Rien ne va plus pour Fisker. Le constructeur de la Karma est acculé à la faillite par le gouvernement américain qui veut récupérer son dû.

Selon l'agence Reuters, Fisker pourrait déclarer faillite dès cette semaine. Sans exclure pour autant une vente de dernière minute de ses actifs, la direction du constructeur de la berline hybride branchable doit prendre une décision définitive quant à l'avenir de la jeune entreprise d'ici ce vendredi au plus tard.

Principal créancier, le Département américain de l'Énergie presse Fisker de lui rembourser 200 millions $ alors que l'entreprise n'aurait plus que 30 millions de liquidités dans ses coffres. Une première tranche de 10 millions est censée être remboursée d'ici le 22 avril.

Il semblerait que le gouvernement américain ait perdu patience dans ce dossier qui devient quelque peu embarrassant. L'administration Obama a accordé en 2009 un prêt de 529 millions à Fisker dans le cadre de son programme de financement des énergies propres.

Le constructeur de la sportive à 100 000$ a depuis accumulé les déboires. La Karma est arrivée sur le marché avec retard fin 2011.  L'année dernière a été cauchemardesque. Le fournisseur du bloc-batterie, A123 Systems, a fait faillite, forçant Fisker à interrompre sa production de voitures au début de l'été. Deux mois plus tard, l'entreprise a dû rappeler l'essentiel de sa production en raison d'un ventilateur à l'origine d'un incendie sur un des exemplaires de Karma vendus. Alors que la critique américaine n'était pas tendre avec la voiture, un autre rappel a marqué les fêtes de fin d'année.

Fisker a bien tenté de trouver un repreneur. En vain. Il faut dire que son fondateur, Henrik Fisker, aurait englouti pas loin de 1,5 milliard $ dans l'aventure.

Le 5 avril dernier, Fisker a licencié les trois quarts de ses employés. L'annonce mardi d'une possible faillite pourrait appâter d'éventuels repreneurs, espère-t-on du côté de la direction.

Rien n'est moins sûr à ce stade du processus. Ce pourrait plutôt être le champ du cygne pour Fisker.