Le constructeur japonais Nissan a connu une histoire en dents de scie. Fort d'un grand succès à ses débuts en Amérique, il a dû, par la suite, essuyer une période de temps plus houleuse au moment même où ses concurrents s'aventuraient dans le domaine de la motorisation hybride électrique.

Si vous suivez l'actualité automobile, vous vous souviendrez des Nissan Altima hybrides d'il y a quelques années. Vous vous souviendrez aussi que leur motorisation était basée, à cette époque, sur la technologie de Toyota.

Mais le vent a tourné. Depuis ce temps, Nissan, désormais associé au constructeur français Renault, est devenu une figure de proue dans le segment des autos électriques grâce à sa presque légendaire Leaf.

Toutefois, Nissan est moins reconnu pour ses véhicules hybrides électriques courants, sauf pour son unique Infiniti M Hybrid, comme plusieurs de ses concurrents.

Par conséquent, ces prochains mois, Nissan compte rattraper le temps perdu en offrant une version hybride électrique de son VUS Pathfinder et de son VUS Infiniti QX60 (mieux connu sous l'ancien nom de JX) aux consommateurs nord-américains.

Les deux véhicules se ressemblent de près, l'Infiniti QX60 étant ni plus ni moins qu'une version de luxe du Pathfinder. On y retrouvera alors une motorisation semblable, soit un moteur quatre cylindres de 2,5 litres de 230 chevaux combiné avec un moteur électrique de 15 kilowatts (ce qui se traduit par environ 20 chevaux de plus au moteur à essence) et avec une boîte automatique à variation continue (CVT). Il en résultera alors une puissance totale de 250 chevaux et 243 li-pi de couple. Nissan estime alors la consommation combinée à 7,2 litres aux 100 km. L'ensemble hybride fera appel au système intelligent Dual Clutch de Nissan, positionné entre le moteur et la boîte automatique à la place du convertisseur de couple. Il fonctionne en même temps comme une génératrice de courant, une technologie présentée il n'y a pas si longtemps avec l'Infiniti M Hybrid.

Les Pathfinder et QX60 seront disponibles avec la traction avant et intégrale alors que leur capacité de remorquage tournera autour des 3500 livres (contre 5000 livres pour les mêmes véhicules à moteur V6). Ils afficheront un prix à peine supérieur d'environ 3000 $ aux versions dites « régulières « lorsqu'ils seront commercialisés l'automne prochain.

Nissan, l'innovateur

Si vous croyez que Nissan suit le courant automobile à distance, détrompez-vous. C'est du moins ce qu'Andy Palmer, premier vice-président de la société, a voulu lancer comme message lors d'une entrevue privée avec les journalistes canadiens du secteur de l'automobile au salon de l'auto de New York. Si la configuration hybride de ses nouveaux VUS semble impressionnante, il faut se rappeler que Nissan innove aussi dans le domaine de l'auto électrique, non seulement avec la Leaf mais aussi avec une Infiniti totalement électrique à venir, un taxi NV200 de pareille configuration et une auto compacte dite City Car (elle aussi à venir). Soulignons que Nissan vient également de conclure une entente avec Ford et Daimler pour le développement de véhicules électriques avec piles à combustion.

Palmer insiste sur le fait que Nissan n'est pas uniquement « japonais «. « De la centaine de personnes qui administrent Nissan, dit-il, celles-ci viennent d'une douzaine de pays et cultures «. Son président, Carlos Ghosn n'est-il pas à la fois d'origine européenne et libanaise ? Palmer n'est-il pas, lui-même, d'origine britannique ? Et les autres administrateurs ne sont-ils pas américains, japonais et européens ?

En même temps, Palmer a réitéré l'intention de Nissan d'établir la réputation d'Infiniti à la hauteur des autres marques de luxe du monde. Il a donné comme exemple ce qu'Audi a su accomplir en une vingtaine d'années, ce que, selon lui, Lincoln, Cadillac, Acura et Lexus n'ont pu faire ! Toujours selon Palmer, Infiniti pourrait très bien se placer au quatrième rang sur le marché mondial des constructeurs de voitures de luxe après Mercedes-Benz, BMW et Audi tout en précisant qu'Infiniti n'est lié à Nissan, après tout, qu'au niveau de l'administration supérieure !