Il n'est jamais facile de renouveler un succès commercial. Pour le Santa FE, pourtant, la voie était toute tracée. Le nouveau Hyundai ne pouvait que s'inscrire dans le sillage des générations précédentes. Il en assume l'héritage, mais procède toutefois à quelques ajustements pour mieux capter l'air du temps, afin de se retrouver en parfaite adéquation avec la concurrence.

Le Santa FE nouveau s'inscrit dans la continuité et, pourtant, au premier coup d'oeil, cela ne paraît guère. Sur le plan du style, d'abord. Ses lignes sont plus soignées, certes, mais autrement plus banales qu'autrefois. On le croit plus massif que le modèle qu'il remplace, il ne l'est pas. Sa carrosserie, plus basse, enveloppe une plateforme à peine plus longue et plus étroite. Ses dimensions redéfinies n'imposent pas une vigilance accrue pendant les manoeuvres et le Santa FE nous fait toujours bénéficier d'un rayon de braquage très court. Le coffre, déjà volumineux sur l'ancien, atteint désormais 2025 litres une fois la banquette arrière repliée, ce qui le situe en très bonne position dans la catégorie.

Cette refonte entraîne le retrait du V6 3,5 litres au profit d'un quatre-cylindres suralimenté de 2 litres sur les versions haut de gamme. Le 2,4-litres reste, pour sa part, la mécanique au service des modèles d'entrée de gamme. Bénéficiant maintenant de l'injection directe d'essence, ce moteur prétend développer 190 chevaux, soit une augmentation de près de 9 % par rapport à l'année dernière. La boîte de vitesse, une automatique à six rapports, demeure la seule offerte, mais l'éventuel acheteur conserve le choix du rouage : deux ou quatre roues motrices.

À bord, ce Hyundai sacrifie au culte de la « qualité perçue «, terrain longtemps abandonné aux seules marques allemandes et japonaises. Hyundai, qui a longuement négligé le design intérieur de ses modèles, a rattrapé son retard. Ce qui ne l'empêche pas de s'inscrire dans un registre résolument classique. Pas franchement originale, mais très soignée, la présentation fait la part belle aux revêtements en plastique moussé et dissémine de sobres garnitures, façon chrome ou aluminium. Le tableau de bord évoque celui d'une fourgonnette. La position de conduite aussi. À l'avant comme à l'arrière, les espaces de rangement ne manquent pas. À bord, on retrouve cette impression de forte luminosité. Les surfaces vitrées restent généreuses, et le constructeur propose en option un vaste toit panoramique.

Sensations encore floues

Autre caractéristique propre aux dernières productions de la marque : les suspensions ont été raffermies. Traditionnellement portée vers des réglages plus souples que ceux de sa filiale Kia, en particulier, Hyundai change légèrement ses habitudes. Cette option engendre certes des trépidations sur certains revêtements, mais elle ne dégrade pas le confort de façon rédhibitoire et, surtout, procure des sensations de conduite plus nettes et précises. En l'occurrence, il s'agit aussi de mieux « tenir « la caisse du Santa FE, dont le poids s'est allégé de quelque 150 kg en moyenne, selon la motorisation et les équipements retenus, par rapport aux Santa FE 2012.

L'essentiel de cet essai a été réalisé au volant d'une version Limited dotée du 2-litres turbocompressé et du rouage à quatre roues motrices. Tout y est, mais il faut y mettre le prix : près de 40 000 $. Est-ce bien raisonnable ? Sans doute pas. Plutôt rapide sur la gâchette, le 2-litres suralimenté est handicapé d'abord par le poids plus élevé de son mode d'entraînement (le dispositif à quatre roues motrices leste le véhicule de 130 kg supplémentaires), ensuite de la boîte automatique qui l'accompagne. Celle-ci marque, en certaines occasions, un « temps d'arrêt « comme si elle devait se demander lequel de ses six rapports est le plus juste pour acheminer la puissance aux roues motrices. Nos lecteurs plus « expérimentés « (lire plus âgés) auront l'impression d'assister au retour du temps de réponse qui touchait autrefois les mécaniques turbocompressées. Il se manifestait de la façon suivante : on appuyait à fond sur l'accélérateur ; on comptait jusqu'à trois ; et bang ! la puissance arrivait sauvagement. Naturellement, la « détonation « est loin d'être aussi forte au volant du Santa FE, mais tout de même perceptible. Elle est sans doute imputable à la gestion informatique de la boîte et non au turbocompresseur.

Sur la route, le nouveau Santa FE nous étonne par sa douceur de roulement et l'insonorisation poussée de son habitacle. À l'exception de quelques remous d'air à la hauteur du rétroviseur extérieur droit et de quelques craquements du toit panoramique, rien ne trouble la quiétude des passagers. Comme bien d'autres Hyundai récents, le Santa FE permet de modifier le degré d'assistance de la direction dans le but de l'alléger ou de la durcir. Peu importe le réglage choisi, elle transmet toujours trop peu d'information sur la position des roues directrices.

Bien sous tous rapports, conçu avec soin et très correctement équipé, ce Hyundai nouveau est proposé à un prix modérément compétitif - critique que l'on peut aisément formuler à l'égard de ses concurrents. La gamme actuelle, appelée à s'élargir, accueille depuis peu une version 6 ou 7 passagers (voir notre encadré). À plus long terme, un modèle hybride est évoqué. Restez à l'écoute.

L'essentiel

> Marque / Modèle: Hyundai Santa FE

> Version essayée: 2.0 T Limited

> Fourchette de prix: 26 499 $ à 38 499 $

> Frais de transport et de livraison: 1 760 $

> Garantie de base: 5 ans / 1000 000 km

> Consommation réelle: 11,4 L/100 km

> Visible dans les concessions: Maintenant

> À considérer: Ford Escape, Honda CR-V, Mazda CX-5

> Pour en savoir plus: www.hyundaicanada.com

Technique

> Moteur (essence): L4 DACT 2 litres suralimenté

> Puissance: 264 ch à 6 000 tr/min

> Couple: 269 lb-pi entre 1 750 et 3 000 tr/min

> Poids: 1680 kg

> Rapport poids-puissance: 6,36 kg/ch

> Mode: 4 roues motrices sur demande

> Transmission de série: Semi-automatique 6 rapports

> Transmission optionnelle: Aucune

> Direction / Diamètre de braquage (m): Crémaillère / 10,9

> Freins av-arr: Disque / Disque

> Pneus (av-arr): 235/55R19

On aime

> L'espace intérieur

> Le confort de roulement

> Le soin apporté à la présentation

On aime moins

> La facture qui grimpe (trop) vite

> L'interrurbain à composer entre le moteur et la transmission

> Le manque de sensation de la direction