Quand la mort frappe un automobiliste, une bonne partie de ses proches n'en tirent aucune leçon et continuent à conduire aussi mal qu'avant.

C'est la conclusion déprimante qu'ont tirée les auteurs d'une étude qui a mesuré en 2014 l'impact personnel des tragédies routières sur le comportement des automobilistes. Cette conclusion suscite un malaise chez la fondation qui a financé l'étude, l'AAA Foundation for Traffic Safety : cette fondation administrée par l'American Automobile Association investit des millions chaque année dans des programmes de recherche et d'éducation visant à réduire les comportements à risque des automobilistes américains. Pour mesurer les effets de son travail, la fondation publie chaque année un « Indice de la culture de sécurité routière ».

L'AUTO A-T-ELLE TUÉ UN DE VOS PROCHES ?

Cette année, la Fondation a profité de son étude annuelle pour demander aux participants si eux-mêmes ou un proche avaient été touchés durant leur vie par une tragédie routière. Un répondant sur trois a répondu qu'un de ses proches avait déjà été tué ou gravement blessé dans un accident de la route. Un sur cinq a dit avoir été personnellement impliqué dans un accident de la route grave. Un sur dix a dit avoir subi des blessures graves dans un accident de la route.

Malgré ces chiffres étonnamment élevés, entre un quart et près de la moitié des répondants ont dit avoir posé des gestes risqués au volant durant le mois précédant le sondage. Et ce, même si la grande majorité des répondants considèrent ces comportements comme dangereux.

C'EST DANGEREUX, MAIS ON LE FAIT PAREIL

Plus d'un tiers (36 %) des répondants ont indiqué avoir brûlé un feu rouge durant les 30 jours précédant leur participation à l'étude (73 % disent que c'est « complètement inacceptable ») ; 44 % ont dit avoir fait un excès de vitesse d'au moins 15 km/h dans un quartier résidentiel (65 % disent que c'est « complètement inacceptable ») ; 29 % ont dit avoir conduit malgré la somnolence (81 % disent que c'est « complètement inacceptable ») ; 27 % ont dit avoir écrit un texto ou un courriel au volant (84 % disent que c'est « complètement inacceptable »).

Ces chiffres sont une douche froide pour la Fondation : « C'est très décevant de constater une attitude qui se résume par "faites ce que je dis, pas ce que je fais" : un grand nombre d'automobilistes semblent reconnaître les risques de certains comportements au volant, mais continuent d'agir de la même façon », a déploré Beth Mosher, porte-parole de l'AAA.

Autre déception, la Fondation pour la sécurité routière de l'AAA constate l'usage élevé du cellulaire au volant, une pratique qu'elle décourage même avec un mains-libres à la lumière de nombreuses études montrant que le mains-libres est aussi distrayant qu'un téléphone tenu avec la main.

DURANT LE MOIS PRÉCÉDANT LEUR PARTICIPATION À L'ÉTUDE

Deux conducteurs sur trois ont utilisé leur cellulaire

Un conducteur sur trois a utilisé son cellulaire « souvent »

Un conducteur sur trois a lu un texto ou un courriel

« Les conducteurs ne comprennent pas le risque du mains-libres et continuent de s'en servir au volant », a dit Beth Mosher la porte-parole de l'AAA.