibilité d’une version tractée
  • Confort général (roulement, sièges)
  • Habitacle aéré et convivial

On aime moins

  • Prix gonflable
  • Comportement placide
  • Autonomie et recharge acceptables, sans plus

Notre verdict

Un retard qui s’annonce difficile à combler

Faites part de votre expérience

La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : Ford Mustang, GMC Canyon, Ioniq 6, Porsche Cayenne et Toyota GR Corolla. Si vous possédez l’un de ces véhicules ou en attendez la livraison, nous aimerions bien vous lire.

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Fiche technique

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Performances

Moteurs

  • 1 moteur électrique (traction)
    Puissance combinée : 238 ch ; couple maximal : 221 lb-pi
  • 2 moteurs électriques (e-4orce)
    Puissance combinée : 389 ch ; couple maximal : 442 lb-pi
  • Batterie : 65 kWh (63 kWh utile) ou 90 kWh (87 kWh utile)

Performances

  • Poids : de 2090 kg à 2294 kg
  • Garde au sol (maximale) : 170 mm
  • Capacité de remorquage : 680 kg

Boîte de vitesses

  • De série : automatique
  • Optionnelle : aucune
  • Modes d’entraînement : traction ou rouage intégral

Consommation et dimensions

Pneus

  • 235/55R19
  • 245/45R20

Consommation

  • 19,1 kWh/100 km (e-4orce avec batterie 90 kWh)

Recharge

  • Niveau 2 (de 0 % à 100 %) : 10,05 heures (65 kWh) 14 heures (90 kWh)
  • Rapide 50 kW (de 20 % à 80 %) : 65 minutes (65 kWh), 90 minutes (90 kWh) Rapide 100 kW (de 20 % à 80 %) : 25 minutes (65 kWh), 40 minutes (90 kWh)

Dimensions

  • Empattement : 2776 mm
  • Longueur : 4645 mm/Hauteur : 1660 mm
  • Largeur : 1899 mm (rétroviseurs extérieurs exclus)

Il y a longtemps déjà

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Nissan Leaf 2011

« Il faut que les gens se sortent de la tête cette image de la voiture associée à une pompe à essence », disait Carlos Ghosn au moment de la présentation de la Leaf il y a plus de 10 ans. Pendant un temps, la Leaf fut le véhicule électrique le plus vendu dans le monde (2011-2012-2013-2014-2016). Un titre qu’elle a perdu pour la première fois en 2015 au profit du Model S de Tesla. Aujourd’hui, le Model 3 est le véhicule électrique le plus diffusé sur la planète.

La relance de Nissan

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Nissan Ariya

L’Ariya est le premier d’une série de véhicules électriques promis par Nissan. D’ici 2030, le constructeur japonais comptera 27 véhicules électrifiés, dont 19 seront entièrement électriques. Une fois ce déploiement terminé, Nissan estime que 55 % de sa gamme aura recours à l’électrification d’une manière ou d’une autre.