En juin dernier, un célèbre Picasso, Jeune fille endormie, s'est vendu aux enchères à 13,5 millions de livres (21 millions de dollars). Le mois dernier, en Californie, dans le cadre de la semaine du Concours d'élégance de Pebble Beach, une Ferrari Testa Rossa 1957 a trouvé preneur à 16,4 millions. L'automobile de collection rejoint-elle les grandes oeuvres d'art?

«Oui», répond Ralph Lauren, dont sept trésors automobiles provenant de son impressionnante collection ont été récemment exposés au Musée des arts décoratifs du Louvre, à Paris. «À mes yeux, l'automobile peut avoir valeur d'oeuvre d'art, n'en déplaise à certains de mes amis amateurs et collectionneurs d'art.»

D'ailleurs, avec Beauté mobile, le Musée des beaux-arts de Montréal a compté, en 1995, parmi les pionniers de cette tendance, en exposant 48 voitures d'exception dont deux appartenant au célèbre créateur de mode américain.

Donc, on s'entend, l'automobile peut être objet d'art. Comment autrement expliquer les records qui sont encore tombés à Monterey, où la somme faramineuse de plus de 200 millions de dollars (contre 172 millions en 2010) s'est échangée en trois jours dans le cadre de cinq ventes aux enchères?

Si les grands classiques à plus d'un million ne font plus sourciller, nous sommes quand même surpris qu'une Porsche 911S 1970, tout à fait ordinaire, fasse tomber le marteau à 1 375 000$. La raison? Elle a appartenu au King of Cool, Steve McQueen, qui s'en était d'ailleurs servi lors du tournage du film mythique Le Mans.

Question: «Est-ce que la valeur de ma Porsche 911 vient de grimper?»

Réponse: «Non. Navré, mon cher, vous n'êtes pas Steve McQueen!»

Photo: RM Auctions, Darin Schnabel

La Porsche «millionnaire» du défunt Steve McQueen.