«Le travail est très exigeant. On s'en rend compte une fois que le projet est fait. Après la C30, je ne sais pas si j'ai envie de le refaire.»

Simon Lamarre a planché quelques années sur le coupé de Volvo avant de voir celui-ci dans les grands salons. Le rythme a été extrêmement soutenu. Depuis, il a délaissé le crayon pour occuper actuellement «un poste plus stratégique».

Extrêmement compétitif, le design automobile est aussi un milieu qui use ses artisans. «À quelques exceptions près, les très bons stylistes ne durent que quelques années car l'effort créatif est tellement immense... Après, ils supervisent la création de plus jeunes», témoigne Stéphane Lepage, ancien responsable Style et Conception assistée par ordinateur chez PSA Peugeot Citroën.

Il est revenu au Québec il y a deux ans après avoir passé six ans en France. «J'avais fait le tour un peu et j'étais dans une position de gestion et non plus de création. Il y avait aussi des raisons familiales», dit-il.

Tout en faisant sa maîtrise en design automobile à Pforzheim, en Allemagne, Louis-Philippe Pratte a travaillé pour Mazda Europe. Après sept mois chez le constructeur, il est rentré au Québec. «Je crois que ce n'était pas la vie dont j'avais envie, explique-t-il. Se déplacer et déménager souvent... J'avais mon rêve dans les mains. J'étais premier de mon programme de maîtrise. Ce fut une décision difficile à prendre. C'est aussi un milieu très politique à l'interne, entre les designers et les différentes hiérarchies. Le côté humain joue sur les décisions finales en design. Et ce n'est pas vrai que c'est la plus belle auto qui est choisie.»

Louis Morasse estime plutôt que la durée de vie limitée d'un designer automobile «est propre à beaucoup de domaines du design». Celui qui est directeur du design pour la gamme des véhicules utilitaires de Renault ajoute qu'après «15 ou 20 ans, il est temps de penser à autre chose».