Notre journaliste s'est rendue à Dawson City, au Yukon, pour assister à une étape cruciale de la grande course de traîneaux à chien Yukon Quest: la pause qui marque la moitié du difficile parcours de 1600 kilomètres.

«Il faut que je me repose, j'hallucine.»

À son arrivée à Dawson City, à mi-chemin de la Yukon Quest, Abbie, une musher américaine, veut remettre à plus tard l'examen vétérinaire que doivent subir ses chiens.

«Lorsque nous passions sous les falaises, je voyais les rochers se détacher, comme s'ils étaient vivants, comme s'ils devenaient des géants.»

Nous sommes au cinquième jour de la grande course, qui se déroule cette année de Fairbanks, en Alaska, à Whitehorse, au Yukon. À Dawson City, les mushers et leurs chiens doivent obligatoirement prendre 36 heures de repos.

Pendant la course, les mushers ne dorment pratiquement pas, occupés à diriger les chiens, puis à enlever leur harnais, les nourrir, les soigner, les masser, leur passer les petits bottillons qui protègent leurs pattes. À Dawson City, ils peuvent confier les chiens à leurs assistants et se reposer. Enfin.

Je rencontre l'un des mushers, David Dalton, qui loge chez une amie pendant cette période de repos. Après une petite jasette, il se réfugie dans la salle de bain. Il passe ce qui semble des heures dans la baignoire à remous, à macérer dans l'eau presque bouillante.

David est un habitué de la Yukon Quest. Mais cet Américain de l'Alaska a également participé à l'Iditarod.

«La Yukon Quest est plus difficile que l'Iditarod, affirme-t-il lorsqu'on l'interroge à ce sujet. Pour une distance semblable, il y a moins de postes de contrôle pendant la Yukon Quest, donc plus de distance entre chacun. Il faut transporter plus de nourriture, camper sur le bord de la piste.»

Il y a plus de montagnes à franchir pendant la Yukon Quest, et il fait souvent beaucoup plus froid, raconte-t-il, devant un gros steak dans un des rares restaurants de Dawson City.

Abbie, elle, décide de remettre sa sieste à plus tard pour permettre aux vétérinaires d'examiner immédiatement ses chiens. Les pattes, le dos, les oreilles, les dents, tout y passe. Abbie semble retrouver son énergie auprès de ses chiens, à assister les vétérinaires, à écouter attentivement leurs recommandations.

Les chiens sont dans un très bon état, les vétérinaires sont contents, Abbie peut enfin aller se reposer.

www.yukonquest.com