Le Congrès américain accepte de voter sur une version simplifiée du projet de loi «bidous pour bazous», afin de l'adopter au plus vite.

Cette loi financerait une prime à la casse de 4500 $ US qui serait versée par le gouvernement fédéral à tout propriétaire américain d'une vieille voiture faisant l'achat d'une voiture neuve. Plusieurs pays d'Europe ont adopté des primes à la casse, censées stimuler la demande de voitures neuves, remplaçant ainsi de vieilles voitures polluantes par des voitures neuves plus propres et plus sécuritaires.

Les États-Unis ont aussi décidé d'adopter leur programme, surnommé «cash for clunkers» (des bidous pour votre bazou), mais le projet de loi actuellement débattu lie la prime à la casse avec des objectifs beaucoup plus larges en matière de lutte aux changements climatiques.

Pour simplifier les débats et accélérer le processus, le leader de la majorité démocrate Steny Hoyer a indiqué qu'il était disposé à scinder le projet, ce qui permettrait de voter tout de suite la prime à la casse, puis de débattre par la suite les enjeux plus complexes et plus contentieux des mesures contre le réchauffement climatique.

«Je pense que nous sommes ouverts à cette option et des discussions ont lieu en ce moment» a dit M. Hoyer, qui représente l'État du Maryland.



Le projet de loi piétine


Le projet de loi piétine au congrès depuis février, même si la Maison Blanche et un groupe d'influents législateurs se sont entendus sur un programme qui offrirait jusqu'à 4500 $ US aux consommateurs qui échangeront un vieux véhicule faisant 18 milles au gallon ou moins (13.07 L/100km ou plus) lors de l'achat d'un véhicule neuf ou plus récent.

Les ténors de l'industrie automobile américaine appuient cette mesure, susceptible de sortir le marché des ventes de voitures de leur torpeur.

Mais le républicain Henry Waxman, représentant la Californie, et président du comité sur l'Énergie et le commerce, veut que la loi sur la prime à la casse soit soudée à des règlements exhaustifs en matière d'énergie et de lutte contre le réchauffement climatique. Ce second aspect, plus controversé, comprendrait la limitation des émissions de gaz carbonique obligatoires; il faudra des mois de débats et de négociations avant son adoption, qui est loin d'être certaine.

Les politiciens représentant l'État du Michigan, durement frappé par la crise, ont récemment fait pression pour que les deux enjeux soient traités séparément, arguant que l'industrie automobile ne peut attendre.

Le représentant Hoyer s'est rendu à leurs arguments : «Manifestement, les constructeurs automobiles estiment que le débat actuel fait que les gens retardent l'achat d'un véhicule neuf en attendant la loi», a-t-il reconnu.

Le programme canadien «Adieu bazou» : un échec

Le programme canadien, qui s'appelle Adieu bazou, est en place depuis la fin de cet hiver mais il offre seulement 300 $ aux propriétaires de bagnoles âgées de 14 ans et plus. Seulement 2062 Canadiens ont échangé leurs vieux tacots et obtenu chacun un chèque de 300 $ ou un coupon échangeable lors de l'achat d'une passe d'autobus ou d'un vélo.

Dans sa forme actuelle, Adieu bazou a été dénoncé récemment comme «ridicule» et Ford Canada a demandé au gouvernement fédéral un véritable programme de prime à la casse offrant 3500 $ à chaque propriétaire d'une voiture âgée d'au moins 10 ans.



Sources : Bloomberg, Detroit News, Canadian Press