Le géant automobile japonais Toyota, qui a dû rappeler près de 9 millions de voitures défectueuses dans le monde, a annoncé qu'il allait mener lundi aux États-Unis un test en public pour démentir des accusations de dysfonctionnement du système électronique de ses véhicules.

Toyota entend ainsi réfuter les arguments d'un professeur de technologie automobile d'une université de l'Illinois, David W. Gilbert, selon qui les problèmes d'accélération soudaine qui ont affecté des voitures Toyota et Lexus sont dus à des défauts structurels dans leur système électronique.

 

M. Gilbert a déclaré en février devant le Congrès des États-Unis qu'il avait été capable de reproduire, lors d'expériences, ces problèmes d'accélération inopinée accusés d'être à l'origine de plusieurs accidents mortels. Le constructeur comptait mener lundi, dans la région de Los Angeles, une expérience en public destinée à prouver que ces allégations sont fausses, a déclaré le porte-parole de Toyota Paul Nolasco.

 

Ce test sera retransmis sur internet à 13 heures, heure normale de l'Est. Il sera dirigé par une équipe constituée d'un chercheur de l'Université Stanford, d'un spécialiste du Centre technique de Toyota ainsi que d'un groupe d'analystes de la firme de recherche Exponent, mandatée par Toyota pour analyser les conclusions du professeur Gilbert.

 

Toyota a rappelé quelque 8,7 millions de voitures dans le monde depuis l'automne (dont 6 millions aux États-Unis) en raison de problèmes affectant la pédale d'accélération ou le système de freinage de plusieurs modèles. Le groupe affirme que le système électronique de ses véhicules n'est pas en cause dans cette série de défauts.

 

Le PDG de Toyota, Akio Toyoda, s'est entretenu lundi avec le premier ministre japonais Yukio Hatoyama au sujet de ces problèmes, qui ont sérieusement ébranlé la réputation internationale du groupe nippon. M. Hatoyama «nous a adressé de gentils mots d'encouragement. Il nous a rappellé l'importance de placer la sécurité avant tout», a déclaré M. Toyoda à la presse à l'issue de la rencontre. «J'ai dit au Premier ministre que nous avons beaucoup appris au cours des récents événements», a-t-il ajouté.

 

M. Toyoda a également rencontré le ministre japonais des Transports Seiji Maehara, lequel lui a communiqué son intention de se rendre aux États-Unis en mai afin de rencontrer son homologue américain Ray LaHood. «Le principal sujet de discussion sera le train à grande vitesse» que les entreprises japonaises souhaitent vendre aux États-Unis, a expliqué M. Maehara aux journalistes après l'entretien. «Mais l'affaire Toyota sera sûrement évoquée», a-t-il ajouté.