Une auto à laquelle on n’a rien à reprocher et que l’on achète après une réflexion strictement rationnelle : pas vraiment un coup de cœur irrésistible, n’est-ce pas ? Sans doute, mais la Versa se concentre sur l’essentiel : répondre avant tout à un besoin de mobilité individuelle recherché par une catégorie d’automobilistes soucieux de ne pas dépenser plus que de raison pour une auto.

La Micra partie, une Versa plus coquette retrouve, après une longue absence, sa place au catalogue de la marque japonaise.

On peut s’interroger sur la pertinence de ce retour. Après tout, ce segment de marché n’est-il pas en sérieuse perte de vitesse face, vous l’aurez deviné, aux (chers) petits VUS urbains ? Vrai, mais la direction de Nissan y voit là une occasion. Elle estime ses chances de réussite plus élevées en raison de la défection de nombreux concurrents et demeure convaincue qu’une automobile à caractère économique a un public. Et celui-ci se trouve majoritairement rassemblé au Québec, selon les études de mise en marché de la marque nipponne.

Bien plus coquette, cette berline (seule carrosserie offerte) n’a pas de quoi faire tomber quiconque en syncope, mais elle cherche visiblement à plaire. Et pas seulement en raison de son prix. L’architecture dite « tricorps » de cette Nissan (avec un coffre classique plutôt qu’un hayon arrière) reste « conservatrice », mais elle revêt les atours vus sur les autres berlines de la marque (Altima, Maxima et Sentra).

Forte de ce partage de codes esthétiques, il est dès lors possible aujourd’hui de tenir une conversation autour du design de la nouvelle Versa. Elle se présente avec une ligne de pavillon en forme de vague, des coups de gouge plus marqués sur les flancs et une calandre en U plutôt dynamique. L’ensemble est plutôt homogène et se présente plutôt bien.

Un travail bien exécuté

  • Bien plus coquette, la berline (seule carrosserie offerte) Nissan Versa n’a pas de quoi faire tomber quiconque en syncope, mais elle cherche visiblement à plaire.

    PHOTO FOURNIE PAR NISSAN CANADA

    Bien plus coquette, la berline (seule carrosserie offerte) Nissan Versa n’a pas de quoi faire tomber quiconque en syncope, mais elle cherche visiblement à plaire.

  • Le bloc d’instrumentation se laisse en partie configurer pour afficher l’information utile à celui ou à celle qui se trouve derrière le volant. La partie centrale accueille le sempiternel écran d’infodivertissement intuitif et facile à configurer.

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    Le bloc d’instrumentation se laisse en partie configurer pour afficher l’information utile à celui ou à celle qui se trouve derrière le volant. La partie centrale accueille le sempiternel écran d’infodivertissement intuitif et facile à configurer.

  • La faible quantité de rangements est certes un point négatif.

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    La faible quantité de rangements est certes un point négatif.

  • Doté d’une injection classique, ce moteur de 1,6 litre souffre d’apathie dès qu’il tourne à moyen régime. Pas plus efficient que la concurrence, il se rachète par sa consommation raisonnable.

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    Doté d’une injection classique, ce moteur de 1,6 litre souffre d’apathie dès qu’il tourne à moyen régime. Pas plus efficient que la concurrence, il se rachète par sa consommation raisonnable.

  • À l’arrière, le dégagement pour les jambes est étonnant et la garde au toit, suffisante, malgré la courbe descendante du pavillon.

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    À l’arrière, le dégagement pour les jambes est étonnant et la garde au toit, suffisante, malgré la courbe descendante du pavillon.

  • L'accès facile au coffre et sa carrure étonnent positivement. On regrettera seulement l’absence de tirettes pour rabattre les dossiers de la banquette à distance.

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    L'accès facile au coffre et sa carrure étonnent positivement. On regrettera seulement l’absence de tirettes pour rabattre les dossiers de la banquette à distance.

  • Sans être du tout dernier cri, la présentation intérieure de la Versa se laisse regarder. Elle s’applique – sur la déclinaison SR à tout le moins – à masquer les plastiques durs et sonores en les agrémentant de surpiqûres, de laques noires et de polyuréthane.

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    Sans être du tout dernier cri, la présentation intérieure de la Versa se laisse regarder. Elle s’applique – sur la déclinaison SR à tout le moins – à masquer les plastiques durs et sonores en les agrémentant de surpiqûres, de laques noires et de polyuréthane.

  • Dès les premiers tours de roue, on découvre aussi une suspension correctement dosée (ce ne fut pas toujours le cas) et une tenue de route honnête. Pas de roulis, une direction un peu nonchalante, mais précise, et un filtrage des bruits particulièrement efficient.

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    Dès les premiers tours de roue, on découvre aussi une suspension correctement dosée (ce ne fut pas toujours le cas) et une tenue de route honnête. Pas de roulis, une direction un peu nonchalante, mais précise, et un filtrage des bruits particulièrement efficient.

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Tout comme le Kicks, avec qui elle partage plusieurs éléments, la Versa se révèle, derrière le volant, plus vive encore qu’elle l’est réellement. Légère, la Versa fait illusion de s’empresser de quitter sa position statique. Le chronomètre contredit toutefois cette impression, mais est-ce bien important ? L’apathie de ce moteur apparaît vraiment évidente au moment des manœuvres de dépassement, ce qui invite à aiguiser son sens de l’anticipation. Un peu faiblard en reprises donc, mais tout à fait suffisant en conduite normale.

Doté d’une injection classique, ce moteur 1,6 litre souffre d’apathie dès qu’il tourne à moyen régime. Pas plus efficient que la concurrence, il se rachète par sa consommation raisonnable pour peu qu’il soit arrimé à la boîte automatique à variation continue (CVT). Cette dernière racle plutôt bien les (modestes) plages de puissance de ce moteur. Elle contribue à maintenir – lorsque le véhicule circule à vitesse de croisière (100 km/h) – un régime de rotation inférieur à 2000 tours-minute, d’où un confort acoustique accru.

Une boîte manuelle comptant cinq rapports propose d’entraîner les roues avant de la déclinaison S (la déclinaison la moins coûteuse), mais celle-ci ne représente qu’une économie à très court terme. Non seulement cette combinaison moteur-boîte consomme (et pollue) davantage – en milieu urbain surtout –, mais elle présente également un risque additionnel au moment de la revente. En raison de la faible popularité de cette conduite « à la mitaine », pour reprendre une délicieuse expression entendue dans certaines régions de la Mauricie, la revente s’annonce plus compliquée.

Dès les premiers tours de roue, on découvre aussi une suspension correctement dosée (ce ne fut pas toujours le cas) et une tenue de route honnête. Pas de roulis, une direction un peu nonchalante, mais précise, et un filtrage des bruits particulièrement efficient. Confortable et silencieuse, la Versa l’est pour peu que la chaussée présente de rares imperfections. Dans le cas contraire, la suspension devient sonore, l’insonorisation au niveau des puits de roues apparaît alors perfectible.

Sans surprise, cette Nissan ne procure pas non plus de sensations de conduite particulières. Conduire une Versa n’a rien d’inoubliable, mais rien d’ennuyeux non plus. Le remarquable niveau de confort de cette auto permet d’envisager de parcourir de longs trajets sans trop se fatiguer.

Carrière internationale

Construite en Thaïlande, en Malaisie et au Mexique, la Versa profite de son renouvellement pour élargir son territoire. Initialement destinée à permettre aux pays émergents d’accéder à l’automobile de masse, cette petite auto s’est aussi trouvé un public sur des marchés plus à maturité où les attentes, au chapitre du style, sont plus exigeantes.

Sans être du tout dernier cri, la présentation intérieure de la Versa se laisse regarder. Elle s’applique – sur la déclinaison SR à tout le moins – à masquer les plastiques durs et sonores en les agrémentant de surpiqûres, de laques noires et de polyuréthane. Même la jante du volant s’aplatit dans sa partie inférieure, comme sur les véhicules à consonance sportive. Il n’y a que les palettes au volant qui manquent à l’appel...

Le bloc d’instrumentation se laisse en partie configurer pour afficher l’information utile à celui ou à celle qui se trouve derrière le volant. La partie centrale accueille le sempiternel écran d’infodivertissement intuitif et facile à configurer. Un étage au-dessous, on retrouve le panneau de climatisation dont on aurait souhaité une inversion des « robinets » de température et de soufflerie (ce dernier se retrouve du côté passager).

On trouvera également à redire à la faible quantité de rangements, au manque de support lombaire des sièges ainsi qu’à l’encombrant accoudoir fixé contre la paroi du siège du conducteur. Celui-ci aurait sans doute été plus agréable s’il avait été doté d’un mécanisme permettant de faire varier son inclinaison pour mieux épouser les exigences variées de ses utilisateurs. Cela aurait été mieux d’offrir tout bêtement un angle de 90 degrés.

À l’arrière, on se sent bien et connecté. Deux prises USB se trouvent fixées dans le prolongement de la console centrale. Le dégagement pour les jambes est étonnant et la garde au toit, suffisante, malgré la courbe descendante du pavillon. Quant au coffre, son accès facile et sa carrure étonnent positivement. On regrettera seulement l’absence de tirettes pour rabattre les dossiers de la banquette à distance.

Cette Versa s’inscrit à contre-courant du credo dominant qui fait rouler des modèles toujours plus sophistiqués, connectés et performants. Sa réussite tiendra sans doute au fait que le contrat passé avec la clientèle aura le mérite d’être clair : un rapport prix-prestations attrayant, sous-tendu par une conception très rationnelle de l’automobile.

> Consultez le site de Nissan Canada

Marque/Modèle : Nissan Versa
Fourchette de prix : De 16 498 $ à 20 998 $
Déclinaison à l’essai : SR
Visible dans les concessions : Maintenant

On aime

Places arrière spacieuses
Insonorisation de l’habitacle
Boîte CVT en progrès

On aime moins

Suspension sonore sur mauvais revêtement
Relances apathiques
Prix élevé pour une entrée de gramme

Notre verdict

Une proposition fort honnête

Faites part de votre expérience

La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : BMW Série 5, Ford F-150, Genesis G80, Hyundai Sonata N-Line et Hybrid, Kia Sorento, Jeep Gladiator, Land Rover Defender, Mazda CX-30, Mercedes CLA, Toyota Tacoma et Volvo XC40. Si vous possédez l’un de ces véhicules, nous aimerions bien vous lire. Écrivez-nous pour nous faire part de votre expérience

Fiche technique

PHOTO FOURNIE PAR NISSAN CANADA

La Nissan Versa 2021

Moteur

L4 DACT 1,6 litre atmosphérique
122 chevaux à 6300 tr/min
114 lb-pi à 4000 tr/min

Performances

Poids : 1170 kg (S man), 1204 kg (SV), 1221 kg (SR)
Rapport poids/puissance : 9,5 kg/ch (S), 9,8 (SV), 10 (SR)
Capacité maximale de remorquage : non recommandé

Boîte de vitesses

De série : automatique 5 rapports (version S uniquement)
Optionnelle : automatique à variation continue (de série sur les versions SV et SR)
Mode d’entraînement : traction

Pneus

195/65R15 (S)
205/55R17 (SV)
205/50R17 (SR)

Capacité du réservoir et essence recommandée

40,9 litres
Ordinaire

Consommation

6,6 L/100 km (SR)

Dimensions

Empattement : 2618 mm ; longueur : 4496 mm ; hauteur : 1455 mm (SV : 1460,5 mm – SR 1465,5 mm) ; largeur : 1740 mm

Pour quelques dollars de plus

PHOTO FOURNIE PAR NISSAN CANADA

Le Nissan Kicks

Le prix de départ affiché par la Versa donne envie, mais qu’en est-il une fois à la caisse ? En utilisant la calculette des mensualités offerte sur le site de Nissan, on constate que la location d’une Versa S entraîne une dépense de 199 $ par mois sur une période de cinq ans. C’est peu et beaucoup à la fois, considérant qu’une Sentra S, plus moderne et plus spacieuse, coûte 17 $ de plus par mois. Pour expliquer ce faible fossé entre ces deux berlines, il faut souligner que la Sentra bénéficie d’une valeur résiduelle plus élevée (8255,13 $ comparativement à 6599,20 $) et d’un taux d’intérêt inférieur (2,9 % comparativement à 3,5 %). L’écart entre la Versa et son « vis-à-vis » utilitaire, le Kicks (2020), est de 11 $ par mois.

Entrée ratée

PHOTO MIKE DITZ, PHOTO FOURNIE PAR NISSAN CANADA

La Nissan Versa 2012

Cette seconde génération de la Versa a été présentée au Salon automobile de New York en 2011. Pour ses débuts, ce véhicule s’animait d’un moteur 1,6 litre de 107 chevaux arrimé à une boîte à variation continue. Financièrement abordable, la Versa n’a pourtant pas convaincu les acheteurs canadiens. Trois ans après son lancement et avant même sa mise à niveau, Nissan Canada a supprimé la Versa de son catalogue au profit de la Micra.