Compte tenu du prix de l'essence, peut-être trouvez-vous que la taille de votre fourgonnette ou de votre utilitaire est démesurée par rapport à vos besoins. Qu'allez-vous faire pendant les vacances?

Si vous avez besoin de beaucoup d'espace, pourquoi ne louez-vous pas un véhicule plus gros durant cette période? C'est plus économique. Ou peut-être trouverez-vous que la Volkswagen Jetta Wagon et la Pontiac Vibe peuvent répondre à vos besoins à la fois.

Les multisegments sont dans l'air du temps. Mais il est inévitable que, à force de regrouper les attributs de plusieurs catégories (fourgonnette, berline et utilitaire), on doive faire des compromis. La Vibe nouvellement révisée en est un bon exemple. Ce n'est ni une familiale pur jus, ni un véritable utilitaire, même si le véhicule inscrit à ce match était doté d'un rouage à quatre roues motrices et que la position de conduite est dominante. En revanche, elle consomme modérément et ses dimensions humaines en font une compagne agréable en ville.

Volkswagen, qui n'a pas toujours vu les bons trains passer, s'accroche à une «vieille» idée et réhabilite la familiale, la vraie. Pour le constructeur allemand, cette carrosserie a la prétention de satisfaire tous les besoins à la fois: agrément de conduite proche d'une berline et coffre géant. Le constructeur allemand serait-il opportuniste ou visionnaire? Sans doute un peu des deux.

Le retour de cette familiale ne pouvait mieux tomber pour les amateurs du genre qui, depuis le retrait de la Focus et de l'Optra, craignaient de devoir se contenter d'une fausse familiale (Impreza, 3 Sport) ou d'un pseudo-utilitaire (Caliber, SX4, Compass), ou encore attendre la sortie de l'Elantra Touring de Hyundai. À ce chapitre, nous vous invitons à consulter l'après-match publié dans nos pages.

Vie à bord

Laissons tomber les calculs mesquins et rendons-nous à l'évidence: la Jetta Wagon a conservé le sens pratique d'une familiale, alors que sa rivale d'un jour joue à fond les cartes du style et de la distinction au détriment de l'espace. La Jetta Wagon, elle, fait beaucoup mieux dans l'exploitation de l'espace. Son gabarit cubique mais harmonieusement dessiné donne un coffre immense.

La Vibe ne démérite pas avec son volume de chargement qui équivaut à 1399 litres; c'est tout de même 498 litres de moins que la Jetta Wagon. C'est donc dire qu'avec la Pontiac, plusieurs bagages devront rester sur le trottoir ou être envoyés à destination par l'autobus, le train ou l'avion!

Mais la Vibe a d'autres atouts. À commencer par la possibilité de rabattre à plat le dossier du passager avant pour permettre le transport de longs objets, ou encore de maximiser la longueur du plancher de chargement en rabattant les dossiers sur le coussin de la banquette. Par contre, on ne peut dire que les membranes de plastique qui recouvrent l'aire de chargement et le dossier du passager avant représentent un avantage. D'accord, c'est propre et lavable, mais sensible aux rayures.

Basée sur la cinquième génération de Jetta, cette Volkswagen familiale reprend naturellement toutes les caractéristiques de la berline. Même mobilier intérieur, même environnement flatteur avec des plastiques soignés et une bonne qualité apparente. L'habitacle de la Vibe est beaucoup moins valorisant sous ce rapport en raison de plastiques qui font bon marché. En revanche, cette deuxième mouture de la Pontiac offre une meilleure position de conduite que le modèle antérieur. Le conducteur dispose d'un baquet équipé d'une multitude de réglages et d'une colonne de direction inclinable et télescopique. Le bloc d'instruments est moderne, mais une partie des compteurs et voyants est partiellement masquée par le volant à trois branches.

À l'intérieur de la Volkswagen, on redécouvre les compteurs cerclés d'aluminium qui, la nuit venue, s'illuminent d'une apaisante lumière bleutée. Pour ajouter au confort, volant et siège du conducteur se règlent dans tous les sens, facilitant la recherche d'une bonne position de conduite. L'espace habitable est supérieur à celui du modèle antérieur, mais attention, elle craint la comparaison avec la Vibe. Cette dernière repose sur un empattement plus généreux (2601 mm par rapport à 2578 mm pour l'allemande). Sauf en ce qui a trait au dégagement pour les épaules, la Pontiac offre plus d'espace aux passagers. Plus d'espace, mais pas forcément plus de confort: à ce chapitre, la Volkswagen reprend l'avantage grâce notamment à une banquette arrière plus moelleuse.

Mentionnons également que la liste des options est trop bien garnie sur l'allemande. La Vibe offre plus d'accessoires de série en plus de coûter moins cher à l'achat.

Sur la route

Sur la route, la Jetta permet de rouler décontracté. Stable, facile à conduire, la compacte allemande n'est pas sportive, car elle manque vraiment de vivacité; mais l'agrément du grand tourisme est là. La direction à assistance électrique enlève un peu de sensations et ne procure pas assez d'information sur le degré d'adhérence. Néanmoins, la tenue de route demeure efficace et saine à condition de rester à l'intérieur des limites. En cas d'écart, l'antidérapage (offert en option) agit finement et rapidement.

La Vibe se trouve ici à la remorque de sa concurrente. Elle offre un roulement plus ferme, un comportement plus sous-vireur (quand le train avant a tendance à tirer tout droit dans une courbe) que sa devancière et une monte pneumatique moins tenace. Par ailleurs, la direction assistée de la Pontiac est encore un brin trop légère.

Les dimensions compactes de la Vibe la prédisposent à une certaine agilité et permettent de la glisser aisément dans un espace de stationnement restreint, mais il faut conjuguer avec un gênant angle mort de trois quarts arrière (piliers C).

Sur le plan mécanique, la Vibe dotée du rouage intégral à prise temporaire (les roues arrière sont appelées en renfort seulement en cas de patinage des roues avant) est animée par un quatre cylindres de 2,4 litres. Plus généreux et surtout plus linéaire que le 1,8 litre que l'on retrouve sur les Vibe moins chères, le 2,4 litres a du mal à s'exprimer en raison du poids élevé du véhicule. La Jetta Wagon n'est pas plus légère, mais compte sur un cinq cylindres de 2,5 litres.

Monté transversalement, ce moteur de 170 chevaux ne fait pas une bombe de la compacte allemande, mais il est tout à fait adéquat d'autant plus qu'il a la gentillesse de consommer moins de carburant que celui de la Vibe. Une partie de l'explication se trouve sans doute dans la boîte de vitesses. La Vibe fait appel à une classique boîte automatique à quatre rapports alors que la Jetta Wagon retient (en option) les services d'une boîte semi-automatique à six rapports au rendement impeccable.

Budget

La Jetta Wagon a gagné les deux premiers rounds (vie à bord, sur la route), mais s'est inclinée au troisième (de peu). Elle remporte cependant la victoire.

Sa consommation moindre (elle le sera encore davantage cet automne avec l'arrivée d'un moteur turbodiesel) et sa garantie plus généreuse compensent en partie pour son prix plus élevé et ses conditions de financement moins avantageuses.

Il convient aussi d'évoquer la question de la fiabilité: Volkswagen prétend que ses problèmes à ce chapitre sont de l'histoire ancienne et quelques revues de consommateurs abondent dans le même sens; mais le doute est encore permis.

L'auteur tient à remercier Jean-François Guay de sa participation à ce match, ainsi que la Marina Gosselin, de Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix.