Parfois imitée, jamais égalée, la Subaru Outback exaspère ses rivales depuis près de 30 ans.

Familiale ascendant utilitaire

Deuxième véhicule de Subaru pour les ventes au pays, l’Outback occupe une position enviable qu’aucun constructeur ne songe aujourd’hui à lui disputer. Hormis bien sûr une poignée de modèles de la haute vendue à des prix pas toujours démocratiques.

Menacée par l’essor des VUS, l’Outback est-elle en train de devenir un modèle mutant ? Celle qui, à ses débuts, était perçue comme une familiale grimpée sur des pneus à crampons cherche à capter les acheteurs lassés des VUS. Des clients prêts à s’en remettre à un véhicule réunissant les avantages fonctionnels d’une familiale à certains attributs d’un utilitaire pur sirop. Hélas, à ce jeu, Subaru déracine l’Outback qui use (et abuse) d’artifices plus ou moins convaincants afin de grossir ses traits. Résultat : le profil de l’Outback devient de plus en plus empâté, mais certains ne manqueront pas de souligner que cela lui donne une certaine stature. Les goûts, ça ne se discute pas.

Refonte en vue

Renouvelée il y a trois ans, l’Outback fait l’objet d’une ultime mise à niveau avant sa refonte prévue pour 2025-2026. Cette refonte, la septième, laisse présager l’arrivée d’une motorisation hybride, voire électrique, si l’on prête foi à certaines sources. D’ici là, les consommateurs devront composer avec les mécaniques (essence) existantes. Outre une carrosserie blindée d’appendices de plastique semblables à ceux qui décorent la déclinaison Wilderness, l’Outback n’évolue pas. Les dimensions demeurent les mêmes. À l’extérieur comme à l’intérieur.

  • Renouvelée il y a trois ans, l’Outback fait l’objet d’une ultime mise à niveau avant sa refonte prévue pour 2025-2026.

    PHOTO FOURNIE PAR SUBARU

    Renouvelée il y a trois ans, l’Outback fait l’objet d’une ultime mise à niveau avant sa refonte prévue pour 2025-2026.

  • Le dispositif X-Mode spécifique permet de paramétrer davantage le véhicule (neige/poussière et neige profonde/boue) en fonction du terrain.

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    Le dispositif X-Mode spécifique permet de paramétrer davantage le véhicule (neige/poussière et neige profonde/boue) en fonction du terrain.

  • La forte assistance de sa direction se fera sans doute apprécier dans les manœuvres à faible allure. Pas sur les voies rapides, où elle se révèle trop légère.

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    La forte assistance de sa direction se fera sans doute apprécier dans les manœuvres à faible allure. Pas sur les voies rapides, où elle se révèle trop légère.

  • La présentation intérieure demeure la même. À l’exception du modèle d’entrée de gamme (Commodité), toutes les déclinaisons profitent d’un écran-tablette (11,6 po) scotché à la verticale.

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    La présentation intérieure demeure la même. À l’exception du modèle d’entrée de gamme (Commodité), toutes les déclinaisons profitent d’un écran-tablette (11,6 po) scotché à la verticale.

  • Les occupants apprécieront le dégagement qui leur est accordé et la facilité avec laquelle on se glisse dans l’habitacle ou l’on s’en extrait.

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    Les occupants apprécieront le dégagement qui leur est accordé et la facilité avec laquelle on se glisse dans l’habitacle ou l’on s’en extrait.

  • Les concepteurs de l’Outback ont également intégré la quatrième génération du dispositif EyeSight. Celui-ci aura les yeux encore plus grands ouverts en cas d’inattention.

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    Les concepteurs de l’Outback ont également intégré la quatrième génération du dispositif EyeSight. Celui-ci aura les yeux encore plus grands ouverts en cas d’inattention.

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Avant de se glisser à bord, un mot sur la nomenclature de la gamme. Celle-ci accueille une nouvelle variante du nom d’Onyx. Pas la plus abordable ni la plus chère, l’Onyx (à partir de 38 695 $) se présente comme une Wilderness décaféinée. Étroitement dérivée de la version Touring, cette addition comporte une banquette arrière chauffante, un pédalier en alliage et un dispositif X-Mode spécifique. Ce dernier permet de paramétrer davantage le véhicule (neige/poussière et neige profonde/boue) en fonction du terrain. Est-ce essentiel ? Étant donné les performances du rouage intégral à prise constante de Subaru et la généreuse garde au sol de ce véhicule, la réponse toute simple est non.

Outre la palette de couleurs, les garnissages et la chaise musicale des accessoires, les concepteurs de l’Outback ont également intégré la quatrième génération du dispositif EyeSight. Celui-ci aura les yeux encore plus grands ouverts en cas d’inattention. « Et Dieu que nous sommes distraits », murmurent ces automobilistes qui n’aiment pas conduire.

La route tranquille

Le moteur à quatre cylindres à plat suralimenté est, sans équivoque, le mieux adapté pour mouvoir ce véhicule de quelque 1700 kg. Le plus costaud aussi pour remorquer. Ces prestations ont un coût. À la caisse d’abord puisque cette motorisation accompagne uniquement les déclinaisons les plus onéreuses. Ensuite à la pompe avec une consommation supérieure de l’ordre de 1 L/100 km (minimum). Seul point positif, cette motorisation turbocompressée accepte elle aussi de s’abreuver d’essence ordinaire.

D’accord, le moteur à aspiration naturelle ne soulève pas l’asphalte sous les roues qu’il entraîne. De surcroît, il exige un peu plus d’anticipation au moment de doubler. Mais surtout, il exacerbe – en accélération principalement – davantage la courroie de la boîte à variation continue (CVT). Qu’à cela ne tienne, cette mécanique éprouvée se révélera, sur le long terme, moins onéreuse à entretenir et à réparer.

Une fois sur sa lancée, l’Outback se révèle une routière agréable, sécurisante (position de conduite surélevée et visibilité panoramique) et freine plutôt bien.

La forte assistance de sa direction se fera sans doute apprécier dans les manœuvres à faible allure. Pas sur les voies rapides où elle se révèle trop légère. Et trop peu affûtée pour découper finement les courbes qui se dessinent à l’horizon. C’est vrai sur le sec. Mais dès que le coefficient d’adhérence de la chaussée s’affaiblit, les sens de l’Outback s’éveillent. Son rouage intégral procure une motricité sans faille, les interventions efficaces du vecteur de couple se font sentir.

Du coffre

La caisse réagit plutôt mollement aux changements de trajectoire, soucieuse de préserver le confort de ses occupants. Ces derniers apprécieront tout autant le dégagement qui leur est accordé et la facilité avec laquelle on se glisse dans l’habitacle ou l’on s’en extrait. S’ils pouvaient parler, vos bagages, vélos et autres sacs d’épicerie émettraient sensiblement le même commentaire au sujet du coffre : vaste, accessible et modulable.

La présentation intérieure demeure la même. À l’exception du modèle d’entrée de gamme (Commodité), toutes les déclinaisons profitent de cet écran-tablette (11,6 po) scotché à la verticale qui illustre ce banc d’essai. Les principales commandes qu’il intègre ou qui l’entourent se révèlent faciles à interpréter, à utiliser et à désactiver. Surtout toutes ces « aides » qui, non sans raison, vous rappellent à quel point vous êtes distrait ou que vous n’aimez pas conduire. Sans doute un mélange des deux.

Consultez le site de Subaru Canada

Subaru Outback

Fourchette de prix

De 35 003 $ à 48 703 $

Visible dans les concessions

Maintenant

Consommation

9 L/100 km

On aime

Fonctionnalité et polyvalence
Rouage intégral performant
Habitacle confortable

On aime moins

Moteur atmosphérique à la peine
Boîte CVT artificielle
Conduite banale

Notre verdict

Une familiale atypique qui se métamorphose malheureusement en VUS

Fiche technique

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Subaru Outback

Moteur

  • H4 DACT 2,5 L atmosphérique, 182 ch à 5800 tr/min, 176 lb-pi de couple à 4400 tr/min
  • H4 DACT 2,4 L turbocompressé, 260 ch à 5600 tr/min, 277 lb-pi de couple entre 2000 et 4800 tr/min

Performances

  • Poids : 1689 kg (Onyx)
  • Garde au sol : 220 mm
  • Capacité de remorquage : 1225 kg (2,5 L), 1588 kg (2,4 L)

Boîte de vitesses

  • De série : automatique à 8 rapports à variation continue (CVT)
  • Optionnelle : aucune
  • Mode d’entraînement : rouage intégral

Pneus

  • 225/65R17 (Commodité, Tourisme, Wilderness)
  • 225/60R18 (Onyx, Limited, Limited XT, Premier XT)

Capacité du réservoir, essence recommandée

  • 60 L
  • Ordinaire

Dimensions

  • Empattement : 2745 mm
  • Longueur : 4875 mm1
  • Hauteur : 1680 mm2
  • Largeur : 2084 mm3

1. 4860 mm pour la version Wilderness 

2. 1700 mm pour la version Wilderness

3. Rétroviseurs extérieurs compris

Tour du monde

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Volvo V60 Cross Country

Né aux États-Unis avec l’Eagle d’AMC (American Motors Corportation), ce métissage entre une familiale et un utilitaire a depuis fait le tour du monde. Après le retrait de l’Eagle en 1987, Subaru applique ce concept et crée l’Outback. Quelques constructeurs européens (Audi, Volvo, Mercedes et Volkswagen, pour ne nommer qu’eux) s’y intéressent aussi, convaincus à l’époque que ce croisement va freiner la montée en puissance des VUS pur jus. On connaît la suite...

Les origines

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Subaru Outback 1996

Il y a eu l’Eagle d’AMC, bien sûr, mais quelques années auparavant (1972), Subaru proposait déjà, dans l’Archipel, une version utilitaire de sa familiale Leone. Voilà pour les origines de ce concept qui fut introduit 20 ans plus tard sur le marché nord-américain. À l’époque, l’Outback n’était qu’une déclinaison additionnelle au catalogue de la Legacy. Le succès commercial remporté dès sa première année a convaincu les dirigeants de la marque japonaise d’en faire un modèle à part entière.

L’avis des propriétaires

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Subaru Outback Wilderness 2022

Louer avant d’acheter

Je conduis une Subaru Outback depuis 2015. J’ai d’abord loué le véhicule pour 39 mois et comme je n’ai eu aucun problème, j’ai décidé de l’acheter. Cela fait maintenant sept ans que je l’ai, et toujours pas de problème. La consommation d’essence est raisonnable. J’ai effectué le tour de la Gaspésie en réalisant une moyenne de 7,8 L aux 100 km avec le moteur de 3,6 L.

— Yvon B.

Du bon et dumoins bon

Ça va faire bientôt deux ans que ma conjointe a acheté une Subaru Outback et elle est très satisfaite. Je dirais que l’Outback est une excellente voiture... pour les gens qui n’aiment pas les voitures. Nous apprécions sa grande capacité de chargement, sa garde au sol, son économie d’essence, sa galerie de toit et son rouage intégral. Nous n’avons toujours pas rencontré une situation où nous devions utiliser le X Mode. Subaru pourrait améliorer la palette de couleurs et proposer une boîte manuelle. La marque pourrait également revoir la partie inférieure des portes qui souille nos vêtements après une randonnée sur un chemin de terre et revoir l’écran d’infodivertissement. Le gouvernement interdit le cellulaire au volant, car il faut garder les yeux sur la route... et voilà que les ingénieurs vous font naviguer dans des menus pour ajuster la température de votre siège chauffant1.

— Michel T.

1. Un correctif a été apporté pour l’année-modèle 2023. Il consiste en l’ajout de boutons physiques pour les sièges chauffants.

L’incontournable CVT

J’ai fait 80 000 km avec une Outback 2018 munie du moteur six cylindres H6. Je n’aime pas la boîte CVT. Maintenant, je possède une XT 2022 avec le 2,4 L et l’incontournable CVT. J’ai parcouru jusqu’ici 20 000 km et je déteste toujours la CVT. Moteur et boîte n’arrêtent pas de se quereller. Après deux voyages quasiment identiques en Nouvelle-Écosse, je peux vous confirmer que ce moteur consomme plus que le H6, une déception importante pour moi.

— Jean-Paul P.

Si c’était à refaire

Je suis propriétaire d’une Subaru Outback 2015 avec 200 000 km au compteur. Je suis l’unique propriétaire de cette voiture. L’entretien a toujours été fait chez Subaru en respectant le guide d’entretien. Je suis assez satisfait de cette voiture. Aucune surprise de réparations coûteuses. Ma seule déception vient du fait que la rouille s’est installée à l’intérieur de la portière du conducteur au niveau du montant de la fenêtre. C’est le seul endroit sur la voiture qui présente de la rouille. Le moteur est aussi un peu bruyant. L’habitacle aurait avantage à être mieux insonorisé. C’est une voiture vraiment conçue pour nos hivers. La conduite hivernale n’a jamais été une source d’inquiétude à son volant. La tenue de route est aussi assez exceptionnelle. Le moteur placé bas y contribue grandement. Mon erreur lors de l’achat a été de choisir un modèle mû par le moteur quatre cylindres. Ce moteur manque de puissance. Le choix du six-cylindres à l’époque aurait été préférable.

— Daniel F.

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La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : Audi Q4 e-tron, Ford F-150 Lightning, Honda Civic Type R, Mitsubishi Outlander PHEV et Nissan Z. Si vous possédez l’un de ces véhicules ou si vous envisagez d’en faire l’acquisition, nous aimerions bien vous lire.

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