Nous avons demandé à nos quatre chroniqueurs maison quel était, selon eux, le véhicule de l'année 2011. Voici leurs réponses.                

DENIS ARCAND: POUR LES BANCS DE NEIGE

Choisir une auto de l'année est un mandat très flou. Il y a tellement de critères possibles. Quelle est l'auto qui a le plus marqué le marché canadien? Ce serait la Hyundai Elantra pour la féroce compétition qu'elle a livré pour la couronne de l'auto la plus vendue au pays. Mais ce serait ex aequo avec la Honda Civic, qui après s'être fait chauffer les fesses jusqu'en octobre, a semé la jeune aspirante dans son sillage.

Si on choisit l'auto de l'année pour l'impact qu'elle a eu sur une marque donnée, ce serait la Chevrolet Cruze, qui a, à elle seule, ramené GM dans le marché des petites voitures. Si on choisit l'auto de l'année pour la place qu'on voulait prendre sur le marché et qu'on a raté, ce serait la Fiat 500 aux États-Unis.

Mais l'hiver est à nos portes et tous les conducteurs du Québec savent que la valeur d'une auto, ici, se mesure entre décembre et mars. Alors la voiture de l'année, en ce pays de neige, est la Subaru Impreza 2012 à cinq portes (vive le hayon). Ce n'est sûrement pas pour son intérieur, qui fait encore plus plastique que celui de la Civic. C'est évidemment pour sa traction intégrale, qui la fait régner sur les bancs de neige. L'Impreza 2012 a embelli et perdu 75 kg (exactement le contraire de sa grande soeur, l'Outback, qui est devenue un laideron potelé) et sa transmission automatique variable continue abaisse la consommation d'essence à 5,5 L/100 km sur route; 7,5 L/100 km en ville. Le meilleur des deux mondes.

Photo Subaru

La Subaru Impreza 5 portes.

SÉBASTIEN TEMPLIER: «MON» CHOIX

Quel est le véhicule de l'année? La réponse est à la fois simple et subjective. Vous ne voyez pas? Il est stationné devant la porte de votre garage.

Le véhicule de l'année est celui qui convient le mieux à monsieur et madame Tout-le-Monde. Qui convient le mieux à un individu seul et unique. Qui va donc faire un choix subjectif en essayant de garder la tête froide.

Un choix dicté, normalement, par des considérations budgétaires, pratiques et esthétiques. Dans cet ordre, les considérations. Et tant qu'à faire, il vaut mieux savoir ce que le véhicule convoité dissimule sous le capot. Son moteur et sa transmission conviennent-ils? Sa consommation déclarée est-elle raisonnable? Son habitacle correspond-il à l'utilisation que je veux en faire? En somme, le véhicule de l'année est celui qui répond le mieux à mes besoins, celui qui me convient le mieux. Dans la limite des moyens de chacun.

Parce que je n'ai pas l'intention d'acheter une voiture neuve demain matin, mon véhicule de l'année «serait» une Ford Focus.

Voilà mon véhicule de l'année. Notez le caractère subjectif du choix. Il correspond à mes besoins, à moi, et à mes moyens.

Image fournie par Ford

La Ford Focus 2011.

ÉRIC LEFRANÇOIS: LE PRIX DE L'AUDACE

Quelle est la voiture de l'année 2011? Sans doute celle que vous avez achetée cette année. Elle correspond à vos besoins, à vos goûts et hélas aussi à votre capacité financière. Auriez-vous eu plus d'argent à consacrer à cette importante dépense que vous auriez opté pour une autre plus sophistiquée, plus puissante, plus spacieuse ou plus jolie encore.

L'automobile sera toujours un compromis et le titre de voiture de l'année doit, à mon avis, consacrer la plus innovante qui soit, celle qui relèvera le défi d'assurer aux générations futures une mobilité durable. C'est pourquoi la Nissan Leaf mérite ce prix.

Bien entendu, plusieurs questions demeurent en suspens quant à son autonomie réelle lorsqu'elle sera confrontée à nos hivers, à la mise en place d'infrastructures efficaces et rapides ou encore à la longévité de ses batteries. De plus, cette auto ne résout pas tous les maux, comme les problèmes de circulation. Néanmoins, elle a le mérite de proposer une vraie alternative et de mettre - qui sait - fin à la dominance des pétrolières.

Ce faisant - si le succès bien sûr est au rendez-vous - elle pourrait changer complètement la face de cette industrie et, rêvons un peu, encourager des entrepreneurs à se lancer, eux aussi, dans l'aventure.

Photo fournie par Nissan

La Nissan Leaf 2011.

PIERRE-MARC DURIVAGE: EXQUISE RUPTURE DE STYLE

Bon, autant le dire tout de suite. Mis à part notre chroniqueur Éric LeFrançois, qui met à l'essai tout ce qui a quatre roues, nous avons beaucoup moins l'occasion de conduire les toutes dernières nouveautés automobiles. Alors, mon choix de voiture de l'année relève candidement du coup de coeur.

Hyundai, avec l'Elantra et l'Accent, est sans doute mon constructeur de l'année. Les deux frangines sont jolies, abordables, bien équipées. Mais je me lasse déjà de leurs silhouettes, surtout celles de l'Elantra. J'ai l'impression qu'elle vont plus ou moins bien vieillir.

Mais ce ne sera pas le cas du Range Rover Evoque. Oh que non! Original à souhait, son design signe le renouveau de Land Rover. La façon dont la ligne des phares se poursuit au-delà des arches de roues est un exemple de l'heureux coup de crayon du designer Gerry McGovern.

Le vénérable constructeur britannique nous avait habitués à des VUS pur jus, un genre de véhicule qui me laisse de glace. Mais l'Evoque, même s'il conserve une garde au sol élevée, n'a pas grand chose du camion. Pas plus que son moteur, d'ailleurs. Un 4 cylindres turbo sous le capot d'un Range? Shocking? Laissons les puristes se scandaliser. Pour ma part, je ne peux faire autrement que de lever mon chapeau.

Photo fournie par Land Rover

Le Range Rover Evoque 2011.