Le constructeur automobile américain Ford a annoncé mercredi une restructuration majeure de ses activités en Russie, qui va le conduire à fermer trois de ses quatre usines et vendre uniquement des véhicules utilitaires sur ce marché qui peine à se remettre de son effondrement de 2012-2016.

Ford et son partenaire russe Sollers ont signé un accord préliminaire « sur la restructuration de la co-entreprise dont les activités se concentreront à l'avenir sur le segment des véhicules commerciaux légers », ont indiqué les sociétés dans des communiqués.

Cette société commune « quitte le marché des véhicules de tourisme, ce qui lui permettra de constituer un modèle commercial plus compétitif et plus rentable », a précisé Ford.  

Ford cessera de produire en Russie les berlines Fiesta, Focus, Mondeo (le nom européen de la Fusion) et les VUS Ecosport, Kuga et Explorer. Seul le fourgon commercial Transit continuera d'être produit.

De plus, Ford va céder le contrôle de la co-entreprise restructurée au russe Sollers, qui en détiendra 51 %, tirant ainsi un trait sur sa présence en Russie. En 2002, Ford avait été le premier constructeur automobile international à s'installer en Russie post-soviétique, en ouvrant son usine d'assemblage de Saint-Pétersbourg, qui fermera ses portes d'ici trois mois.

Trois usines Ford fermeront

Toute la production de voitures particulières Ford « cessera d'ici fin juin 2019. L'autre usine d'assemblage, à Naberejnye Tchelny fermera aussi, de même qu'une usine de moteurs à Élabouga », précise Ford, ajoutant prévoir « le plus tôt possible » des réductions « significatives » d'effectifs, sur la base de départs volontaires.

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Un Ford EcoSport en montre dans un salon de l'auto russe.

L'usine de moteurs d'Elabouga n'avait été ouverte qu'en 2015. Elle avait coûté 275 millions de dollars US à Ford.

« Le marché russe des véhicules de tourisme a subi une pression importante ces dernières années, avec une reprise plus lente que prévu et une évolution vers des véhicules moins chers », affirme Ford.  

« Cela a entraîné une sous-utilisation des usines de fabrication de Ford Sollers et des rendements du capital investi inadéquats », a ajouté le constructeur, soulignant que les ventes de son modèle utilitaire Transit continuaient cependant de croître avec une part de marché de 15 %.

Le marché automobile russe, dans lequel les grands constructeurs mondiaux avaient massivement investi en période de croissance, a diminué de plus de moitié entre 2012 et 2016.

Le marché avait renoué avec la croissance en 2017 et a connu deux ans de reprise ininterrompue, avant de repartir à la baisse en février.

Avec La Presse

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Ce magazine automobile russe avait fait sa une avec le Ford Kuga.