Au Québec, l'espérance de vie moyenne est de 79 ans, 324 jours, 20 heures et 24 minutes, selon l'Institut de la statistique du Québec. Durant les 60 ans d'une vie de conducteur, sous nos latitudes, on peut compter sur un grand total de 630 belles fins de semaine d'été, si on est optimiste par rapport à la météo (s'il fait beau et chaud une fin de semaine sur deux, de mai à septembre). Tout compte fait, ce n'est pas beaucoup. Il faut en profiter.

Dans ces 60 ans à conduire, si vous avez deux enfants nés à deux ans d'intervalle, il y a une fenêtre - disons, quatre ans - où ils ont juste le bon âge pour s'enthousiasmer ensemble et avec vous d'une foule de petites choses de la vie de grande personne.

 

Durant cette période (seulement 42 week-ends ensoleillés), tout père de famille pourrait prendre l'habitude, une fois par été, de louer une décapotable durant une fin de semaine.

 

Pour bien des gens, la décapotable est un jouet pour adultes. C'est vrai, mais les enfants aiment ça autant que les grands et les grandes (et c'est une fichue bonne excuse). Mes deux filles avaient 9 et 11 ans, durant le week-end de la fête du Travail 2009, la première fois qu'une voiture sans toit a fait son apparition annuelle. Le carrosse habituel de ces deux princesses est une familiale. Quand elles ont vu la voiture dans l'entrée, elles ont littéralement sauté deux pieds de haut et ont couru s'installer dans la voiture en criant, où elles ont passé une demi-heure.

 

 

Ici, un avertissement aux parents s'impose: la vue panoramique, tout autour et en haut, et le sentiment exagéré de vitesse, dû au vent, ne feront rien pour calmer vos enfants.

 

De retour d'une première balade d'une heure, les deux miennes sont restées collées dans l'auto, pour explorer tous les mystérieux interrupteurs et accessoires d'une auto inconnue (les rétroviseurs, le volant ajustable, l'ajustement électrique des sièges et, bien sûr, le bouton activant le toit sont très populaires). Un quart d'heure plus tard, elles avaient été rejointes dans l'auto par six autres enfants surgis des maisons voisines.

 

Rouler en décapotable est une excellente activité familiale, qui rend le voyage moins long. Si madame aime conduire, vous ne toucherez pas au volant plus que la moitié du temps: le volant d'une décapotable louée est en stricte garde partagée, 50-50.

 

Évidemment, louer une décapotable est très, très bien aussi pour papa. Dans mon cas, c'était une Mustang GT-350, prêtée par Ford Canada pour cet article (tant qu'à écrire sur la décapotable et la famille, aussi bien choisir le modèle, non?).

 

Photo David Boily, La Presse

Un avertissement aux parents s'impose: la vue panoramique, tout autour et en haut, et le sentiment exagéré de vitesse, dû au vent, ne feront rien pour calmer vos enfants.

C'est contre-intuitif, mais la découverte est encore plus belle si papa n'est pas un passionné de l'auto. Un pur et dur de la bagnole a des chances d'avoir tâté de la décapotable avant l'âge d'avoir des enfants. Par contre, le conducteur ordinaire, sans intérêt particulier pour l'automobile, qui roule en familiale ou en berline dans la vraie vie, découvrira sur le tard l'évidence que conduire sans toit, ça change tout. Ça ajoute beaucoup de plaisir du point A au point B. On comprend mieux les motocyclistes: on voit tout, on est dehors, et on sent l'odeur de la route, des villages, des champs et des forêts.

 

Et comme me l'a savamment expliqué une de mes filles: «J'aime le vent dans mes cheveux.»

Photo David Boily, La Presse

Le conducteur ordinaire, sans intérêt particulier pour l'automobile, découvrira sur le tard l'évidence que conduire sans toit, ça change tout.