Le groupe Hyundai, c’est environ 6,67 millions de véhicules vendus en 2021 sur 200 marchés différents. C’est donc un géant, pas aussi imposant que les Toyota, General Motors et Volkswagen de ce monde, mais tout de même une figure incontournable de l’industrie. Sa marque de luxe Genesis, qui a grossi progressivement son empreinte depuis sa naissance en 2015, traduit une volonté d’être pris au sérieux sur un échiquier tracé par les marques allemandes. Son VUS compact GV70 est sans doute l’une de ses œuvres les plus abouties jusqu’à présent. Allons voir pourquoi.

Le design

PHOTO FOURNIE PAR GENESIS

De côté, on décèle une volonté d’adoucir les lignes et d’assurer une continuité par la présence d’une ligne continue sur le haut de la ceinture de caisse.

À l’instar des autres marques du groupe Hyundai, Genesis assoit d’abord son identité visuellement. Si ses premières créations n’avaient pas de saveur particulière, la réforme de son design entamée par le GV80 en 2020 a cimenté son positionnement, un langage stylistique un peu platement nommé « Élégance athlétique ». Le GV70 est véritablement la création la plus équilibrée issue de cette réflexion. Sa calandre en treillis et en crête s’intègre harmonieusement à la partie avant, placée plutôt bas pour accentuer la présence dynamique du VUS. Les phares avant à double trait accentuent l’impression trapue du véhicule. De côté, on décèle une volonté d’adoucir les lignes et d’assurer une continuité par la présence d’une ligne continue sur le haut de la ceinture de caisse. La poupe complète le dessin par des feux doubles séparés, mais aussi par des embouts d’échappement très grands découpés à même un faux grillage de plastique. C’est probablement la seule note dissonante.

À bord

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L’habitacle du Genesis GV70

On parle souvent en marketing de « l’effet wow », cette réaction d’émerveillement, de surprise qui dépasse les attentes face à un produit. Le GV70 personnifie avec panache ce concept avec une grande sensibilité aux détails. La planche de bord en témoigne de brillante façon avec l’intégration de commandes dans une forme ovale, une présence amplifiée par son noir lustré. Il y a là un mélange bien apprêté et lisible de touches tactiles et physiques. La partie supérieure recèle les buses de ventilation fines dans une bande discontinue qui s’étire sur le haut des portières. La finition de ces dernières est agrémentée par des moulures d’aluminium et de fibre de carbone aux motifs rappelant le treillis de la calandre avant. Toutes les matières que l’on touche sur une base régulière donnent une impression de solidité comparable à celle de véhicules du double du prix. C’est très impressionnant, sauf peut-être en ce qui concerne les compartiments, qui se font un peu limités en volume, un qualificatif qu’on peut aussi apposer aux places arrière.

Sous le capot

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Le V6 est plutôt reculé dans le compartiment moteur pour assurer une meilleure répartition des masses entre l’avant et l’arrière et ainsi rendre le comportement routier plus équilibré.

Le GV70 se fait plus conformiste sur son offre mécanique. Seuls deux moteurs se partagent la feuille d’options : un quatre-cylindres turbo de 2,5 L (300 ch) et un V6 biturbo de 3,5 L (375 ch). Ce dernier table sur beaucoup de couple (391 lb-pi) produit à très bas régime (1300 tr/min), présentant ainsi de l’aplomb rapidement et tout le long de la plage de régime. Comme la plupart des moteurs suralimentés, le plaisir ne se cultive toutefois pas à une haute vitesse de rotation. Du reste, c’est sa grande douceur qui prédomine et sa relative discrétion sonore, malgré un vouloir de sportivité. Il a d’ailleurs des manières plus agréables que le V6 de 3,3 L d’ancienne génération que l’on retrouve toujours dans la berline G70. La boîte automatique à huit rapports conçue à l’interne assure un bon rythme, sans avoir l’aisance de la ZF allemande dans sa réactivité. Ce six-cylindres est en outre trop gourmand pour le gabarit du véhicule.

Derrière le volant

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Les amortisseurs adaptatifs assurent un bon confort tout en contrôlant très bien les mouvements de caisse.

Contrairement à quelques rivaux, le GV70 prend pour base une plateforme à propulsion. Ce choix technique jette les bases de sa prestation dynamique, qui se veut plus prenante que celle de certains acteurs du segment. Cette orientation marche plutôt bien. Le VUS se place naturellement en courbe avec une direction dotée d’une bonne démultiplication et pivote progressivement sur une surface enneigée, un comportement en partie attribuable au différentiel arrière à répartition électronique. Il y a un réel agrément de conduite, qui pourrait être un peu plus abouti avec un ressenti plus direct de la direction, qui semble quelquefois engluée lors de braquages rapides. Au rayon de l’amortissement, les amortisseurs adaptatifs assurent un bon confort tout en contrôlant très bien les mouvements de caisse. L’insonorisation alimente une impression de grand raffinement, ce qui rend ce GV70 extrêmement concurrentiel.

Les technologies embarquées

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Le grand écran de 14,5 po a une excellente définition d’image et un beau contraste, ce qui assure une bonne lisibilité autant le jour que le soir.

L’offre technologique varie évidemment selon la livrée choisie. Cela dit, une constante demeure : toutes les livrées profitent du grand écran large de 14,5 po figurant parmi les meilleurs du segment en regard à sa grande définition et à son positionnement assez haut sans être envahissant. L’intégration d’Apple CarPlay est excellente, et on offre aussi l’incontournable Android Auto. Les menus sont bien structurés et les transitions entre ces derniers renchérissent le visuel. La livrée essayée enchâsse une instrumentation entièrement numérique tout aussi élégante et qui peut simuler une apparence 3D. Cela embrouille quelque peu les contours sans réellement donner de la profondeur, bref, ça ne marche pas très bien. Notons également la présence d’un choix ergonomique plutôt irritant : le positionnement de la molette de transmission tout juste en dessous de celle du système d’infodivertissement. On peut facilement les confondre lors de manœuvres rapides.

Le verdict

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Déployant un dessin élégant et appuyé par un châssis qui vient cimenter un tempérament sportif bien dosé, ce nouveau venu a les atouts pour venir jouer les trouble-fêtes dans ce qui est considéré comme une chasse gardée allemande.

Genesis a investi une somme colossale d’efforts dans sa percée du segment des VUS compacts de luxe. Le GV70 en est la démonstration probante, sans verser dans une pâle copie générique des prétendants établis. Déployant un dessin élégant et appuyé par un châssis qui vient cimenter un tempérament sportif bien dosé, ce nouveau venu a les atouts pour venir jouer les trouble-fêtes dans ce qui est considéré comme une chasse gardée allemande. La marque coréenne porte aussi une attention particulière à l’expérience client, ce qui n’est pas toujours le cas chez les marques rivales. Tout n’est pas parfait néanmoins. Les places arrière aux dimensions calculées et la gourmandise du V6 équilibrent quelque peu le portrait. Il n’en demeure pas moins que ce GV70 en offre beaucoup en regard de son prix. Une réussite, donc, qui sera vraisemblablement encore plus attrayante avec la promesse d’une version entièrement électrique qui arrivera dans un proche avenir.

Carnet de notes

Des ventes qui explosent

Malgré les problèmes d’approvisionnement et de transport qui touchent l’industrie, Genesis a vu ses ventes croître de 212,5 % au Canada en 2021. C’est de loin la plus grande croissance comptabilisée par un constructeur durant l’année.

Conduite semi-autonome efficace

Le GV70 est doté de série d’un système de conduite semi-autonome employant la cartographie du système de navigation pour assurer sa stabilité. C’est fort efficace, même en contexte hivernal.

Une technologie pour sauver des vies

Le VUS dispose d’un système de radars pouvant détecter la respiration et les mouvements d’un passager arrière. Il peut avertir le conducteur de sa présence lorsque ce dernier arrête le véhicule et ainsi éviter de laisser un enfant dans le véhicule par inadvertance.

Changer de profil avec son empreinte

Un peu à la manière de votre téléphone intelligent, on peut configurer divers profils de conducteurs et les lier à des empreintes de doigts pour faciliter leur activation. Cela prend en compte autant l’angle des rétroviseurs que le positionnement de son siège ou les divers paramètres du système d’infodivertissement.

Il peut tracter modestement

Malgré qu’il soit un VUS, le GV70 n’est pas foncièrement conçu pour tracter, mais a tout de même une capacité de remorquage de 1588 kg, ce qui peut dépanner lorsqu’on doit trimballer une petite roulotte ou remorque.

Fiche technique

  • Modèle à l’essai : Genesis GV70 Sport Plus
  • Moteur : V6 DACT 3,5 L biturbo
  • Puissance : 375 ch à 5800 tr/min
  • Couple : 391 lb-pi de 1300 à 4500 tr/min
  • Transmission : automatique à huit rapports avec mode manuel
  • Architecture motrice : moteur longitudinal avant, transmission intégrale
  • Consommation (ÉnerGuide) : 11,6 L/100 km (essence super)
  • Prix (avec options, transport et préparation) : 76 115 $ (fourchette de prix entre 49 615 $ et 76 115 $)
  • Concurrents : Acura RDX, Alfa Romeo Stelvio, Audi Q5, BMW X3, Cadillac XT5, Infiniti QX50, Jaguar F-Pace, Lexus NX, Lincoln Corsair, Mercedes-Benz GLC et Volvo XC60
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