Les amateurs de sport automobile québécois ont désormais droit à un festin quatre services pendant la belle saison. Le plat principal qu'est le Grand Prix du Canada est désormais précédé d'une entrée de choix, le Grand Prix ICAR de Mirabel, la première occasion de voir à l'oeuvre les plus beaux talents de chez nous.

La crème des pilotes québécois n'a plus besoin d'attendre le Grand Prix de Trois-Rivières et le NAPA 200, au mois d'août, pour montrer ce dont elle est capable. Plus d'une douzaine de pilotes d'ici devraient en effet être en piste dès ce week-end à Mirabel pour la course de série Canadian Tire, épreuve reine du Grand Prix ICAR, qui en est cette année à sa deuxième présentation.

Plus de 10 000 personnes ont vu l'an dernier la bataille épique entre Andrew Ranger et Alexandre Tagliani. On espère en voir 5000 de plus cette année. Des amateurs qui ne risquent pas d'être déçus parce que le calibre de la série canadienne du NASCAR n'a jamais été aussi élevé.





LOUIS-PHILIPPE DUMOULIN

Le travailleur acharné

«Honnêtement, je n'aurais pas cru il y a 10 ans que je me retrouverais dans une série de stock-cars. Quand j'étais plus jeune, je ne jurais que par les Formules. Mais c'est bien beau les monoplaces, mais si tu veux profiter d'une bonne visibilité, c'est en NASCAR que ça se passe.»

Louis-Philippe Dumoulin, un as des circuits routiers, doit aujourd'hui se familiariser avec les circuits ovales, apprentissage qu'il a commencé l'an dernier, lors des trois dernières courses de la saison NASCAR Canadian Tire. Ça lui a permis de s'assurer du titre de recrue de l'année, avec pour résultat qu'il disputera toute la saison 2012.

«Je n'ai jamais vraiment douté, j'ai tout le temps persévéré, dit Dumoulin. J'ai toujours su que j'étais capable de me battre avec les meilleurs.»

Il sait toutefois que la saison 2012 sera déterminante, notamment pour établir un partenariat à long terme avec ses commanditaires. «Je veux rouler le plus possible en NASCAR, j'aimerais bien faire quelques circuits routiers en série Nationwide et continuer à faire des grosses courses d'endurance», explique le Trifluvien, qui s'estime encore loin de la retraite: «J'ai 33 ans, mais je n'ai jamais arrêté de piloter. En NASCAR, il y a des gars qui sont là depuis longtemps et qui sont encore au sommet de leur forme.»





Photo fournie par Dumoulin Compétition

Louis-Philippe Dumoulin.

ANDREW RANGER

La super-étoile

Double champion de série, Andrew Ranger revient à temps plein au Canada après avoir roulé aux États-Unis au cours des deux saisons précédentes. «Faut être réaliste: l'économie n'aide pas aux États-Unis, des pilotes de renom ont du mal à trouver des commanditaires, c'est plus dur encore pour nous», reconnaît le pilote de Roxton Pond.

Surtout que le jeune homme de 25 ans est l'heureux papa d'un poupon de 6 mois, avec tout ce que ça implique: «Dans ma situation, vaut mieux laisser faire la recherche de commandites. Je suis payé pour piloter, j'ai beaucoup de plaisir à rouler en NASCAR Canadian Tire, c'est ce qui compte.»

Ranger compte toutefois retourner aux États-Unis avant longtemps. «On s'est bâti un plan qui prévoit de faire le saut en série Nationwide d'ici deux ou trois ans. Il s'agit de bien faire le travail, sans sauter d'étapes, explique-t-il. C'est vrai, rouler en série Canadian Tire n'était pas nécessairement ce que je voulais, mais avec la qualité de mon nouvel entourage, c'était bien difficile de dire non.»

D'ici là, il espère faire quelques courses cette saison en série Nationwide avec son écurie GC Motorsports. Il a d'ailleurs confirmé à La Presse qu'il serait du NAPA 200, en août: «C'est sûr qu'on va faire la course de Montréal, on est en train de boucler les derniers détails avec un commanditaire du Québec», rassure Ranger.





Photo archives La Voix de l'Est

Andrew Ranger.

STEVE CÔTÉ

L'enfant prodige

À 19 ans, il a été couronné champion provincial de la série NASCAR Whelen All American à l'Autodrome Saint-Eustache en 2010. L'an dernier, il a terminé deuxième au classement de la série NASCAR Modified du circuit de Roseville, en Californie, en plus d'être sacré recrue de l'année. C'est donc à contrecoeur que Steve Côté revient au Canada en 2012, dans la série NASCAR Canadian Tire, à cause de contraintes budgétaires.

«La série K&N était mon premier choix, mais je n'ai réussi à récolter que la moitié des 500 000$ nécessaires, avoue Côté. J'ai toujours pensé que c'est mieux d'aller aux États-Unis pour réussir en stock-car.»

Car, qui dit stock-car dit pistes ovales, la spécialité de Steve Côté. D'ailleurs, le fait que la série NASCAR canadienne compte cinq circuits routiers sur 12 épreuves le gêne un peu.

«Honnêtement, ça peut fausser les données, reconnaît-il. Si je n'ai pas de succès sur les circuits routiers, ça va me nuire pour le championnat, et ça peut avoir un impact négatif sur la suite de ma carrière.»

D'ici là, Côté doit s'assurer de boucler son budget pour disputer la saison complète. Ses objectifs sont néanmoins clairs: terminer dans le top 5 sur les circuits routiers et viser rien de moins que la victoire en pistes ovales.

 

 

Photo tirée d'internet

Steve Côté.

Assaut québécois

Plus du tiers du plateau de la course NASCAR Canadian Tire du Grand Prix ICAR sera constitué de pilotes québécois. Outre Ranger et Dumoulin, le plus connu est sans doute Patrice Brisebois, l'ancien défenseur du Canadien devenu pilote à temps partiel, sans oublier Isabelle Tremblay, la seule femme du plateau, championne en titre dans la classe des Tigresses à Saint-Eustache en 2009 et deuxième au classement des recrues de la série Canadian Tire en 2011. Elle aura comme coéquipier le revenant Martin Roy, multiple vainqueur en Formule 1600 au milieu des années 90, converti ensuite aux circuits de terre battue.

Derrière ces vétérans, des jeunes loups affamés: Dave Coursol, 18 ans, a été la meilleure recrue lors de la première course de la saison à Mosport, avec une 15e place; Élie Arseneau, 19 ans, a quant à lui terminé 12e l'an dernier à ICAR. Les deux jeunes hommes ont de qui retenir: Élie est le fils de Marc Arseneau, propriétaire du circuit ICAR, alors que Dave est le rejeton d'André Coursol, qui a fait la pluie et le beau temps au circuit Saint-Eustache pendant des années.

Photo tirée d'internet

Isabelle Tremblay.