La berline est probablement la carrosserie la plus commune qui soit. Pratiquement tous les constructeurs en offrent, des segments les plus abordables jusqu'aux catégories les plus opulentes. Motivé par le désir de faire évoluer ce concept stagnant, Mercedes s'est lancé en 2004 dans un ouvrage (la CLS) qui allait faire naître le coupé-berline. Riposte sentie de BMW, la Série 6 Gran Coupé avance également l'argument du style, mais à quel prix?

Son design

Cette Série 6 Gran Coupé élabore sa réflexion sur l'un des plus beaux coupés jamais offerts par la bavaroise, la Série 6. Longiligne, élancée, elle se permet une prestance plus démonstrative, dérogeant du cadre habituellement rigide de BMW. Comme tout coupé-berline, on saisit le dessin de la Gran Coupé sur la latérale. Long museau bas, pare-brise bien couché en angle et ligne de toit qui fuie à l'arrière, on croirait certes être en présence d'un véritable coupé. L'intégration très bien exécutée des portières arrière aux deux derniers piliers n'est pas étrangère à cette impression. Bref, il y a de l'adresse ici et un coup de crayon passionné.



Photo fournie par le constructeur

À bord

Au prix exigé, cette livrée 650i doit évidemment avoir un habitacle bien ficelé. Sur cet aspect, c'est en partie réussi. La finition est sans équivoque de très grande qualité, avec du cuir aux surpiqûres bien apparentes drapant pratiquement tout et un levier de vitesse recouvert de céramique. Pour la présentation, l'impression d'exclusivité s'estompe en raison de l'utilisation d'une nacelle de commandes employée dans presque tous les modèles de la marque. Le principal irritant est cependant l'espace intérieur trop contenu, semblable à celui d'une Série 3 malgré les dimensions du véhicule.

Photo fournie par le constructeur

Sous le capot

La livrée 650i de cette Gran Coupé est proposée avec un V8 biturbo de 4,4 L de 445 ch, soit 115 ch de moins que le moteur de même cylindrée de la déclinaison M6. Qu'à cela ne tienne, ce moulin reste tout de même très explosif, essentiellement après les 1500 tr/min. Appuyé par sa transmission intégrale de série, le gros véhicule de plus de 2000 kg sort alors du bloc de départ avec une impulsion impressionnante. Le V8 s'essouffle très légèrement après les 6000 tr/min, mais la transmission automatique (8 rapports) aura enclenché le rapport suivant avant que vous ne vous en rendiez compte.



Photo fournie par le constructeur

Derrière le volant

Après avoir pris place dans un excellent siège, le premier élément qui ressort est la visibilité déficiente. Les angles morts sont obstrués par d'épais piliers centraux. Pour l'aspect dynamique, cette Gran Coupé a la faculté de bien s'adapter aux demandes du conducteur. Le mode Confort en fait une excellente routière alors que le mode Sport fait apparaître un tempérament plus athlétique. La direction est correcte, mais loin d'être excellente. Un peu engluée lors de mouvements brusques, elle est trop artificielle dans ses manières. C'est d'ailleurs ce constat général qui s'impose: cette 650i ne stimule pas assez les sens. Le freinage, en outre, est puissant et parfaitement calibré.



Photo fournie par le constructeur

Les technologies embarquées

Comme pour l'ensemble des créations de la marque, cette 650i est proposée avec le système iDrive dans lequel on navigue au moyen d'une costaude mollette placée sur la console centrale. BMW a d'ailleurs intégré un ingénieux pavé tactile au milieu de cette molette pour pouvoir écrire avec le doigt un chiffre ou une lettre. Un peu complexe aux premiers abords, il devient plus tard agréable à utiliser. La chaîne Harman Kardon enchâssée dans l'équipement de série reste à la hauteur de la réputation du fabricant, puissante et capable de nuances.



Photo fournie par le constructeur

Le verdict

Nul doute que le design de cette 650i Gran Coupé se situe parmi les plus beaux exercices actuellement offerts chez les berlines. Il y a cependant un prix à payer pour pouvoir contempler cette beauté sur une base quotidienne. Cette 650i Gran Coupé est proposée à 20 000 $ de plus qu'une BMW 550i équipée du même groupe motopropulseur. C'est beaucoup d'argent pour une voiture moins spacieuse qui, a priori, offre une expérience de conduite très similaire. Aussi compétent soit-il, son V8 n'a, de plus, pas une feuille de route très reluisante côté fiabilité. Un exercice de style qui, somme toute, n'est pas entièrement convaincant.

Photo fournie par le constructeur

Points chauds

Le son

Malgré la présence de clapets s'ouvrant sur commande dans son échappement, le V8 se contente d'un son générique, en sourdine et assez haut perché pour un V8.

Coffre arrière

Le coffre arrière dispose d'un volume de 460 L, soit 20 L de moins que celui d'une BMW Série 3.

Visibilité

L'angle du pare-brise avant donne un très beau coup d'oeil en profil mais diminue l'ouverture en hauteur et, par surcroît, la visibilité.

Transmission intégrale

La transmission intégrale de cette 650i confirme l'adresse de BMW en la matière, répartissant de manière très juste le couple pour favoriser le train arrière.

Pour économiser du carburant

Sans être très frugal, le V8 de cette 650i se rachète en partie lorsqu'on se trouve dans la circulation lourde avec un efficace système d'arrêt/redémarrage qui coupe automatiquement le moteur à l'arrêt.

Fiche technique

Version à l'essai: 650i xDrive Gran Coupé

Prix (avec options, transport et préparation): 114 895 $

Moteur: V8 DACT 4,4 L biturbo

Puissance: 445 ch à 5500 tr/min

Couple: 479 lb-pi de 2000 à 4500 tr/min

Transmission: automatique à 8 rapports avec mode manuel

Architecture motrice: moteur avant longitudinal, transmission intégrale

Consommation (ÉnerGuide): 12,1 L/100 km (Super)

Concurrentes directes: Audi A7, Mercedes CLS

Du nouveau en 2016?: aucun changement majeur

Pour en savoir plus: www.bmw.ca