Il y a fort à parier que vous ne connaissez pas le Buick Envision. Ce VUS compact, qui a posé ses roues pour la première fois au Canada en 2016, n’a pas joui d’une grande popularité au cours des cinq dernières années. Tentant de s’immiscer dans une zone grise entre les propositions des marques généralistes et celles de luxe, il nous revient cette année, remanié. Est-ce assez pour assurer la pertinence de ce modèle issu de la filiale chinoise de General Motors ?

Le design

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L’avant est étiré bien au-delà de l’essieu et le porte-à-faux arrière est court.

D’entrée de jeu, force est d’admettre que les designers de Buick ont réussi à extirper l’Envision de la torpeur stylistique dans laquelle il baignait depuis ses débuts. La cuvée 2021 devient sans conteste la création la plus expressive de la marque en mimant les proportions d’un véhicule construit sur une plateforme à propulsion. Ainsi, l’avant est étiré bien au-delà de l’essieu et le porte-à-faux arrière est court. La calandre horizontale et les phares se placent sous la ligne de capot. On concentre ainsi les attributs visuels bas, lui donnant une posture plus dynamique. Légèrement plus large et moins grand que celui qu’il remplace, il bénéficie d’un empattement plus long tout en gardant sa longueur totale plus courte. En somme, du bon boulot pour éveiller la curiosité, ce dont Buick a réellement besoin.

À bord

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Le modelage est dans l’ensemble élégant en greffant bien les buses de ventilation dans le portrait ainsi que les commandes.

L’habitacle resculpté de l’Envision tire également vers le haut le modèle grâce à de réelles qualités tangibles. La version Avenir expose un beau raffinement avec plusieurs textures de plastique souple bien agencées. On emploie cependant beaucoup trop de moulures au fini noir piano qui vont inévitablement se salir et se couvrir de rayures. Le modelage est dans l’ensemble élégant en greffant bien les buses de ventilation dans le portrait ainsi que les commandes. Cet Envision a parallèlement une sensibilité pour l’aspect pratique avec une multitude de rangements placés à l’avant, dont un sous le sélecteur de la boîte de vitesses. Pour l’espace, on profite autant à l’avant qu’à l’arrière d’un bon dégagement. Le compartiment arrière de 713 L de volume est bien acceptable, mais est limité en hauteur en raison de l’ajout d’une roue de secours sous le plancher.

Sous le capot

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L’Envision possède un moteur quatre cylindres de 2 L turbocompressé.

Alors que la première génération de l’Envision offrait deux moteurs, Buick a adopté une stratégie de mécanique unique pour 2021. Sans surprise, c’est un quatre-cylindres de 2 L turbocompressé qui est l’élu. Il produit une puissance maximale de 228 ch alors que son couple de 258 lb-pi est disponible à peine au-dessus du ralenti (1500 tr/min). Cela assure une bonne nervosité lorsqu’on démarre d’un arrêt complet. Cela dit, cet élan s’affaisse à mesure que la vitesse augmente et sa sonorité atteint brièvement de hautes fréquences pas toujours agréables. La boîte automatique à neuf rapports fait de l’excellent boulot pour mettre à profit la puissance offerte sans brusquer les choses, mais à près de 1800 kg — à savoir, environ 200 kg de plus qu’un Toyota RAV4 —, la physique fait son œuvre. Sa consommation obtenue se situe dans la moyenne de son segment à 10 L/100 km.

Derrière le volant

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Les amortisseurs de l’Envision isolent littéralement l’habitacle du VUS.

Buick le rappelle à quelques reprises sur la feuille qui étale les caractéristiques de l’Envision : l’accent est mis sur le silence de roulement et le confort. La livrée Avenir mise à l’essai jouit d’ailleurs d’amortisseurs continuellement adaptatifs optionnels pour appuyer ces promesses. Contrairement à bien des rivaux qui en font usage pour raffermir le comportement, Buick les emploie ici dans un dessein réellement d’amortissement. On le perçoit de manière assez tangible sur une succession de bosses : ils isolent littéralement l’habitacle du VUS. Pas de visée sportive ici, alors que la caisse s’incline de manière accentuée en virage. Le rouage intégral permet un comportement sûr même lorsqu’on tente de le prendre à partie dans une courbe en réaccélérant trop tôt. La direction, légère, communique très peu, sans toutefois pénaliser la précision. Pas la recette la plus inspirante, mais elle cadre bien avec un usage quotidien.

Les technologies embarquées

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Le système multimédia de série, le même employé dans bien des modèles de General Motors, se place à l’abri de toute critique avec une navigation simple.

L’Envision en offre beaucoup au chapitre de l’équipement de série. Hormis le régulateur de vitesse adaptatif, les béquilles actives de sécurité sont proposées sans nécessiter d’augmenter la facture totale. Le système multimédia de série, le même employé dans bien des modèles de General Motors, se place à l’abri de toute critique avec une navigation simple et une présentation personnalisable et est appuyé par l’assistance vocale d’Alexa. Apple CarPlay et Android Auto sans fil sont aussi offerts sans frais, mais le pavé de recharge pour téléphone cellulaire n’outille curieusement que la déclinaison Avenir. La seule réelle ombre au tableau sur le plan technologique se situe probablement dans le bloc d’instrumentation qui n’est pas entièrement numérique, ce que l’on retrouve maintenant dans bien des modèles moins onéreux. Notons finalement la belle définition de la caméra de marche arrière ainsi que de la seconde caméra du rétroviseur central, ce qui facilite les manœuvres de stationnement.

Le verdict

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L’Envision est un produit qui semble de bonne qualité à première vue, mais pas réellement l’électrochoc dont la marque avait besoin pour se revigorer.

Survivante de la faillite de General Motors de 2009, la marque Buick poursuit depuis son chemin en arrière-plan, toujours affectée par cette perception vieillotte cristallisée sans doute autour de l’image du Buick Park Avenue bordeaux qui a déjà été stationné chez votre beau-frère ou chez vos grands-parents. Or, le destin de l’Envision est indissociable de ce fait. Il a beau bien faire les choses, le VUS devra constamment ramer à contre-courant pour juguler les préjugés qui collent à Buick, et ce, avant même sa commercialisation. C’est bien dommage, car sa progression est manifeste sur de nombreux éléments, tout en conservant une bonne accessibilité financière. C’est un produit qui semble aussi de bonne qualité à première vue, mais pas réellement l’électrochoc dont la marque avait besoin pour se revigorer. Peut-être viendra-t-il cependant sous une forme — justement — électrique ?

Carnet de notes

Cousin du Cadillac XT4

Le Buick Envision partage dorénavant sa plateforme et son groupe motopropulseur avec le Cadillac XT4. Ils ont donc le même empattement, mais le Buick est légèrement plus long de 36 cm, ce qui augmente la contenance du coffre (713 L comparativement à 637 L).

Une fourchette de prix concurrentielle

Avec un prix de départ de 38 248 $ (prix incluant tous les frais) en version deux roues motrices, l’Envision est nettement plus accessible que ses rivaux directs. Le rouage intégral est offert pour 2000 $ de plus.

Un sélecteur confus

Le sélecteur de la transmission automatique, composé d’une suite de touches placées verticalement sur la console centrale, permet de dégager cette console, mais est réellement contre-intuitif dans sa disposition.

Un détail à revoir

L’Envision ne dispose pas d’une poignée dans le coffre pour rabattre les dossiers de la banquette arrière, un détail qui semble anodin, mais qui peut être réellement pratique lorsqu’on fait le chargement d’objets.

Pas conçu pour tracter

L’Envision n’a pas été conçu pour tracter de lourdes charges. Il a une capacité de remorquage d’à peine 680 kg.

Fiche technique

Modèle à l’essai : Buick Envision Avenir
Moteur L4 DACT 2 L turbocompressé
Puissance : 228 ch à 5000 tr/min
Couple : 258 lb-pi de 1500 à 4000 tr/min
Transmission : automatique à neuf rapports avec mode manuel
Architecture motrice : moteur transversal avant, transmission intégrale
Consommation (ÉnerGuide) : 9,5 L/100 km
Prix (avec options) : 49 388 $
Concurrents directs : Acura RDX, Cadillac XT4, Infiniti QX50, Lexus NX et Lincoln Corsair
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