Le sort des amateurs de véhicules dont la conduite est à droite est sur le point d'être scellé. Ces derniers s'opposent toujours à l'interdiction d'immatriculer de nouveaux véhicules du genre. D'ici un mois, ils auront fini de présenter leurs revendications et propositions aux autorités. La décision finale du ministère des Transports (MTQ) sera rendue dans trois mois.

La ministre Julie Boulet aura alors trois options sur la table : revenir à la situation antérieure au 29 avril 2009, interdire définitivement toute nouvelle immatriculation de véhicule dont la conduite est à droite, ou accorder certains passe-droits, notamment aux kei trucks et kei cars, ces petites camionnettes japonaises. Celles-ci pourraient par exemple être les seuls nouveaux véhicules du genre à être exemptés de l'interdiction ou, au contraire, être limités dans leurs déplacements.

 

Pour rappel, depuis le 29 avril 2009, sur recommandation de la SAAQ, tout véhicule dont la conduite est à droite qui n'a pas été immatriculé avant cette date ne peut circuler sur les «chemins publics». Les véhicules du même genre immatriculés avant le 29 avril 2009 sont exemptés de cette interdiction, de même que ceux immatriculés à l'extérieur du Québec et ceux fabriqués 25 ans avant leur importation au Canada. L'arrêté ministériel dictant cette mesure a été enrichi d'une restriction, à l'automne, qui s'adresse aux «véhicules légers» avec conduite à droite. Ceux-ci ne peuvent plus circuler sur les axes routiers où la vitesse est supérieure à 70 km/h.

 

Des motifs de sécurité routière ont été invoqués pour l'ensemble des véhicules visés, et des normes de sécurité non conformes pour les kei cars et kei trucks.

 

Depuis, l'Association des propriétaires de véhicules importés du Québec (APVIQ) n'a cessé de demander que ses membres puissent continuer à circuler sans restriction sur la voie publique. Et qu'ils puissent immatriculer de nouveaux véhicules de ce genre. Elle demande également un assouplissement pour les véhicules légers. « Le nombre d'accidents, très faible, n'est pas causé par la conduite à droite en tant que telle, mais par le degré d'expérience plus ou moins élevé», argumente le porte-parole de l'APVIQ, Nicolas Mailloux.

 

Pour l'APVIQ, la décision de la SAAQ et du MTQ est jusqu'ici sans fondement réel.

 

Si les membres de l'association veulent continuer à rouler, d'autres veulent continuer à vendre des kei trucks. Depuis l'automne dernier, deux des trois importateurs québécois de ces véhicules ont mis la clé sous la porte. Et il reste une demi-douzaine de distributeurs au Québec.

 

Importation Ecoboat, le seul importateur restant, demande le retrait de la mesure et de la restriction. «Et on est prêts à accepter que ces petits camions ne roulent pas sur les autoroutes», dit Ronny Bourbeau, l'un des copropriétaires. Pour son commerce, la première parade trouvée a été de vendre ces véhicules avec un volant... à gauche.