Être plongé dans ses rêveries cause plus de collisions mortelles que les appels sur le cellulaire, les textos, le café bouillant, les maringouins sur le pare-brise et toutes les autres causes de distraction réunies. C'est ce que révèle une étude de données compilées dans des milliers de rapports de police rédigés en 2010 et en 2011 à la suite d'accidents mortels partout aux États-Unis.

Les actuaires d'Erie Insurance, d'Erie, en Pennsylvanie, ont épluché les données versées par les corps policiers dans le Registre des analyses de morts tenu par la National Highway Traffic Safety Administration, organisme fédéral relevant du ministère des Transports américain.

Dans 62 % des collisions mortelles où la distraction avait un rôle, les conducteurs ont dit à la police qu'ils étaient plongés dans des rêveries ou «perdus dans leurs pensées» au moment de l'accident. Aux États-Unis, environ 6500 personnes par année meurent des suites de collisions où au moins un des conducteurs était distrait. C'est un dixième de toutes les morts survenant à la suite de collisions.

La mauvaise réputation des téléphones portables est confirmée par les rapports de police, mais une proportion bien moindre, 12 %, des conducteurs étaient distraits par leur téléphone, selon les enquêteurs, qui se fient sur les déclarations des conducteurs et des témoins oculaires et, de plus en plus, sur l'examen des registres téléphoniques portables des occupants quand il y a mort d'homme. Parmi les autres causes de distraction mortelle établies par la police, on note: regarder quelqu'un ou quelque chose dehors (7 %); interagir avec un passager (5 %); manger ou boire (2 %); ajuster la température ou le son (2 %); pourchasser un insecte ou s'occuper d'un animal de compagnie à bord (1 %); et fumer (1 %).

Ces données sont décrites comme «perturbantes» par Erie Insurance. Elles montrent que les conducteurs ne prêtent pas assez attention à la route. L'étude ne le dit pas, mais la rêverie est un problème à part: pour certains, elle fait partie du plaisir de conduire; pour d'autres, elle vient de l'ennui de conduire. Dans un cas ou dans l'autre, c'est impossible de l'interdire.