Koenigsegg, la firme suédoise qui a acquis Saab, croit qu'elle sait comment sauver cette ex-filiale déficitaire de General Motors.

C'est ce qu'a déclaré durant le week-end un des copropriétaires de Koenigsegg, le norvégien Baard Eker, qui possède 49 % du constructeur suédois de voitures sport de luxe.  « Nous pensons que c'est possible et nous disposons de plusieurs bonnes solutions à apporter à Saab » a dit M Eker au quotidien norvégien Dagbladet.

Jeudi, la télévision nationale suédoise a rapporté que la firme suédoise Koenigsegg et des partenaires norvégiens ont signé une lettre d'entente pour acheter Saab de son propriétaire actuel, General Motors. Koenigsegg est un petit constructeur automobile qui emploie 45 employés dans son atelier d'Angelholm, dans le sud de la Suède.

« Plusieurs investisseurs soutiennent l'offre de Koenigsegg, a ajouté M. Ekers. Mais je ne veux pas parler des sommes en jeu ni nommer les investisseurs. Par contre, il y a une chose que je veux clarifier. Nous n'achetons pas Saab juste pour la démanteler. Ce n'est pas notre but ».

M. Eker exploite plusieurs firmes de design en plus de ses activités automobiles. Sa firme, Eker Group, a travaillé de près à l'élaboration de la Koenigsegg CCX, une voiture de haute performance destinée au marché américain.

Un investisseur américain

Les quotidiens suédois Dagens Nyheter et Dagens Industri signalent que M. Von Koenigsegg semble avoir l'appui d'un investisseur américain. Les deux journaux rapportent qu'une demande d'incorporation a été faite par Koenigsegg le 29 mai au Registre des institutions financières de Suède, et se demandent s'il s'agit-là du véhicule d'investissement devant servir à l'achat de Saab. Le statut demandé permettrait d'être cotée en Bourse.

Environ 22 % des actions de la firme formée récemment sont détenues par un investisseur américain Mark Alan Bishop.

Le principal actionnaire, avec 42,5 %, est Alpraaz SA, une firme financière fondée en 1992 par Christian von Koenigsegg et dont la présidente est son épouse, Halldora von  Koenisgsegg, qui a aussi des fonctions financières chez Koenigsegg Automotive.

Koenigsegg Automotive, le constructeur automobile, a 23,5 % des actions de la nouvelle firme, tandis que lker Group (qui possède déjà 49 % de Koenigsegg Automotive) a 12 % de la nouvelle compagnie que l'on croit formée pour acheter Saab.

Lundi matin, 80 % des créanciers de Saab ont voté pour un plan de restructuration qui implique la radiation des trois quarts de leurs créances. Comme Saab a des dettes de 10,6 milliards de couronnes (1,5 milliard de dollars canadiens), ils ont ainsi fait une croix sur 1,1 milliard de dollars. L'essentiel des dettes de Saab sont dûes à GM.

Saab doit obtenir l'accord de 75 % des créanciers détenant 75 % de la dette de Saab dans le plan de restructuration qui doit être homologué par un tribunal de la faillite suédois, mercredi.

« Nous sommes bien au dessus de 75 %, alors cet aspect de l'audience de mercredi est plus ou moins une formalité, ce qui est bien », a dit la porte-parole de Saab. Saab a besoin d'un milliard de dollars américains pour traverser la crise. La télévision nationale suédoise a rapporté jeudi dernier qu'une entente de financement avait déjà été signée à Zurich, en Suisse.

GM, qui s'est elle-même mis sous la protection de la Loi américaine sur la faillite, a mis Saab en vente au mois de février, rompant ainsi un lien de propriété vieux de 20 ans.

Saab a fabriqué environ 100 000 voitures l'an dernier, soit 1 % de la production mondiale de GM. GM a eu des discussions avec de nombreux acheteurs, entre autres Fiat, des constructeurs chinois et deux groupes d'investisseurs privés américains, Renco Group et Merbanco.

Sources : Dagens Nyheter, Dagens Industri, AFP, Reuters

Photo Reuters

La Koenigsegg CCX.