Le dernier volet de notre dossier sur les véhicules d’exception aborde le sujet de l’exclusivité et de la puissance maîtrisée. Sur les routes ou sur les circuits. Voici la Porsche 911 Targa.

Prix : à partir de 138 000 $

Contrairement aux autres 911, la déclinaison Targa préfère évoluer à l’ombre des circuits. Ce véhicule tire pourtant son nom de la célèbre épreuve sicilienne Targa Florio. Une épreuve remportée à maintes reprises par la firme allemande, mais qui n’explique pas pour autant la genèse de ce modèle apparu la première fois en 1965 pour faire face à la menace des autorités américaines d’interdire la vente de cabriolets sur son territoire. Les États-Unis ont reculé, mais la Targa est restée.

Sa nature raffinée — la présence du célèbre arceau métallique en atteste — et son poids élevé en raison de son architecture renforcée lui font craindre le verdict du chronomètre. En fait, la 911 Targa se prête mieux à d’autres exercices. Celui, par exemple, de jouer les effeuilleuses. La représentation ne dure que 19 petites secondes.

Sous la chaleur ou sur la neige

Devant un parterre de curieux, la Targa décapsule sans gêne sa lunette (ou verrière, c’est selon) de son écrin pour faire apparaître le réceptacle dans lequel le toit s’insère. Une cinématique à la fois complexe, spectaculaire et parfois irritante. Aux dires de quelques propriétaires, des craquements épisodiques apparaissent au fil des kilomètres. Quant aux infiltrations d’eau potentielles ? De l’histoire ancienne.

PHOTO FOURNIE PAR PORSCHE

Même si elle ne prend pas plaisir sur une piste, la Targa n’en demeure pas moins une Porsche.

Idéale pour humer l’odeur des pelouses fraîchement coupées et ressentir la chaleur du soleil, la Targa ne craint pas pour autant d’affronter les affres de la saison froide.

Bénéficiant d’un rouage intégral, la Targa permet, pour peu que l’on garde en mémoire sa garde au sol limitée, de circuler sur la neige sans se couvrir de ridicule.

Même si elle ne prend pas plaisir sur une piste, la Targa n’en demeure pas moins une Porsche. Son moteur six-cylindres à plat d’une cylindrée de 3 L autorise des performances relevées, même si les temps d’accélération et de reprises demeurent inférieurs (de quelques dixièmes seulement) à ceux des autres 911. Et tout comme la plupart de celles-ci, la Targa propose le choix entre une boîte manuelle à sept rapports et une automatique à double embrayage.

Outre le souffle et l’élasticité de sa mécanique, on retient de la Targa une facilité de prise en main plutôt exceptionnelle. Une qualité qui, encore aujourd’hui, irrite quelques irréductibles de la marque. Ceux-ci estiment en effet que cette 911 donne du talent à ceux et celles qui n’en ont pas. Elle se pilote en effet très aisément, même si, pour en extraire toute la quintessence, il faut tout de même encore avoir des notions de pilotage.