La concurrence donne du teint. Les lancements successifs des Hyundai Santa Cruz et Ford Maverick propulsent de nouveau le Honda Ridgeline sous les projecteurs. Pour le meilleur et pour le pire.
Il ne fait aucun doute que l’offre de Hyundai (Santa Cruz) et de Ford (Maverick) a eu un effet bénéfique sur les ventes du Ridgeline. D’ailleurs, celles-ci ont progressé au cours de la dernière année sans justification aucune. Ce modèle n’a fait l’objet d’aucune transformation digne d’intérêt.
Donc, il faut en déduire que les Santa Cruz et Maverick ont permis au Ridgeline de se rappeler au bon souvenir des consommateurs. À ceux-là, voici une camionnette en mesure de réaliser une partie des 12 travaux d’Astérix sur une base occasionnelle.
Un V6 sobre
Une capacité de remorquage de 5000 lb suffit amplement à la tâche. C’est aussi bien que le Santa Cruz et mieux que le Maverick. On pourra argumenter que le Hyundai réalise cette « prouesse » à l’aide d’un moteur à quatre cylindres. Vrai, mais le V6 de Honda se révèle pratiquement aussi sobre à la pompe, grâce notamment à son dispositif de désactivation de cylindres, tout en étant plus velouté à l’usage.
La boîte automatique à neuf rapports qui l’accompagne concourt à cette impression d’onctuosité avec un étagement souple. Le Ridgeline ne croule pas sous l’effort face à la charge qu’il doit mouvoir. Son rouage à quatre roues motrices à prise temporaire entre en jeu avec circonspection et veille, sans éveiller le moindre soupçon, à faire transiter la puissance entre ses trains roulants selon les besoins du moment.
En dépit de sa nature utilitaire, le Ridgeline s’avère facile à prendre en main. Il se conduit comme une auto.
Pas de suspension sautillante ni de direction à la précision aléatoire. Ce Honda affiche au contraire un dynamisme certain et ne traite pas les occupants à son bord comme de vulgaires balles de foin. Loin de là.
On peut envisager de long parcours à son volant sans s’inquiéter de la disponibilité d’un chiropraticien au retour, et ce, que la benne soit occupée ou pas. Les pavés morcelés, bosselés ou troués n’entraînent pas des secousses sismiques d’une insoutenable intensité comme c’est le cas de certaines camionnettes, y compris des plus costaudes que celle-ci. Le Ridgeline file droit et se laisse peu distraire par les difformités du macadam.
L’assistance de la direction s’avère bien dosée, tout comme l’équilibre des éléments suspenseurs. La note parfaite, alors ? Pas si l’utilisation que vous comptez en faire comporte un usage hors route. Dans ce domaine, ce Honda fait pâle figure en raison de sa garde au sol plus limitée et de ses appendices limités (pas de boîte de transfert, par exemple) qui restreignent sa capacité à s’aventurer hors des sentiers battus.
Le Honda Ridgeline en bref
Fourchette de prix : de 45 535 $ à 54 535 $
Visible dans les concessions : maintenant
On aime
Astuces intérieures
Comportement d’une auto
Confort
On aime moins
Prix à la hausse
Aptitudes hors route limitées
Modèle en fin de carrière
Notre verdict
Nul ne peut servir deux maîtres.
Polyvalence
Depuis bientôt 20 ans, le Ridgeline klaxonne sensiblement les mêmes attributs. Un couvercle de benne qui s’ouvre sur deux axes (vertical ou horizontal) ou une cavité aménagée dans la benne (pas toujours pratique). Avec un peu d’imagination, le Ridgeline peut déménager sans souci le sofa trois places de tante Lorraine ou embarquer deux motos tout-terrain.
L’habitacle du Ridgeline est sans doute l’endroit où il peine le plus à masquer ses rides.
Le frein d’urgence au pied, les glaces qui refusent de remonter automatiquement (et elles descendaient plutôt péniblement sur notre véhicule d’essai) et une présentation pas très hop la vie figurent parmi nos récriminations.
En contrepartie, ce Honda figure parmi les plus spacieux et comporte plusieurs rangements astucieux qui, hélas, n’ont pas tous trouvé écho chez la concurrence.
En tenant compte des qualités intrinsèques du Ridgeline, de sa conception lointaine (ce modèle est appelé à être renouvelé très prochainement) et de ses faiblesses, le Ridgeline est loin de représenter une aubaine. La tentation est grande de se tourner vers le Frontier, une camionnette plus authentique et ayant des aptitudes plus développées, ou encore vers une camionnette faussement chétive, mais plus moderne, comme le Santa Cruz.
Tous deux se proposant à des prix plus intéressants, le Ridgeline doit, encore et toujours, se résoudre à l’idée qu’il ne peut satisfaire deux maîtres.
Châssis monocoque
Le châssis monocoque du Ridgeline, semblable à celui d’une automobile, favorise le comportement routier, mais limite toutefois sa robustesse à tirer de très lourdes charges. Voilà pourquoi les camionnettes (« les vraies », diront les amateurs) reposent sur une architecture à échelle plus solide. À noter également que la plateforme utilisée par le Ridgeline est la même que celle du Pilot et de l’Odyssey.
Il y a 17 ans déjà
Où étiez-vous le 10 janvier 2005 au moment où Honda révélait à la face du monde le Ridgeline au Salon automobile de Detroit ? Cette première génération avait suscité l’étonnement par son architecture (monocoque), mais aussi par le profil anguleux des parois de sa benne. Un trait de style ensuite abandonné lors de la refonte de ce modèle (2017) qui bénéficie alors d’un châssis à la fois plus rigide et plus léger. Une troisième génération est attendue d’ici les deux prochaines années et celle-ci fera place, si l’on prête foi à la rumeur, à une motorisation hybride.
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Fiche technique
Moteur
V6 SACT 3,5 L
Puissance : 280 ch à 6000 tr/min
Couple : 262 lb-pi de couple à 4700 tr/min
Performances
Poids : 2037 kg
Garde au sol : 194 mm
Capacité de remorquage : 2267 kg
Boîte de vitesses : automatique 9 rapports
Mode d’entraînement : rouage intégral
Pneus : 245/60R18
Carburant
Capacité du réservoir : 73,8 L
Essence recommandée : ordinaire
Consommation : 11,9 L/100 km
Dimensions
Empattement : 3178 mm
Longueur : 5339 mm
Hauteur : 1798 mm
Largeur : 2116 mm (rétroviseurs extérieurs exclus)