Le 5 décembre dernier, Ford a officié le dévoilement de la dernière mouture d'un des modèles les plus notoires de son histoire. La Mustang, l'une des icônes de la sportive américaine, amorce un virage tout en raffinement avec un tout nouveau châssis pour sa sixième génération. Un polissage pour mieux séduire l'Europe et l'Asie.

Nombreuses sont les modifications apportées à cette Mustang sixième du nom. Ford s'est concentré autant sur son design que sur ses éléments mécaniques pour assurer sa pérennité. Une voiture qui se veut, somme toute, plus mature.

Un dessin plus affirmé

Comme prévu, le dessin de la Mustang 2015 prend une posture stylistique plus moderne. Non, l'équipe de designers dirigée par Moray Callum n'a pas rayé toute référence liée au passé, comme en témoigne la coupe des feux arrière, clin d'oeil à l'originale. Elle l'a plutôt rafraîchie pour qu'elle campe encore mieux son rôle de sportive. Plus agressive, elle semble s'asseoir avec plus d'assurance sur le bitume. Le changement le plus majeur concerne son faciès. Sa calandre, beaucoup plus grosse, adopte le nouveau code stylistique de Ford. Ses phares en trapèzes inversés regardent avec plus d'insistance. La ligne de toit arrière, plus douce, améliore par ailleurs grandement le profil. L'habitacle a également fait l'objet d'une grande attention.

Le retour du quatre-cylindres turbo

Ford a choisi de doter sa sixième Mustang d'un tout nouveau quatre-cylindres de 2,3 L turbocompressé de la famille EcoBoost pour diminuer sa faim. Ce moteur, offert en option, développera 305 chevaux et 300 lb-pi de couple entre 2500 et 4500 tours/minute. La dernière Mustang équipée d'un quatre-cylindres turbo était à ce jour la SVO, produite jusqu'en 1986. Le V6 de 3,7 L revient comme moteur de base. Il perd 5 chevaux dans la transition (300 ch) et 10 lb-pi de couple (270 lb-pi). La GT restera toujours mue par le fougueux V8 Coyote de 5 L. Sa puissance reste inchangée en comparaison au modèle 2014 (420 ch), mais Ford affirme avoir retravaillé certains composants internes. Ainsi, il profitera de soupapes plus grosses et de nouvelles cames permettant une plus longue course. Toutes ces modifications diminueraient sa consommation et augmenteraient sa souplesse. Une boîte manuelle (six rapports) dotée d'une course raccourcie et une transmission automatique disposant d'autant de rapports seront offertes avec ces moteurs.

Suspension arrière indépendante

Dans toute l'histoire de la Mustang, seule la Cobra servie en 1999 et de 2000 à 2004 a pu profiter d'une suspension arrière indépendante pour maîtriser le couple sur le train arrière. Ford reviendra avec ce type de suspension multibras avec sa sixième cuvée pour remplacer le pont rigide qui rendait la voiture capricieuse sur mauvais revêtement. Cette configuration permettra également à la Mustang d'être plus neutre au moment de freinages appuyés, soutient Ford. Malgré le fait que le constructeur reste muet sur le poids du véhicule, il ne serait pas étonnant que l'utilisation de plusieurs pièces d'aluminium permette de l'abaisser. En plus de cette importante modification, le conducteur pourra choisir comment la voiture se comporte avec un système qui adapte la sensibilité de l'accélérateur, l'assistance de la servodirection, le tempérament de la transmission automatique et le niveau d'assistance du système de contrôle de la stabilité.

À l'assaut de l'Europe et de l'Asie

Nonobstant quelques importateurs indépendants, la Mustang n'a été présente en Europe que durant une quinzaine d'années (de 1964 à 1979). Ford la réintroduira à l'ensemble de l'Union européenne en 2014. La Chine sera également ciblée. Seule différence majeure dans l'offre: le V6 de 3,7 L est rayé de la feuille d'options. Ford produira également pour la première fois une configuration avec volant à droite pour les marchés britannique, australien, néo-zélandais et pour plusieurs pays du sud-est de l'Afrique.