Il est nommé d’après un petit village du Colorado niché en haute altitude. Son design a été sculpté à Irvine, en Californie. Son assemblage est fait dans une usine de Géorgie. Malgré le fait qu’il représente un immense conglomérat sud-coréen, le Telluride est presque aussi américain qu’une canette de Coca-Cola. Derrière cette américanité se cachent une réflexion poussée et une réelle compréhension des désirs du marché nord-américain.

Le design

PHOTO FOURNIE PAR KIA

De côté, le Telluride présente une grande surface vitrée et une ligne de toit arrière avec un léger angle pour dynamiser le tout.

Au premier abord, le Telluride pourrait faire penser qu’il s’appuie sur un châssis en échelle tant ses formes cubiques peuvent s’assimiler à celles de certains VUS américains pleine grandeur. Or, il n’en est rien. Ce VUS intermédiaire est construit sur une plateforme monocoque à l’instar du Hyundai Palisade, son cousin. Mais, au-delà de cette constatation, le Telluride se singularise élégamment en cultivant une identité visuelle propre. Sa partie avant avec ses optiques en parallélogramme placées aux deux extrémités appuie la carrure de ses ailes. Les colliers de diodes orangées décrivant la même forme accentuent cette idée. La calandre, toujours en « nez de tigre », signature visuelle de Kia, n’est pas trop imposante pour orner le tout. De côté, le Telluride présente une grande surface vitrée et une ligne de toit arrière avec un léger angle pour dynamiser le tout. Le derrière n’est pas en reste, avec d’élégants feux en L inversé, mais les pots d’échappement dissymétriques gâchent un peu l’homogénéité.

À bord

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C’est l’ambiance cossue que l’on dénote lorsqu'on monte à bord du Telluride.

Le Telluride est le véhicule le plus imposant jamais produit par Kia. Il s’étire sur 5 m de longueur, ce qui le positionne entre un Honda Pilot et un Ford Explorer. Mais d’abord, c’est l’ambiance cossue que l’on dénote. Certes, les teintes d’aluminium brossé et de diverses matières noires n’ont rien d’avant-gardiste, mais ce Telluride étale une grande sensibilité à la qualité d’ensemble, en ligne directe avec l’évolution des produits de la marque. On aurait cependant pu éviter l’utilisation de moulures de similibois mat qui auraient eu leur place sur un meuble IKEA. Du reste, on apprécie grandement l’aspect aéré du tout, misant sur des traits et touches horizontaux. Le dégagement pour la tête et les jambes est bon aux deux premières rangées et les places médianes sont surélevées, ce qui permet d’éviter que la visibilité des enfants soit obstruée par la ligne de caisse. Par ailleurs, les rangements sont assez nombreux, mais leur volume demeure légèrement limité.

Sous le capot

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Le Telluride est le dernier modèle du constructeur mû par un V6. De 3,8 L de volume, ce moteur à injection directe propose 291 ch et un couple de 262 lb-pi.

Alors que les quatre-cylindres turbocompressés continuent à gagner du terrain, le Telluride est le dernier modèle du constructeur mû par un V6. De 3,8 L de volume, ce moteur à injection directe propose 291 ch et un couple de 262 lb-pi pour convaincre. Si ces chiffres n’impressionnent guère dans un contexte où ils doivent négocier avec une masse de plus de 2000 kg, ils n’expriment néanmoins qu’une partie du portrait. Cette motorisation brille par sa discrétion, une onctuosité qu’on pourrait avantageusement comparer à celle des V6 produits par Lexus. La boîte automatique à huit rapports n’est pas la plus vive, mais entretient bien cette douceur d’ensemble. Les accélérations sont dans l’ensemble fort acceptables, alors que le moteur de six cylindres délivre réellement sa pleine charge au-delà des 4000 tr/min. Côté consommation de carburant, le Telluride s’est situé autour des 10,7/100 km en essai hivernal, dans la moyenne donc.

Derrière le volant

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Appuyé par une plateforme rigide, le Telluride parcourt les kilomètres en enveloppant les passagers dans le confort et le silence.

À plus de 46 000 $ comme prix de départ, le Telluride n’est pas une aubaine lorsqu’on le compare à plusieurs de ses adversaires, qui se détaillent autour des 40 000 $ en livrée de base. Cela étant dit, il est outillé du rouage intégral de série, ce qui nivelle un peu le tout et le démarque du Sorento. Malgré cet état des choses, le VUS intermédiaire étale un caractère réellement luxueux qui transcende cette facture. Appuyé par une plateforme rigide, il parcourt les kilomètres en enveloppant les passagers dans le confort et le silence. Lorsque la route devient plus tortueuse, le VUS présente un comportement placide, guidé par une direction au toucher pas trop déconnectée, sans vide et au guidage fort précis compte tenu du gabarit du véhicule. La seule réelle note dissonante se situe sur le plan des sièges avant, dont le rembourrage et le soutien sont légèrement insuffisants.

Les technologies embarquées

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Le Telluride dispose de série d’un système multimédia de dernière génération enchâssé dans un grand écran de 10,25 po bien intégré à la planche de bord.

À l’instar des autres modèles de la gamme Kia, le Telluride met l’accent sur son volet technologique pour appâter l’acheteur. On dispose ainsi de série d’un système multimédia de dernière génération enchâssé dans un grand écran de 10,25 po bien intégré à la planche de bord. Tactile, il étale une navigation dans les menus rapides sans anicroche et fort intuitive. Le système GPS y est intégré sans frais, tout comme Apple CarPlay et Android Auto. On retrouve certaines fonctionnalités plutôt originales, dont un système de micro qui amplifie la voix du conducteur pour les passagers arrière et une fonctionnalité qui désactive les haut-parleurs à l’arrière pour éviter de perturber la quiétude des passagers. Parlant de sonorité, le système Harman Kardon, que l’on retrouve dans trois des quatre livrées, offre un rendu en demi-teinte, alors qu’il manque de profondeur sur le plan des basses.

Le verdict

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Le Telluride est une création extrêmement concurrentielle donnant une impression de solidité et de grande qualité tout en proposant un équipement de série très complet.

Le Telluride expose tout le sérieux du groupe Hyundai dans sa stratégie de diversification de sa gamme de modèles. C’est une création extrêmement concurrentielle donnant une impression de solidité et de grande qualité tout en proposant un équipement de série très complet et une identité visuelle singulière. Si vous pouvez passer outre certains détails esthétiques, la version de série (EX) est sans doute à privilégier en raison de sa liste de caractéristiques à peine moins longue que celle des autres déclinaisons. Certes, on aurait aimé une mécanique plus moderne, mais ce V6 a les atouts nécessaires pour appuyer les aspirations à court terme du VUS. Kia s’est donc adapté de fort belle façon sans verser dans les clichés de mollesse souvent associés aux marchés nord-américains, comme Volkswagen l’a fait avec son Atlas. À sans doute ajouter à votre liste de modèles à considérer si vous magasinez un VUS de ce format.

Carnet de notes

Une troisième rangée que l’on peut utiliser

Sans être un symbole de confort, la banquette arrière du Telluride peut accueillir des passagers de taille moyenne, mais la place centrale est réellement exiguë.

Capacité de remorquage acceptable

Le Telluride peut tracter une charge de 2267 kg, ce qui le place dans la moyenne du segment.

Coffre arrière

Malgré la présence d’une banquette à l’arrière, le Telluride offre 601 L de rangement à l’ouverture du hayon, un espace qui grandit à 1304 L une fois la banquette rabattue.

Des angles morts doublement surveillés

Parmi les nombreux éléments de sécurités actifs, on retrouve un système de caméras qui diffusent dans le bloc d’instrumentation une image des deux angles morts en plus des capteurs d’angles morts.

Rouage intégral conventionnel

Tout de même efficace, le rouage intégral du Telluride est somme toute conventionnel alors qu’il peut envoyer jusqu’à 50 % du couple à l’arrière tout en favorisant l’avant en conduite normale sur le sec.

Fiche technique

Modèle à l’essai : Kia Telluride SX-L Nightsky Edition

Moteur : V6 DACT 3,8 L

Puissance : 291 ch à 6000 tr/min

Couple : 262 lb-pi à 5200 tr/min

Transmission : Automatique à huit rapports avec mode manuel

Architecture motrice : Moteur transversal avant, transmission intégrale

Consommation (ÉnerGuide) : 11,3 L/100 km

Prix (avec options, transport et préparation) : 57 955 $

Concurrents : Buick Enclave, Chevrolet Traverser, Dodge Durango, Ford Explorer, Honda Pilot, Hyundai Palisade, Mazda CX-9, Nissan Pathfinder, Subaru Ascent, Toyota Highlander et Volkswagen Atlas

Du nouveau en 2021 ? : Aucun changement majeur

Pour en savoir plus : Visitez le site de Kia Canada