Ford a découvert la turbocompression un peu sur le tard, mais tente de rattraper le temps perdu: d'ici à 2013, neuf modèles Ford et Lincoln sur 10 offriront un moteur turbo, de série ou en option. Les clients visés sont d'abord les acheteurs de VUS et de fourgonnettes, Ford ayant initialement décidé d'équiper son multisegment Flex d'une de ces nouvelles cylindrées.

L'Ecoboost sera la plus coûteuse des versions de ce gros six passagers, à un prix de détail avoisinant les 47 000$. Pour la peine, en plus d'une mécanique entièrement révisée promettant environ 20% d'économies en carburant par rapport à la concurrence, Ford est un peu plus généreux du côté des accessoires. Ils comprennent une colonne de direction télescopique, des leviers de changement de rapports au volant et le polyvalent système de divertissement Sync.

 

Fidèle à l'air du temps, le constructeur américain y va aussi d'une série de petits gadgets électroniques, dont une direction à assistance électronique qui compense pour les pavés inégaux, un système de compensation pour les pressions exercées par une éventuelle remorque et, ô bonheur pour les paresseux urbains! un système automatisé de stationnement en parallèle.

 

À noter que le Flex Ecoboost n'est offert qu'en édition Limited à traction intégrale.

S'ajoute à cela quelques nouveautés moins apparentes, puisque dissimulées sous la carrosserie: une suspension raffermie afin de réduire le roulis, qui abaisse le véhicule de 1 cm, et une fonction de descente en compression qui s'active d'elle-même et qui ralentit le véhicule dans les côtes abruptes.

Résultat: le Flex Ecoboost est mis en marché comme l'option de rechange logique aux gros VUS à moteur V8, puisqu'il s'avère au moins aussi confortable et performant dans à peu près toutes les conditions, y compris lors du remorquage de lourdes charges - sa limite à cet égard est fixée à un peu plus de 2000 kg - et qu'il n'est pas loin d'être aussi spacieux.

Plus qu'un turbo

Contexte oblige, difficile de déterminer la consommation réelle du Flex Ecoboost (le constructeur ne laisse pas ses invités payer la note d'essence lors d'un tel lancement). Mais Ford assure que sa technologie permet de générer une puissance et un couple équivalents à celle d'un V8 - 355 chevaux à 5700 tr/min et 350 livres-pied à 1500-5250 tr/min - tout en consommant environ 20% moins d'essence, soit environ 10,8 litres aux 100 km. Ford ajoute qu'il est aussi 15% moins polluant.

Le Flex essayé entre Denver et Boulder, au Colorado, consommait en moyenne 11 L/100 km sur l'autoroute, et 12,6 L/100 km avec deux motomarines bien ancrées sur une remorque, à l'arrière. Des statistiques fort similaires à celles d'un Flex à moteur V6 à aspiration naturelle, en fait.

Au volant, on découvre rapidement une source apparemment inépuisable de couple, à bas régime en plus. L'astuce: une double turbocompression, jumelée à un système d'injection directe de carburant, le tout harnaché à une boîte automatique à six rapports d'une souplesse remarquable. Les comparaisons avec une berline familiale ne sont pas farfelues, malgré la position de conduite un peu plus élevée. Ce véhicule semble seulement manquer un peu de freins. Il peine davantage que ses concurrents de plus forte taille, au moment d'immobiliser sa course.

Une denrée rare... pour le moment

C'est peut-être culturel, mais la turbocompression semble plus populaire en Europe qu'en Amérique du Nord. Ça explique peut-être pourquoi Ford nous la joue comme s'il venait de faire la trouvaille du siècle. Quoi qu'il en soit, le volume de Flex Ecoboost ne sera pas très élevé, le constructeur ne s'attendant pas à en vendre des tonnes. Peut-être 600 exemplaires par an au Canada, dit-on.

Quant à la technologie Ecoboost comme telle, ses prochaines manifestations demeurent un peu vagues. Le millésime 2010 de la Taurus, du F-150 et des Lincoln MKS et MKT aura droit au même V6 que le Flex, mais l'éventualité d'un quatre-cylindres turbo pour les plus modestes Focus et Fusion, elle, n'est toujours pas déterminée.

 

Les frais de transport et d'hébergement pour ce reportage ont été payés par Ford du Canada.