Les voitures neuves sont en perte de vitesse sur le marché canadien, selon les dernières observations du marché publiées par le cabinet d'analyses DesRosiers Automotive.

S'appuyant sur le nombre et le genre de véhicules présents sur les routes du pays l'an dernier, comparativement à 2006, le cabinet observe que la part des véhicules âgés de 0 à 5 ans a diminué de 35,8 % à 32,6 %. La tendance est la même en terme de volume. Après un pic à 7,238 millions atteint en 2009, le nombre de véhicules de moins de 5 ans a fléchi à 7,220 millions l'an dernier.

Une évolution significative puisque la représentation des véhicules âgés de 6 à 10 ans dans le parc automobile canadien a quant à elle progressé de 29,9 % en 2006 à 32,5 % l'an dernier. On en compte actuellement un peu plus de 7,2 millions sur les routes.

Mais le chiffre le plus révélateur est celui des véhicules âgés de plus de 10 ans. Ils sont les plus nombreux sur nos routes: 7,760 millions, soit 35 % du parc automobile canadien de l'an dernier. Plus notoire encore est leur nombre absolu cinq ans auparavant: 6,650 millions.

Même si l'on tient compte des années très difficiles traversées récemment par l'industrie automobile, la croissance des véhicules neufs ne parvient pas à suivre celle des véhicules plus âgés.

Explications

Comment expliquer cette tendance? À première vue, deux facteurs conditionnent le comportement des consommateurs. Les plus grandes fiabilité et longévité des véhicules, et la conjoncture économique incertaine incitent l'acheteur à opter pour une BMW d'occasion plutôt que pour une toute nouvelle Scion.

Mais là ne sont pas les seules explications. «La segmentation sans fin des catégories a eu l'effet opposé et involontaire de réduire l'intérêt pour les nouveaux véhicules», affirme l'analyste Dennis DesRosiers.

Il ajoute que durant les années 2000, les Canadiens ont acheté plus de véhicules qu'ils n'en avaient besoin. Une dynamique alimentée par la confiance des ménages à l'époque et les offres de location. Conséquence aujourd'hui, ces véhicules envahissent le marché de l'occasion, à des prix très attrayants.

Les véhicules de plus de 10 ans font quant à eux rapidement raisonner les portefeuilles. Et les cerveaux. Obtenir une bonne voiture pour moins de 6000 $ peut séduire beaucoup de monde.

Le plus grand défi des constructeurs sera malgré tout de parvenir à séduire les plus jeunes d'entre nous. La génération «réseaux sociaux et téléphones intelligents» ne veut pas et ne peut pas acheter de voiture.

«Les jeunes acheteurs reviendront sur le marché si et quand les coûts de possession d'un véhicule baisseront», estime Dennis DesRosiers.

Les véhicules de plus de 5 ans ont de belles années devant eux.