N'en déplaise à nos estimés collègues de la presse torontoise qui ne manquent pas la moindre occasion de nous rappeler que LEUR événement figure parmi les plus importants du genre en Amérique du Nord, le Canadian International Auto Show est un salon automobile comme les autres

Derrière l'appellation pompeuse de Canadian International Auto Show (CIAS) se cache un salon de l'automobile comme les autres...

Plus somptueux que les «autres» salons automobiles canadiens, d'accord! avec ses kiosques grimpés sur deux étages (quelques-uns, pas tous), sa moquette brodée d'unifoliés et ses aménagements «cozzy» qui nous font (un peu) oublier l'ampleur de cette salle d'exposition répartie dans trois édifices et sur 800 000 pieds carrés.

Cette élégance a naturellement un prix. Pour les constructeurs qui engloutissent dans ce salon des sommes faramineuses et pour le public qui doit débourser 20$ 1, soit 5$ de plus qu'à Montréal pour obtenir un billet d'entrée. Et puisqu'il est question de Montréal, mentionnons que la grande différence est, qu'à Toronto, les visiteurs ont accès à un certain nombre de places de stationnement gratuites...

Pour le reste, c'est à peu près la même chose si ce n'est que la marche est plus épuisante encore au point de douter que chaque visiteur prendra le temps de visiter les trois pavillons d'exposition.

Hormis la présence de la Golf VI (Volkswagen), de la Forte (Kia), de l'A3 TDi (Audi) - des véhicules pourtant taillés sur mesure pour le marché québécois - le salon de Toronto aurait été, pour la presse spécialisée à tout le moins, une réédition des salons de Detroit et de...Montréal.

Ce n'est pas avec des véhicules destinés à des usages commerciaux comme les Nissan NV2500 (un Sprinter à la japonaise), Ram 2500 HD ou encore les Ford Transit que le grand public va y trouver son compte.

On serait tenté de croire que le consommateur torontois s'y retrouvera plus en découvrant les formes plus fluides de la Taurus (Ford) ou les multiples offres des constructeurs (Equinox, SRX, RX, MKT) pour lui permettre de réussir son prochain tailgate party. Pas si sûr.

À en juger par les réactions du parterre, ce sont plutôt les véhicules propres qui ont suscité le plus de curiosité. Les hybrides essentiellement et bien sûr quelques projets de véhicules électriques (Chevrolet Volt, Mitsubishi MIEV) ont été intercalés au centre des annonces.

Deuxième grande tendance observée à Toronto: l'engouement des Torontois à l'égard des petites voitures, comme en fait foi la réaction très positive de l'assistance face au dévoilement de la Ford Fiesta, ou de la Nissan Cube. Les ventes de ces modèles peu gourmands explosent dans cette province qui n'a pas toujours, comme au Québec, compris l'adage voulant que dans les petits pots...

Reste maintenant à voir si la morosité ambiante s'arrêtera aux portes du Metro Toronto Convention Centre, qui compte accueillir d'ici le 22 février quelque 300 000 visiteurs.

Dans le calepin

On pouvait raisonnablement comprendre pourquoi General Motors «cachait» sa nouvelle Camaro à Montréal, mais à la surprise de plusieurs le coupé sport de Chevrolet n'a pas fait plus d'étincelles en Ontario où il est pourtant maintenant assemblée. Noyée au milieu des autres produits du constructeur américain, la Camaro n'a pas eu droit à la moindre mention des dirigeants de l'entreprise.

Enfin, pas la peine de poser la question, la réponse est oui: le kiosque de Chrysler était aussi dénudé à Toronto qu'il ne l'était à Montréal.

1) Coût d'un billet pour adulte. Des coupons rabais de 5$ sont distribués par les commanditaires du salon si la visite se déroule du lundi au jeudi.