L'attrait de la nouveauté. Voilà essentiellement ce qui allume les amateurs en quête d'un coupé sport. Dans cette catégorie où le succès est éphémère, l'amateur finit fatalement par trouver qu'il y a plus à voir dans la cour des voisins... Et la Tiburon n'échappe pas à cette impitoyable règle du marché. Elle plie bagages cette année. Elle sera remplacée par un autre coupé, le Genesis, le printemps prochain. Ce modèle, dont l'architecture technique est diamétralement opposée à celle de la Tiburon, en fera un coupé sport, un vrai.

Présenté en grande pompe lors du dernier salon automobile de New York, le Genesis Coupe photocopie sans gêne les lignes de l'Infiniti G37... « Elles se ressemblent, reconnaît un responsable de la marque coréenne, mais la nôtre est mieux sous tous les rapports, vous verrez. » On demande à voir, en effet.

 

Mais d'ici là, il faut s'en remettre à la documentation de presse qui nous apprend que l'architecture de ce coupé est plus légère qu'une G37 et plus rigide qu'une M3. Et équilibrée en plus, puisque la répartition de poids entre les essieux est presque équitable (55/45). Pour ce qui est des éléments suspenseurs, le Genesis Coupe reprend le bon vieux système McPherson à l'avant, mais multibras à l'arrière. Le diamètre des barres stabilisatrices varie selon la livrée retenue. Il en va de même des amortisseurs et des ressorts.

 

La direction à crémaillère hydraulique est dotée d'une assistance variable selon la vitesse. Le freinage est quant à lui assuré par des disques dans lesquels mordent des étriers à quatre pistons conçus par Brembo à l'avant. Et la liste des caractéristiques se poursuit comme ça des pages durant.

 

Côté moteur, la sud-coréenne soulèvera son capot à un moteur quatre cylindres suralimenté par turbocompresseur. D'une cylindrée de 2 litres, cette mécanique livrera, selon ses concepteurs, environ 212 chevaux. Un moteur V6 de 3,8 litres dont la puissance est estimée à 306 chevaux (310 en l'alimentant à l'essence Super) dérivé de la berline éponyme sera également offert à l'acheteur.

 

Une boîte manuelle à six rapports accompagne de série ces deux mécaniques. Il sera possible de la remplacer par une automatique à cinq (L4) ou six (V6) rapports. Trois livrées seront proposées : GS, GT et SE. Cette dernière, la plus sportive de la gamme, sera la seule à pouvoir bénéficier de l'une ou l'autre des mécaniques proposées par le constructeur sud-coréen. Elle sera également la mieux équipée du groupe (phares au Xénon, différentiel autobloquant, etc.). La plus chère aussi sans doute.

LA TIBURON EN ATTENDANT

 

Mais d'ici à ce que nous puissions juger des performances de cette nouvelle venue, Hyundai a encore des Tiburon à écouler. Beaucoup de Tiburon, même si aucune ne sera frappée du millésime 2009. L'offre ne manquera certes pas d'intérêt, mais la question demeure : est-ce que cela vaut la peine ?

 

Même si elle a largement contribué à défaire l'image bon marché qui collait à la peau de Hyundai depuis qu'elle s'est établie en terre d'Amérique, la Tiburon n'a aujourd'hui de redoutable que son prix. Même si elle s'est taillé un joli palmarès sportif, elle n'est jusqu'ici pas parvenue à détourner les regards des amateurs qui, sans même avoir cherché à se faire une opinion fondée à son sujet, ont tranché : un coupé doté d'une technologie simplette.

 

Il est vrai que le moteur quatre cylindres de 2 litres Alpha de 138 chevaux n'était et n'est toujours pas (il demeure boulonné sous les capots des livrées de base et SE) un modèle sophistiqué. Il y a toujours le V6 Delta de 2,7 litres, mais cette mécanique n'est pas très portée sur les performances non plus.

 

Bref, pour l'amateur qui recherche des sensations électrisantes, le tempérament de ce coupé sera considéré comme trop ennuyeux. Alors, trop timide pour frayer avec ses concurrentes plus fougueuses, la Tiburon demande peut-être à être jugée en priorité sur l'efficacité de son comportement. Et, à cet égard, elle est loin de nous émouvoir. Le confort très ferme et les bruits de roulement élevés en font une voiture épuisante sur une route mal pavée.

 

De plus, malgré la présence de pneumatiques aussi larges, la Tiburon ne parvient pas à farder sa nature très survireuse et son manque évident de motricité dans les virages serrés. Un brin lourde en appui, la direction se révèle suffisamment rapide et précise pour nous inciter à soigner nos trajectoires.

 

Quant aux freins, ils résistent relativement bien à l'échauffement, mais leur efficacité demeure honnête, sans plus. Bien qu'il soit joliment tourné, abordable et fort bien équipé, ce coupé sport n'est cependant pas une aussi fine lame que le prétend son constructeur. En sera-t-il de même pour le coupé Genesis ? Réponse dans un an.

 

Cet essai est tiré du livre L'auto 2009, disponible à La librairie.

Hyundai Tiburon 2009

Couverture du livre L'Auto 2009 des éditions La Presse.