Volkswagen a mis beaucoup de temps avant de reconnaître que l'attrait des utilitaires compacts auprès des consommateurs n'est pas une simple mode. Le constructeur allemand a bien rattrapé le temps perdu avec le Tiguan, qui a récemment fait ses débuts commerciaux chez nous.

Le groupe allemand semble n'avoir rien négligé pour garantir le succès de son utilitaire compact. Plus que l'imposant Touareg, qu'il côtoie depuis quelques jours dans les salles d'exposition canadiennes, le petit Tiguan correspond davantage à l'esthétique des Volkswagen actuelles. Empreint de classicisme, le style ne bouleverse pas les canons actuels, mais donne une impression de qualité. Le Volkswagen Tiguan est un utilitaire qui n'en rajoute pas. Ses lignes sont soignées, avec ce qu'il faut de chrome pour faire chic et quelques coups de biseau pour donner du punch aux surfaces latérales.

Sa parente la plus proche est incontestablement la Rabbit. Le Tiguan en possède le groupe motopropulseur. Du moins à l'avant, car l'arrière a été emprunté à la Passat. Le Tiguan n'est cependant ni un simple collage de solutions techniques déjà anciennes ni une Rabbit grimpée sur des échasses.

Sans bouleverser les lois du genre, le Tiguan est proposé en trois livrées et deux modes d'entraînement (deux ou quatre roues motrices). Chez lui comme chez ses concurrents, la présence de quatre roues motrices répond à des impératifs de sécurité. Il ne s'agit pas de grimper aux arbres ni même de sortir des ornières (avec les pneus d'origine, ce serait peine perdue de toute façon), mais de se déplacer du point À au point B en toute circonstance et sans trop s'inquiéter. Sophistiquée, la transmission 4-Motion répartit automatiquement et électroniquement l'effort de traction selon le degré d'adhérence. En usage normal, 90 % du couple sont transmis aux roues avant; si la chaussée devient glissante, la contribution de chacun des deux essieux est modifiée sans intervention du conducteur.

Dérivé de la Rabbit, le Tiguan se conduit comme une Rabbit, ou presque. Il vire à plat, freine court, braque bien, et son gabarit le rend très facile à vivre en milieu urbain, même si les manoeuvres en marche arrière posent quelques soucis au chapitre de la visibilité. Sur route aussi, pas grand-chose ne diffère de la conduite de la compacte de VW, hormis, bien sûr, la position surélevée des occupants. La tenue de route se révèle avisée et la maîtrise du roulis très réussie, au prix malheureusement d'un amortissement ferme qui nuit au confort.

Meilleure consommation avec la boîte semi-automatique

Le moteur, un 2 litres suralimenté par turbocompresseur (200 ch.), le seul disponible, affiche une belle vivacité, mais nous l'apprécions encore davantage avec la boîte semi-automatique à six rapports, qui permet notamment de meilleures cotes de consommation. Sa fluidité diminue la sensation de pesanteur ressentie avec la conduite d'une Tiguan à boîte manuelle (six rapports, elle aussi), dont la commande s'avère aussi imprécise et caoutchouteuse. Mentionnons cependant que cette dernière n'est proposée qu'aux acheteurs de la livrée Trendline.

À bord, la présentation est assez terne et certains plastiques manquent de noblesse, surtout sur la version d'entrée de gamme (Trendline). La qualité est globalement très bonne, toutefois. On est surpris de constater l'exiguïté du pare-brise et la faible surface vitrée qui encourage le recours au toit ouvrant en verre panoramique. Un effort de clarté a été consenti avec un tableau de bord grège en partie basse et une sellerie assortie. Les sièges avant apportent le concours attendu, mais au prix d'un confort très germanique.

La banquette arrière coulisse sur 16 centimètres et son dossier peut s'incliner en plusieurs positions, mais elle ne peut accueillir et transporter confortablement trois personnes sur un long trajet, en raison d'une place centrale étriquée et dure. Le volume du coffre est correct pour la catégorie, mais la soute est mal aménagée: l'imposant rebord ne permet pas de glisser les objets dans le coffre, mais impose de les y déposer. Et il est impossible d'obtenir un plancher plat lorsque la banquette arrière est rabattue. La fonctionnalité est donc perfectible, malgré la possibilité de rabattre le siège avant droit pour le transport d'objets longs.

L'essentiel

> Les prix commencent à 27 575$ pour la version Trendline (traction et boîte manuelle). C'est attrayant, mais la direction canadienne de Volkswagen estime que la version Comfortline (quatre roues motrices et boîte automatique), mieux équipée, plus valorisante et plus chère (33 975$) attirera le plus grand nombre de consommateurs. Il existe aussi une version plus cossue encore, la Highline (38 375$).

> Pour son lancement, le Tiguan retient les services du 2 litres suralimenté. La direction de Volkswagen n'exclut pas d'offrir un moteur diesel, mais aucune date n'a encore été fixée.