Fidèles à leur poste pendant 23 ans, soit de 1983 à 2005, les GMC Jimmy et Chevrolet Blazer comptent parmi les plus valeureux modèles que GM a aligné durant son histoire. Sans cesse placés, au sein même de la famille GM, devant l'arrivée de nouveaux véhicules, les Jimmy et Blazer ont démontré beaucoup de caractère, au fil des ans, pour survivre à ces guerres fratricides.

Au lendemain du lancement des GMC Envoy et Chevrolet TrailBlazer en 2002, plusieurs analystes avaient prédit la fin des Jimmy et Blazer. Pourtant, les deux complices ont tenu le coup jusqu'en 2005. Même s'ils paraissaient désuets et démodés, il n'y a aucun doute que si GM avait voulu étirer leur carrière de une, deux ou trois année de plus (comme Ford le fait avec le Ranger), les Jimmy et Blazer auraient quand même trouvé preneurs grâce à leur bas prix et à leur bonne réputation. Assemblés sur un robuste châssis en échelle et propulsés par un puissant moteur V6, ces vrais 4X4 représentent toujours un achat judicieux sur le marché de l'occasion par rapport à leurs coûteux rivaux que sont les anciens Jeep Grand Cherokee, Nissan Pathfinder et Toyota 4Runner.

 

Si la concurrence a su innover avec des carrosseries plus modernes, des moteurs moins énergivores, des rouages à quatre roues motrices plus sophistiqués, et des habitacles plus confortables, les Blazer et Jimmy ont résisté à l'usure du temps en s'adaptant constamment. Pour comprendre la longévité de ce tandem, il faut savoir que les stylistes ont toujours réussi à camoufler leur véritable âge en maquillant la carrosserie. Toutefois, il suffit de prendre place dans l'habitacle pour constater que la conception est moyenâgeuse. Il y a le manque de confort des sièges, l'espace étriqué pour les passagers et le mauvais champ de vision (surtout le modèle deux portes). De même, la qualité d'assemblage et la finition du tableau de bord laissent à désirer.

Malgré la conception archaïque de la suspension et de la direction à billes, le comportement routier était jugé acceptable. Mais prenez garde, il faut avoir les deux mains sur le volant dès que la chaussée se dégrade car le train arrière a tendance à se déporter.

Sous le capot, seul un V6 de 4,3 litres était au catalogue. S'il ne développait que 160 chevaux lors de son introduction en 1989, l'avènement de la technologie Vortec et plusieurs autres améliorations ont fait grimper, au fil des ans, la cavalerie à 190 chevaux. Pendant des années, la combinaison moteur/boîte automatique des Jimmy et Blazer était considérée comme l'une des plus efficaces de la catégorie. En effet, ce tandem faisait bonne figure en offrant des accélérations franches et une capacité de remorquage pouvant atteindre 2223 kg. Seule une forte consommation d'essence a porté ombrage au curriculum de ce groupe motopropulseur. Quant au modèle à deux roues motrices, discontinué au pays en 2001, il est rarissime sur le marché de l'occasion et peu recommandé dans notre climat nordique.