Après Hyundai et Chrysler, Ford propose aux automobilistes canadiens une prime à la casse à l'achat de l'un de ses véhicules neufs. Le montant peut s'élever jusqu'à 3000 $. Les consommateurs intéressés peuvent s'en prévaloir à partir du 3 septembre.

Il faut pour cela se départir d'un véhicule âgé de 15 ans et plus. Ford s'associant à la Fondation Air pur, gestionnaire du programme fédéral de mise à la ferraille Adieu Bazou, le consommateur visé pourra cumuler les deux montants.

 

Depuis février, le programme gouvernemental offre 300$. Ceux qui y participent et qui achètent un véhicule neuf Ford ou Lincoln pourront également recevoir 1000$ du programme Recyclez votre véhicule de Ford à l'achat d'une voiture ou d'une camionnette, 2000$ à l'achat d'un multisegment ou d'un utilitaire sport, et 3000$ à l'achat d'un camion Ford ou d'un véhicule Lincoln.

 

«Les participants au programme Adieu Bazou pourront recevoir leur remise rapidement, directement chez les concessionnaires Ford», a précisé Fatima Dharsee, directrice en chef de la Fondation Air pur.

 

Le programme spécifique de Ford est également offert aux quelque 14 000 Canadiens qui ont déjà retiré leur véhicule de la circulation depuis février.

 

Le troisième à le faire

 

Ford est le troisième constructeur au Canada à offrir une telle remise. Hyundai a ouvert le bal le 18 août dernier. Le Sud-Coréen offre entre 500 $ et 1000$, selon le véhicule délaissé, aux automobilistes qui se procurent un modèle Hyundai neuf et moins polluant. Chrysler a fait le même genre d'annonce trois jours plus tard. Le constructeur américain offre pour sa part entre 500$ et 1500$.

 

La Corporation des concessionnaires automobiles du Québec salue ces initiatives. «Je suis heureux de constater que les constructeurs emboîtent le pas l'un après l'autre, dit son président Jacques Béchard. Cela va mettre des véhicules sur les routes et enlever les plus polluants.»

 

Même s'il est trop tôt pour évaluer les retombées de ce genre de remise, Jacques Béchard est convaincu de leur efficacité. «Les gens vont devancer leur achat, croit-il. Et au Québec, il y a un million de véhicules polluants en circulation.» Ce dernier ne cache pas qu'il faut «trouver des façons de stimuler les ventes». «Et on fait notre part en environnement, on fait d'une pierre deux coups», mentionne-t-il.

 

Selon la Fondation Air pur, un véhicule de modèle 1995 ou antérieur produit en moyenne 19 fois plus de polluants atmosphériques que ceux construits en 2004, par exemple.

 

«Un truc de marketing»

 

Ces arguments et ces remises n'impressionnent pas du tout Christian Navarre, professeur à l'École de gestion de l'Université d'Ottawa. «C'est un truc de marketing, dit-il. Cela fait partie des promotions de vente à court terme. C'est une opération ponctuelle. Il y a différentes façons de capter l'intérêt du consommateur. Ce n'est pas facile de vendre dans le contexte actuel, il faut allécher le consommateur et le concessionnaire.»

 

Ce spécialiste de l'industrie automobile met en garde contre ce genre de pratique: «En Europe, cela dope les ventes, mais cela n'assure pas une part de marché à long terme. Cela ne va pas résoudre les problèmes de l'industrie. Tout ça, c'est une vision à court terme.»