Alors que les rumeurs s’intensifient autour du lancement d’une Corolla largement plus performante qui pourrait même bénéficier du rouage intégral, Toyota prépare le terrain avec l’édition Apex. Cette déclinaison tente de dynamiser la compacte en format berline avec quelques améliorations qui attisent la curiosité, en plus d’étaler une certaine rareté avec seulement 150 exemplaires destinés au marché canadien. Mais qu’en est-il vraiment ?

Le design

PHOTO FOURNIE PAR TOYOTA

Le gris béton de la carrosserie, seul coloris offert, s’agence assez bien avec le noir de la calandre.

D’abord, l’enveloppe. L’édition Apex (point de corde) bénéficie de multiples modifications esthétiques qui rendent cette Corolla à quatre portières remarquablement plus expressive. Le gris béton de la carrosserie, seul coloris offert, s’agence assez bien avec le noir de la calandre ainsi qu’avec celui des jupes de bas de caisse et les jantes. Ces dernières sont d’ailleurs taillées pour favoriser le refroidissement des freins, précise Toyota, ce qui n’est toutefois pas réellement essentiel compte tenu du caractère de la mécanique. Nous y reviendrons. Les traits de couleur bronze permettent par ailleurs d’assurer une singularité supplémentaire. Mais, dans l’ensemble, c’est une approche très conventionnelle de tuning avec des ingrédients visuels de base sans que ceux-ci aient une incidence tangible sur le comportement du véhicule. C’est néanmoins bien exécuté dans l’ensemble.

À bord

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La planche de bord est bien élégante pour une compacte, avec une certaine minceur.

L’habitacle prolonge néanmoins beaucoup trop timidement le concept avec l’unique ajout de sièges légèrement plus enveloppants aux avant-postes. Du reste, l’édition Apex est une copie carbone des Corolla dites de série, avec tous les bienfaits que cela procure. Cette dernière génération est une réussite sur le plan de l’habitabilité, hormis peut-être en ce qui concerne le dégagement pour la tête à l’arrière, qui pourrait être plus généreux. Le coffre bénéficie en outre d’une grande ouverture et d’une bonne profondeur de plancher pour y engouffrer tout le nécessaire. Si l’on se concentre strictement sur l’aspect esthétique de l’objet, on constate que l’influence de Lexus sur la gamme Toyota est de plus en plus manifeste. Cette plus grande sensibilité aux choix des matières et au dessin rend la planche de bord bien élégante pour une compacte, avec une certaine minceur et un aspect concave qui se prolonge vers les occupants pour favoriser l’ergonomie.

Sous le capot

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Le manque d’expressivité du moteur s’agence mal avec le penchant plus sportif du modèle.

Au démarrage, la Corolla Apex surprend le conducteur par la sonorité grave et tout de même démonstrative de son échappement, ce qui entretient des espoirs sur son tempérament. On découvre cependant assez rapidement que le constructeur n’a a priori rien retouché de ce quatre-cylindres de 2 L atmosphérique dont la puissance est portée à 169 ch. On apprécie sa linéarité, mais son manque d’expressivité s’agence mal avec le penchant plus sportif du modèle. La boîte manuelle à six rapports de série, dotée de la synchronisation du régime, fait un travail platement acceptable. La course longue de son levier et l’aspect vague du point de friction de l’embrayage ne rendent pas le ressenti entièrement convaincant. Ajoutez à cela une certaine paresse dans le paramétrage de la pédale d’accélérateur. Bref, un bon moteur frugal pour une compacte conventionnelle, en déficit de charisme pour cette mission.

Derrière le volant

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Les jambes de force ont été révisées et dotées de ressorts nettement plus fermes.

Toyota y revient à maintes reprises dans la documentation fournie aux médias : le gros du travail de composition a été fait sur le plan de l’amortissement. Les jambes de force ont été révisées et dotées de ressorts nettement plus fermes, une combinaison testée sur pistes, sans doute bien lisses, pour assurer ses qualités dynamiques, affirme le constructeur. C’est sans doute là que réside le problème. Sur les routes québécoises ébréchées, cette Corolla Apex est d’une fermeté incroyable. Chaque trou, crevasse, ondulation est continuellement transmis à l’habitacle, ce qui produit un effet de rebond perpétuel qui nous rapproche petit à petit d’un rendez-vous chez un chiropraticien. C’est bien dommage, car le châssis présente une belle rigidité et la direction dose bien l’assistance et la précision. Sans possibilité d’ajuster cette fermeté, on se retrouve avec un problème de raffinement qui devient rapidement lassant.

Les technologies embarquées

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La navigation peut se faire autant de manière tactile qu’au moyen de divers boutons bordant l’écran de 8 po.

Essentiellement basée sur la livrée SE de la Corolla, l’édition Apex reçoit le même équipement avec quelques ajouts, dont le pavé de recharge pour téléphone cellulaire et l’abonnement à l’application télématique pour téléphones intelligents de Toyota. Cette Corolla est donc dotée du système multimédia employé dans plusieurs modèles du constructeur. Sans être dernier cri, comme l’exposent sa définition d’image et les transitions pas entièrement fluides, il a le mérite d’être facile d’approche. On s’y retrouve facilement, une navigation qui peut se faire autant de manière tactile qu’au moyen de divers boutons bordant l’écran de 8 po. Au rayon de la sonorité, la chaîne à six haut-parleurs déçoit par son manque de clarté, un choix sans doute fait dans l’esprit de garder le modèle accessible, mais qui ne plaira pas aux audiophiles.

Le verdict

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Dotée d’une mécanique au tempérament générique et d’une suspension dont la fermeté vous secoue comme un prunier, cette Corolla donne l’impression d’une création inachevée.

Née de la noble idée de vouloir insuffler une personnalité plus accrocheuse à une compacte grand public, cette édition Apex laisse songeur après quelques centaines de kilomètres derrière son volant. Il ne s’agit fondamentalement pas d’une mauvaise voiture, car elle conserve tout de même les atouts qui font de la Corolla un excellent véhicule, à savoir une qualité de fabrication irréprochable jumelée à un aspect pratique et à une fiabilité indéniables. Mais, dans un environnement concurrentiel comme l’industrie automobile actuelle, on ne peut lancer à la volée une idée sans qu’elle soit appuyée par une exécution sans faille. C’est exactement ça, le problème de cette Corolla Apex. Dotée d’une mécanique au tempérament générique et d’une suspension dont la fermeté vous secoue comme un prunier, elle donne l’impression d’une création inachevée. À 4850 $ de plus que la version SE, cette édition Apex est, pour ainsi dire, tout simplement à éviter.

Carnet de notes

Des rivales coriaces

À un prix qui avoisine les 30 000 $, cette Corolla édition Apex fait face aux Honda Civic Si, Subaru WRX et Volkswagen Golf GTI, des rivales nettement plus compétentes et qui, incidemment, seront toutes refondues prochainement.

Deux injecteurs par cylindre

À l’instar de bien des modèles Toyota, le moteur 2 L de cette Corolla a deux injecteurs par cylindre – l'un dans la chambre de combustion, l'autre dans le collecteur d’admission – pour avoir un meilleur contrôle de l’injection de carburant et diminuer le risque d’encrassement.

Une CVT en option

L’édition Apex est également proposée avec une boîte à variation continue dotée d’un engrenage de départ pour favoriser l’accélération.

Sécurité de série

L’édition Apex est outillée des éléments actifs de sécurité sans devoir débourser une somme supérieure, soit l’assistance active au freinage d’urgence, les capteurs d’angle mort et le régulateur de vitesse adaptatif. Le système de maintien de voie est réservé aux véhicules à boîte CVT.

Un éventail de moteurs atmosphériques

Avec un quatre-cylindres de 1,8 L de série (139 L), un quatre-cylindres de 2 L (169 ch) en option et un quatre-cylindres de 1,8 L hybride (121 ch), la Corolla mise sur un éventail assez complet de moteurs atmosphériques, ce qui est de plus en plus rare.

Fiche technique

Modèle à l’essai : Toyota Corolla SE édition Apex
Moteur : L4 DACT 2 L
Puissance : 169 ch à 6600 tr/min
Couple : 151 lb-pi à 4400 tr/min
Transmission : manuelle à six rapports avec synchronisation du régime
Architecture motrice : moteur transversal avant, traction
Consommation (ÉnerGuide) : 7,5 L/100 km
Prix (avec options, transport et préparation) : 29 240 $
Concurrentes : Honda Civic, Hyundai Elantra, Kia Forte, Mazda3, Nissan Sentra, Subaru Impreza et Volkswagen Jetta
Du nouveau en 2021 ? : nouvelle édition limitée Apex, Android Auto de série

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