Deux sénateurs américains ont demandé vendredi l'ouverture d'une enquête sur les coussins gonflables défectueux du groupe japonais Takata dans la foulée d'affirmations du New York Times selon lesquelles ce fabricant a dissimulé des erreurs de conception dans ses équipements.

«Les informations selon lesquelles Takata a dissimulé puis détruit des résultats de tests montrant des défauts mortels dans ses coussins gonflables ainsi que d'autres preuves semblant montrer que l'entreprise était au courant de ces problèmes appellent clairement une enquête criminelle du département de la Justice», écrivent les sénateurs démocrates Richard Blumenthal et Ed Markey dans une lettre ouverte.

«Si ces informations sont avérées, l'entreprise doit être tenue pour responsable des morts horribles et des blessures que cela a provoqué», ajoutent-ils.

«Ces accusations sont crédibles et choquantes et justifient une enquête rapide et exhaustive», affirment les deux sénateurs américains.

Le New York Times a affirmé vendredi que Takata avait ouvert en 2004 sa propre enquête sur les problèmes rencontrés par ses coussins gonflables , utilisés à grande échelle par les constructeurs automobiles.

S'appuyant sur les témoignages d'anciens employés américains de Takata associés à l'enquête interne, le quotidien américain indique que les tests pratiqués avaient montré des défauts sur les conteneurs d'acier utilisés pour gonfler les coussins gonflables  en cas d'accident et qui pouvaient exploser.

«Mais au lieu d'alerter les organismes de sécurité routière fédéraux du danger potentiel, les dirigeants de Takata ont négligé les résultats et ordonné aux techniciens d'effacer les résultats de leurs ordinateurs et de jeter les conteneurs», écrit le Times en citant ces employés.

Takata a fait état des premiers problèmes en 2008, procédant alors à un rappel à petite échelle.

Depuis, les constructeurs japonais, mais aussi américains et allemands ont rappelé près de huit millions de véhicules aux États-Unis et des millions d'autres dans le monde pour remplacer ces conteneurs qui risquent d'exploser en projetant des fragments de métal sur les passagers du véhicule.

Selon des informations de presse, ces explosions ont provoqué la mort de quatre personnes et fait plusieurs blessés. Takata fait l'objet d'une plainte en nom collectif aux États-Unis.

Les constructeurs concernés sont Honda, BMW, Chrysler, Ford, General Motors, Mazda, Mitsubishi, Nissan, Subaru et Toyota.

Les deux sénateurs demandent aussi à la NHTSA, l'organisme fédéral chargé de veiller à la sécurité des véhicules, d'ordonner un rappel de toutes les voitures concernées à l'échelon national.