En 20 ans, le MDX s’est allongé, musclé et renchéri pour devancer l’embourgeoisement de sa clientèle et accompagner son ascension. Comme il se doit, le « petit » dernier que fête aujourd’hui Acura en offre davantage qu’autrefois. Il semble cependant ne pas avoir pressenti l’invasion menée par une concurrence plus hardie.

Le renouvellement d’un modèle à succès — et à plus forte raison encore si celui-ci est la locomotive de votre gamme — est une opération plus délicate qu’il n’y paraît. Souvent, l’affaire tient du casse-tête. Cette quatrième génération du MDX en apporte une preuve supplémentaire. Elle en fait suffisamment pour donner d’évidents gages de rajeunissement et pour ne pas désorienter la clientèle. Dans ce domaine, le MDX frappe dans le mille.

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Adoptant le vocabulaire esthétique des RDX et TLX, la calandre et les optiques du MDX sont légèrement étirées.

Adoptant le vocabulaire esthétique des RDX et TLX, la calandre et les optiques du MDX sont légèrement étirées, et la ligne de toit chute doucement sur la lunette du hayon. Classique.

Plus long, plus large, plus bas

Plus long, plus large, mais plus bas que le modèle qu’il remplace, le MDX a musclé ses flancs et perdu quelques kilos, il a abaissé son centre de gravité et allongé son empattement. Des transformations qui ont pour objectif d’améliorer le comportement routier, mais surtout de renvoyer une image plus athlétique.

Le contraire eût été surprenant.

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L’Acura MDX 2022 a musclé ses flancs et perdu quelques kilos, il a abaissé son centre de gravité et allongé son empattement.

Le MDX se montre très agréable pour les passagers avant… Ceux-ci apprécieront, entre autres, le galbe des sièges, la sobriété de la présentation, sans oublier cet accueillant repose-main qui forme une passerelle surplombant la plaque à induction destinée à la recharge de votre téléphone portable.

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Un repose-main forme une passerelle surplombant la plaque à induction destinée à la recharge de votre téléphone portable.

Clairement identifiées, les principales commandes ne soulèvent aucune critique particulière, à l’exception du curseur et de son pavé tactile. Détestable à manipuler et agitée dans ses réactions, cette interface n’a ni la précision espérée ni le raffinement attendu sur un modèle de ce prix.

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Clairement identifiées, les principales commandes ne soulèvent aucune critique particulière, à l’exception du curseur et de son pavé tactile.

Des sentiments qui trouvent également écho ailleurs dans ce vaste habitacle. On pense, par exemple, à certaines douceurs oubliées comme l’assistance électrique pour enfouir la troisième rangée de sièges, l’absence (de série) d’un couvre-bagages ou la disponibilité limitée d’une banquette médiane chauffante. Des garnissages moins recherchés dès que l’on quitte les fauteuils avant. Et que dire de ces teintes extérieures (une tendance, hélas, de plus en plus courante dans l’industrie) offertes moyennant supplément.

Famille de trois enfants et plus

De par sa nature, le MDX entend demeurer la monture préférée des familles de trois enfants et plus. La pratique d’une activité sportive de plein air ou l’acquisition d’une maison de campagne apparaissent comme autant d’autres facteurs d’achat pour ce véhicule, qui fut l’un des doyens de la catégorie. Dans ce contexte, on se désole que les assises de la rangée médiane — les extrémités coulissent — manquent tout autant de moelleux que celles plaquées dans le fond de la cabine.

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On se désole que les assises de la rangée médiane — les extrémités coulissent — manquent tout autant de moelleux que celles plaquées dans le fond de la cabine.

Les dossiers, quant à eux, procurent peu de support et de relief. Mais cette préconception s’explique vraisemblablement par le désir de créer, une fois les dos des sièges repliés, une surface de chargement parfaitement plane. De ce point de vue : mission accomplie.

Homogène avant tout

Le MDX étrenne une architecture toute neuve. La pièce de résistance, aux yeux de celles et ceux qui s’intéressent à la technique, est sans conteste les trains roulants plus sophistiqués. On retrouve une double triangulation à l’avant et des liaisons multiples à l’arrière. Cette combinaison nouvelle procure un toucher de route plus sûr, plus sportif, mais pas beaucoup plus confortable que celui de l’ancien modèle. La suspension fait étalage de beaucoup de tact, y compris en présence de roues de grand format et même si la chaussée se dégrade.

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Le rouage à quatre roues motrices (de série) demeure l’un des plus sophistiqués et des plus efficaces de la catégorie.

À ce chapitre, le rouage à quatre roues motrices (de série) demeure l’un des plus sophistiqués et des plus efficaces de la catégorie. Ce mode d’entraînement assure non seulement une motricité remarquable, mais aussi un équilibre qui inspire confiance.

Le MDX présente un heureux compromis entre confort et tenue de route. Il se révèle plus athlétique qu’un Cadillac XT6, mais moins exalté qu’un BMW X5.

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Le MDX présente un heureux compromis entre confort et tenue de route. Il se révèle plus athlétique qu’un Cadillac XT6, mais moins exalté qu’un BMW X5.

Derrière cette allure musculeuse, on aurait souhaité plus de tempérament encore. On peut en effet configurer son véhicule selon ses desiderata. Il suffit de tourner la molette vissée au cœur du tableau de bord pour sélectionner un des cinq modes de conduite appropriés à la situation ou à votre humeur du moment. Qu’importe le programme choisi, la transmission, la direction, le passage des vitesses et la célérité de la pédale d’accélération réagiront différemment. Mais le nombre de chevaux demeure le même…

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Il suffit de tourner la molette vissée au cœur du tableau de bord pour sélectionner un des cinq modes de conduite appropriés à la situation ou à votre humeur du moment.

Reconnu pour sa fiabilité et sa force de couple, le moteur V6 de 3,5 L est une vieille connaissance et ne présente pas de véritables surprises, à l’exception de sa consommation…

Du super dans le réservoir

Et comme un malheur ne débarque jamais seul, cette motorisation ne peut faire étalage de toute sa vivacité que si on l’abreuve d’essence super. Pour l’heure, on regrette l’absence (temporaire ?) de la version hybride au catalogue, mais on se réjouit à l’avance de la venue d’un moteur de 3 L suralimenté pour l’été (voir autres onglets).

Cette mécanique exclusive à la déclinaison Type S ajoutera naturellement un zeste de puissance à ce modèle et, qui sait, une plus grande sobriété à la pompe.

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Le volume intérieur du MDX 2022 est de 139,1 pieds cubes, comparativement à 142,9 il y a 20 ans…

Si le rendement énergétique du moteur V6 de 3,5 L chagrine, le fonctionnement de la boîte de vitesses à 10 rapports, elle, enchante. Celle-ci est apparue mieux étagée que la précédente (elle comptait alors neuf vitesses), plus fluide aussi de ses changements, et ce, malgré un premier rapport extrêmement court pour favoriser l’accélération.

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Les places de la troisième rangée du MDX 2001 étaient plus accueillantes — au niveau des hanches surtout — qu’elles ne le sont maintenant.

Un peu plus encombrant, raisonnablement motorisé, parfaitement suspendu, le MDX souffre peut-être d’avoir été renouvelé, mais pas réinventé.

Arbre généalogique

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Quatre générations de MDX

Quatre générations de MDX vous regardent. Intégré à la gamme Acura à l’automne 2000, le MDX (pour Multi-Dimensional Luxury) prenait alors naissance au Canada. La production du MDX allait migrer vers les États-Unis à la sortie de la troisième mouture (année-modèle 2014). D’abord dans les installations de la marque en Alabama, puis en Ohio. Cette usine d’assemblage donne également formes et couleurs au RDX (Acura) et au CR-V (Honda).

Pour pimenter les sorties

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Acura MDX Type S

Au moment d’écrire ces lignes, la direction d’Acura demeure muette comme une tombe quant au retour d’une version hybride du MDX. Elle se montre toutefois un peu plus bavarde sur la mise en marché, l’été prochain, d’une déclinaison sportive (Type S) mue par un moteur V6 de 3 L turbocompressé dont la puissance est estimée à 355 chevaux. Cette version se reconnaîtra notamment à ses quatre sorties d’échappement et à ses jantes de 21 po. La filiale de luxe de Honda officialisera le prix et l’ensemble des caractéristiques de ce modèle dans quelques semaines.

L’Acura MDX en bref

Fourchette de prix : De 56 405 $ à 67 405 $
Visible dans les concessions : maintenant

On aime

Personnalité plus affirmée
Rouage intégral performant
Boîte de vitesses 10 rapports réussie

On aime moins

Pavé tactile détestable
Consommation décevante
Encombrement accru, mais troisième rangée de sièges toujours aussi étriquée

Notre verdict

Cet Acura va rassurer ses clients actuels, mais aura peine à en conquérir de nouveaux.

Plus encombrant, mais pas plus accueillant

Au fil des refontes, le MDX est devenu plus encombrant, mais le volume disponible, lui, est demeuré pratiquement inchangé.

Cela n’a rien d’étonnant. Ces dernières années, on assiste à une inflation des mensurations de nos véhicules. Celle-ci n’a pas toujours pour conséquence de les rendre forcément plus logeables, plus maniables ou plus économiques (à la pompe).

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Comme bien d'autres véhicules, l'Acura MDX a gagné du volume, mais cette inflation n’a pas eu pour conséquence de le rendre forcément plus logeable.

Seulement sont-ils plus sûrs et plus en harmonie avec les exigences des consommateurs en matière de confort.

Le MDX d’Acura confirme cette règle.

La première mouture du MDX (2001) était plus courte, plus étroite, mais plus haute que la génération actuelle. Cette dernière, malgré ses dimensions accrues, ne se révèle pas plus spacieuse pour autant que le modèle fondateur.

En effet, selon les normes SAE (Society of Automotive Engineering), le volume intérieur du MDX 2022 est de 139,1 pieds cubes, comparativement à 142,9 il y a 20 ans… Les places de la troisième rangée étaient plus accueillantes — au niveau des hanches surtout — qu’elles ne le sont maintenant.

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La dernière rangée de sièges n'est pas des plus confortables.

L’unique victoire du MDX 2022 se trouve sous le hayon. Avec tous les sièges à la verticale, la dernière cuvée compte 1,5 pied cube d’espace additionnel par rapport à la version originale de 2001.

Celle-ci avait aussi une capacité de remorquage moindre que le modèle actuel.

Fiche technique

Moteur : V6 SACT 3,5 L 290 chevaux à 6200 tr/min, 267 lb-pi de couple à 4700 tr/min
Poids : 2042,5 kg
Rapport poids-puissance : 7,04 kg/ch
Capacité de remorquage : 2268 kg
Boîte de vitesses : automatique à 10 rapports
Mode d’entraînement : rouage intégral (4 roues motrices)
Pneus : 255/55R19 ; 255/50R20 (Tech, A-Spec, Elite)
Capacité du réservoir : 70 L
Essence recommandée : super
Consommation : 13,2 L/100 km (conditions hivernales)
Empattement : 2890 mm, longueur : 5039 mm, hauteur : 1724 mm, largeur : 2000 mm (rétroviseurs extérieurs rabattus)

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La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : BMW M4/M5 (Motorsport), Chrysler Pacifica, Honda Ridgeline, Genesis G80, Hyundai Santa FE, Infiniti QX50, Mitsubishi Outlander, Porsche Panamera et Toyota Tacoma. Si vous possédez l’un de ces véhicules, nous aimerions bien vous lire.