« Il aura l’utilité d’un VUS et le comportement routier d’une sportive », a dit Elon Musk, PDG de Tesla, en dévoilant un prototype du Model Y au printemps 2019. Maintenant que ses premiers exemplaires prennent officiellement la route au Québec, on saura enfin si le nouveau venu électrique remplit cette promesse… et les nombreuses autres faites par son constructeur.

Plus utilitaire que sportif

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La Tesla Model Y offre un volume utile de 1919 litres, parmi les plus généreux de la catégorie, peu importe la motorisation.

Elon Musk résume bien la personnalité du Model Y… sur papier : son 0-100 km/h avoisine les cinq secondes, ce qui le classe parmi les véhicules les plus nerveux sur la route. Deux moteurs électriques animent ses quatre roues. Ses batteries sont encastrées dans sa structure, à la hauteur des essieux, mais son habitacle est assez vertical pour affecter sa conduite, moins sportive qu’annoncé. Cela dit, ça dégage énormément d’espace à bord. À preuve : son volume utile de 1919 litres, parmi les plus généreux de la catégorie, peu importe la motorisation. Tesla compte d’ailleurs ajouter une seconde banquette, pour un total de sept places, plus tard en 2021. Notez que ce VUS peut remorquer jusqu’à 1600 kg.

Design minimal, prix maximal

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Pour abaisser son coût de production, le Tesla Model Y reprend plusieurs composantes du Model 3.

Le Model Y est le quatrième véhicule au catalogue de Tesla, cinquième si on compte le Roadster vendu entre 2008 et 2012, et qui pourrait faire un retour dans les prochaines années. Pour abaisser son coût de production, il reprend plusieurs composantes du Model 3, la berline compacte introduite il y a trois ans. Tesla promettait d’ailleurs un prix de base de 39 000 $ US (50 000 $ CAN, en 2019). À ce prix, s’il peut accueillir sept passagers, le Model Y serait admissible à l’aide gouvernementale à l’achat. Ça viendra peut-être plus tard : il est vendu à partir de 70 000 $ à l’heure actuelle, un prix qui frôle les 100 000 $ si on ajoute les options offertes.

Une autonomie spectaculaire

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Tesla est peut-être le seul constructeur de voitures à vendre directement un chargeur pour la maison.

Le Model Y ne souffre d’aucun complexe côté autonomie. Il parcourt aisément plus de 450 kilomètres par charge, voire 500 km dans sa version à autonomie prolongée. Tesla est peut-être le seul constructeur de voitures à vendre directement un chargeur pour la maison, à bon prix en plus, et à le proposer à ses clients quand ils achètent un véhicule. Ce détail est important : au Québec, près de 90 % des recharges ont lieu à la maison, selon les données officielles. Cela assure une batterie pratiquement toujours pleine quand on quitte la maison. Sur la route, Tesla a son propre réseau de chargeurs rapides, mais ses véhicules peuvent se brancher aux autres réseaux également. Bref, les craintes de manquer de jus sont au strict minimum.

Un VUS branché, mais pas sur tout

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L’imposant écran de la console centrale attire l’œil des occupants.

À bord, c’est évidemment l’imposant écran de la console centrale qui attire l’œil des occupants. L’information et les commandes y sont majoritairement regroupées, mais il y a plus encore : les Tesla sont connectées en permanence. L’aide à la navigation peut mieux trouver sa destination, on peut accéder à des services musicaux en webdiffusion, il y a même des jeux et des applis vidéo. En revanche, aucune compatibilité avec les interfaces CarPlay et Android Auto, d’Apple et Google. C’est une limite : par exemple, Google Maps estime plus efficacement les temps de déplacement. Question de préférence, peut-être. Les bidouilleurs plus habiles parviennent tout de même à utiliser le service de navigation Waze, semble-t-il.

Vers un Model Y chinois ?

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Elon Musk, PDG de Tesla, prédit que les ventes du Model Y surpasseront celles de tous ses autres modèles mis ensemble.

Le Model Y est au cœur de la stratégie d’expansion de Tesla en Chine, où sa production a d’ailleurs récemment débuté. Mais déjà, pour accroître sa rentabilité, le groupe californien songe à exporter une partie de sa production chinoise en Europe. L’Amérique du Nord suivra-t-elle ? Rien n’est impossible : Elon Musk prédit que les ventes du Model Y surpasseront celles de tous ses autres modèles mis ensemble, ce qui, au prix actuel, semble improbable. Les innovations du côté des batteries se font attendre et la promesse de commercialiser une Tesla à 25 000 $ US (35 000 $ CAN) d’ici trois ans a été accueillie avec scepticisme, à la mi-septembre. Un Model Y vendu 20 000 $ moins cher, comme promis, serait un bon moyen d’apaiser ces doutes…