Bien des inconditionnels de Toyota vouent un véritable culte au RAV4 Prime. Le VUS hybride rechargeable commercialisé depuis 2020 promet à la fois un gain considérable de performance couplé à une bonne autonomie électrique. Conscient de l’attrait de cette technologie, Kia a lancé à ses trousses l’année dernière une première livrée enfichable du Sportage. Dans un contexte de démocratisation de l’électrique, en vaut-il le coup ?

Le design 

PHOTO FOURNIE PAR KIA

La calandre du Kia Sportage PHEV 2023 occupe également toute la largeur du véhicule, donnant un coup d’œil sans doute plus brut et industriel.

Elle semble bien loin l’époque où les véhicules hybrides exposaient sans vergogne leurs vertus environnementales à l’aide d’une surenchère d’écussons. Dans le cas de ce Sportage hybride rechargeable, la seule présence d’un petit logo PHEV – pour « Plug-in hybrid electric vehicle » – sur le hayon arrière rappelle la présence d’une mécanique différente. Il table donc sur le design des livrées à essence, présentant une partie avant fort intéressante avec ses diodes en boomerang faisant office d’éclairage de jour. La calandre occupe également toute la largeur du véhicule, donnant un coup d’œil sans doute plus brut et industriel. C’est un peu plus consensuel vu de côté, présentant le maintenant incontournable pilier flottant arrière qui se camoufle à la surface vitrée. La poupe présente des diodes aux traits biseautés superposés à un hayon en deux pièces. C’est en somme plus original que la concurrence, sans réinventer le concept de VUS compact.

À bord  

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L’habitacle du Kia Sportage PHEV 2023

Ce désir de cultiver un produit guidé par le design est encore plus palpable dans l’habitacle de ce Sportage. Au-delà de cette mer de plastiques noirs lustrés qui vont se maculer et s’érailler dès la première journée d’utilisation du véhicule, il y a une cohésion et une modernité dans le dessin de cette planche de bord. Cela ne porte également pas ombrage à l’ergonomie vraiment excellente du rendu. La nacelle de commandes numérique peut ainsi à la fois changer ses fonctionnalités pour contrôler des fonctionnalités du système d’infodivertissement ou ajuster le système de chauffage-climatisation. Le volume intérieur est aussi abondant, assurant un dégagement pour les jambes très généreux partout. Les plus grands se frapperont, hélas, la tête sur le pavillon arrière, un problème de plus en plus présent en raison des choix stylistiques et de la présence de grands toits ouvrants.

Sous le capot 

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La mécanique du Kia Sportage PHEV 2023

Le groupe propulseur du Sportage hybride rechargeable est composé d’un quatre-cylindres turbo de 1,6 L secondé par un moteur électrique de 90 ch et un démarreur-alternateur. La force de frappe totale frise les 261 ch et 258 lb-pi de couple et une batterie de 13,8 kWh assure théoriquement 55 km d’autonomie électrique. Il faut ici mettre l’accent sur le mot « théoriquement », car lors de l’essai, réalisé dans des conditions hivernales, le moteur thermique ne se taisait que très rarement en raison de la dépendance du système de chauffage à celui-ci. Malgré tout, le mode électrique léguait au moulin électrique la mission de mouvoir le VUS. Lorsque la batterie est épuisée, la consommation grimpe autour des 7 L/100 km, ce qui est loin d’être exceptionnel. Un problème qu’on peut en partie imputer au choix d’un moteur turbocompressé. Le comportement du groupe propulseur reste néanmoins nettement plus feutré que chez Toyota, sans avoir l’éloquence du RAV4 Prime côté puissance.

Derrière le volant  

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Sur le plan dynamique, la conduite est plutôt relâchée avec un roulis assez bien contenu.

Ce Sportage mise d’abord et avant tout sur l’aspect serein de sa conduite. Sa transmission automatique à six rapports permet de bien contenir les décibels du moteur thermique et les vibrations de ce dernier sont réduites quasi à néant. On aurait souhaité néanmoins une transition un peu plus transparente lorsque le moteur thermique intervient, celui-ci injectant rapidement sa puissance, ce qui donne une légère poussée supplémentaire sans l’intervention du conducteur. Sur le plan dynamique, la conduite est plutôt relâchée avec un roulis assez bien contenu. Le sous-virage arrive plutôt rapidement et est aussitôt encadré par un contrôle de stabilité plutôt prompt à réagir. Bref, on ne va pas s’amuser réellement à son volant avec ses 200 kg ajoutés face aux livrées à essence. Il mise sur un bon confort de roulement pour avaler les kilomètres avec quiétude. Notons que ce Sportage PHEV n’est offert qu’avec le rouage intégral, un plus pour la motricité aux dépens de l’efficience énergétique.

Les technologies embarquées 

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Le système d’infodivertissement du Kia Sportage PHEV 2023

On retrouve ici la dernière génération du système d’infodivertissement du groupe Hyundai misant sur un cadre incurvé qui héberge à la fois les données de mesures et l’écran tactile multimédia. C’est plutôt semblable aux systèmes MBUX de Mercedes-Benz ou au iDrive 8 de BMW sur cet aspect. Cela dit, Kia et Hyundai, par extension, réussissent à rendre l’expérience utilisateur nettement plus agréable en simplifiant la structure des menus. Les niveaux de noir sont excellents, ce qui évite d’être ébloui le soir, et la navigation tactile se fait aisément en glissant son doigt tant à la verticale qu’à l’horizontale. Le menu abordant l’autonomie électrique pourrait néanmoins être plus complet afin d’assimiler les diverses variables qui ont un effet sur le nombre de kilomètres que l’on peut parcourir. Notons finalement que l’aide active au maintien de voie, offerte de série, fait du très bon boulot.

Le verdict  

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Le moteur à essence du Kia Sportage PHEV 2023 est constamment à fonction, même à des températures printanières, ce qui rend son volet électrique... pas entièrement électrique.

Le Kia Sportage hybride rechargeable existe essentiellement pour permettre au constructeur coréen de diminuer sa consommation moyenne de carburant et ainsi satisfaire l’encadrement de plus en plus restrictif. C’est donc un véhicule de transition qui défriche la voie qui mène à l’électrification complète. Bien que compétent comme véhicule à vocation familiale, son volet hybride rechargeable donne l’irrémédiable impression d’être à court de moyens techniques. Son moteur à essence est constamment en fonction, même à des températures printanières, ce qui rend son volet électrique... pas entièrement électrique. Sa consommation de carburant est aussi plus élevée que celle de la version hybride régulière lorsque la batterie s’épuise, soit la majeure partie du temps. Tout ça à un prix comparable à des modèles électriques de gabarit semblables sans bénéficier des pleines subventions. Bref, c’est un « pensez-y bien », comme dirait l’autre.

Carnet de notes  

Pas de recharge rapide

Contrairement au Mitsubishi Outlander PHEV, le Sportage enfichable n’est pas compatible avec la recharge rapide. Une recharge de 10 % à 100 % sur une prise 120 V nécessite 11 heures, alors qu’une borne de niveau 2 diminue l’attente à 2 heures.

Admissible à des mesures incitatives

Grâce à son autonomie électrique, ce Sportage PHEV est admissible à des mesures d’encouragement fédérales de 5000 $ et provinciales de 2500 $, ce qui réduit l’écart avec le modèle hybride.

L’accumulation d’énergie pourrait être plus efficace

Le freinage regénératif est plutôt limité dans ses interventions, ce qui restreint l’engrangement d’énergie et ne permet pas de conduire le VUS avec une seule pédale comme bien des véhicules électriques.

Autonomie totale limitée

Avec un réservoir d’essence d’à peine 42 L, l’autonomie totale théorique est de 632 km, mais se voit plus limitée en contexte hivernal en raison de l’utilisation quasi constante du moteur à essence.

Pas de réelle concession sur l’habitabilité

À peine 60 L séparent le volume du coffre de ce Sportage PHEV (977 L) de la version de série à moteur thermique.

Fiche technique  

  • Version à l’essai : Kia Sportage PHEV EX Premium
  • Moteur : L4 DACT 1,6 L turbocompressé + démarreur-alternateur + moteur électrique
  • Puissance : 177 ch à 5500 tr/min (moteur thermique) ; puissance maximale de 261 ch
  • Couple : 195 lb-pi de 1500 à 4500 tr/min (moteur thermique) ; couple maximal de 258 lb-pi
  • Transmission : Automatique à six rapports avec mode manuel
  • Architecture motrice : Moteur hybride transversal avant, transmission intégrale
  • Consommation (ÉnerGuide) : 6,7 L/100 km (en mode hybride) ; 55 km d’autonomie électrique
  • Prix (avec options, transport et préparation) : 47 245 $
  • Concurrents : Ford Escape PHEV, Hyundai Tucson hybride rechargeable, Mitsubishi Outlander PHEV et Toyota RAV4 Prime
  • Du nouveau en 2023 ? : Nouvelle version (PHEV)
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