Le Jeep Wagoneer, né en 1963 et abandonné depuis bientôt 20 ans, est de retour. Mais ce modèle mythique méritait-il d’être ressuscité ?

Pourquoi ne pas lui tatouer des panneaux de bois ? L’idée est tentante, et « nous y avons songé, mais pas plus de deux minutes », reconnaît le Montréalais Ralph Gilles, styliste en chef du groupe FCA (Fiat-Chrysler Automobiles). Le dessin contemporain du futur Wagoneer se marierait mal avec le faux fini en bois adhésif des années 1960. En revanche, on verrait bien une calandre dégoulinante de vrai chrome, et — pourquoi pas ? — un volant beaucoup plus fin avec le sélecteur de la boîte automatique soudé à la colonne de direction.

Un projet de longue date

Il y a des lunes que Jeep songe à redonner vie au Wagoneer. Le projet se trouvait inscrit depuis au calendrier, reconnaissent les dirigeants de la marque, même si celui-ci fut maintes fois modifié et reporté. Pour cette raison, notamment, Jeep a mis beaucoup de temps à le définir et à lui donner forme. « Certains concepteurs l’imaginaient plus rétro, d’autres le souhaitaient plus avant-gardiste, rappelle Ralph Gilles. Le dessin retenu pour la version définitive a permis de créer une osmose. »

Même s’il ne s’agit encore que d’une étude conceptuelle, plein de souvenirs remontent à la surface lorsqu’on contemple ce Jeep Wagoneer. Après 20 ans d’interruption, ce modèle mythique, apparu en 1963, s’apprête à renaître sous la forme d’une réinterprétation inspirée du style originel, doté d’un châssis et de mécaniques modernes. Ceux-ci seront issus de l’actuelle camionnette RAM.

Attendus au cours de l’été 2021, le Wagoneer et le Grand Wagoneer, sa déclinaison la plus luxueuse, éviteront la reconstitution historique servile comme l’exotisme superficiel et gratuit. L’objectif est non seulement d’assurer à Jeep une présence dans le créneau très en vogue des utilitaires comptant trois rangées de sièges, mais aussi de frayer avec le beau linge de l’industrie. Outre les Cadillac Escalade et Lincoln Navigator, ce Jeep vise également le Range Rover. Ce Jeep deviendrait ainsi, étonnamment, le porte-étendard du groupe FCA, rôle autrefois pourtant dévolu à sa filiale Chrysler. Questionnés à ce sujet, les responsables de la marque ont été évasifs sur la possibilité que des dérivés du Wagoneer arborent un écusson autre que celui de Jeep.

Un Wrangler plus nature

Parallèlement à la présentation de l’étude Wagoneer, le groupe FCA a levé le voile sur la version hybride rechargeable du Wrangler.

PHOTO FOURNIE PAR LE GROUPE FCA

Jeep Wrangler 4xe

Cette déclinaison, qui sera commercialisée au cours du premier trimestre de 2021 sous le patronyme 4xe, permettra à ce « coureur des bois » de parcourir quelque 40 kilomètres sans faire fumer ses échappements.

Son propulseur combine un quatre-cylindres 2 litres suralimenté par turbocompresseur à deux unités de puissance électriques et à une batterie de 17 kWh. Cette dernière se trouve dissimulée sous les assises arrière et ne compromettra en rien les aptitudes tout-terrain de ce véhicule qui pourra toujours traverser un gué de 76 centimètres (30 pouces) sans le moindre risque.

Le groupe FCA n’a pas communiqué le prix de ce propulseur, mais assure qu’il sera offert sur pratiquement l’ensemble de la gamme Wrangler, le Rubicon compris. « Notre objectif est de produire les utilitaires les plus écologiques de la planète, rien de moins », dit Christian Meunier, président de la marque.