Comme les autres modèles de son espèce, l'Audi Q5 préférera escalader les trottoirs - dans les beaux quartiers, de préférence - que franchir les souches. À l'observer, on comprend pourquoi. Qui, en effet, aurait le courage (ou l'insouciance?) de tremper d'aussi belles jantes dans la boue? Mais là n'est pas le seul danger: l'absence de baguettes latérales protectrices rend la carrosserie du Q5 tout aussi vulnérable en ville...

Cet utilitaire affiche clairement sa préférence pour la route, sur laquelle il croisera inévitablement le X3 de BMW et le futur GLK de Mercedes, ses concurrents naturels.

 

Ce tout-terrain de luxe à l'allure légèrement sportive ne révolutionne pas les canons du genre: hauteur limitée, ailes fortement prononcées, faciès très agressif avec une énorme calandre d'un seul tenant (dite «single frame», dans le jargon de la marque) et partie arrière trapue et baraquée. Une sorte de Q7 plus compact, assez imposant somme toute.

Côté technique, ce Q5 doit tout à la nouvelle architecture modulaire (A4, A5) créée par Audi. Si elle accueille plusieurs moteurs (à essence ou diesels) en Europe, il n'en sera pas de même en Amérique, a-t-on pu apprendre. À son lancement, prévu au printemps 2009, ce nouveau modèle sera proposé avec un moteur six cylindres de 3,2 litres. Après? Sans doute un diesel, mais Audi attend visiblement de voir le jeu de ses principaux concurrents (Mercedes et BMW) avant d'abattre ses cartes. Donc, pas le choix, ce sera le 3,2 litres, mais associé à une boîte semi-automatique à six et non à sept rapports, comme c'est le cas actuellement en Europe. Pourquoi? C'est selon la personne qui vous parle chez Audi. D'un côté, on vous raconte que son prix de revient est très élevé et que les stratèges de la marque cherchent à fixer le prix de ce véhicule au cordeau. De l'autre, on invoque une capacité de production encore trop réduite pour satisfaire la demande mondiale. Il y a sans doute du vrai dans les deux arguments avancés.

En tout cas, ce groupe motopropulseur lui sied bien. Sans être aussi soyeux et caractériel que le six cylindres en ligne de qui vous savez, ce V6 anime avec une certaine ferveur (ou une ferveur certaine) ce véhicule qui, toutes options comprises, frôle les deux tonnes.

Le poids affecte peut-être les performances pures, mais guère le comportement dynamique du véhicule. Assisté il va s'en dire d'une béquille électronique baptisée Drive-Select (offerte en option), cet Audi parvient à un excellent compromis entre confort et tenue de route. Pas aussi agile qu'un X3 sans doute, le Q5 est en revanche plus confortable tout en pouvant suivre le rythme imposé par son rival de Munich sur une route à lacets.

De retour sur une longue ligne droite, vous aurez tout le loisir d'admirer (non, le verbe n'est pas trop fort) la qualité des matériaux et de l'assemblage de ce véhicule qui, bien que construit en Hongrie, respecte en tous points les standards de la marque. D'un point de vue plus fonctionnel, le Q5 offre à ses occupants une habitabilité intéressante, même si les places arrière (accueillantes pour deux) ne dégagent pas un espace extraordinaire pour de grandes jambes. Le coffre, pour sa part, avale l'équivalent de 540 litres de volume utile, soit 60 litres de plus que celui du BMW X3. C'est appréciable, mais pas extraordinaire. En revanche, sa modularité fait plaisir puisque le siège avant droit peut se replier pour faciliter le transport de longs objets. Ajoutons en outre que le seuil est assez haut, mais le rebord, lui, est limité; quant au plancher, il est presque plat lorsqu'on rabat les dossiers de banquette.

Il ne reste plus qu'à attendre l'arrivée du printemps pour connaître le prix exigé par le constructeur et mesurer les performances globales de ce véhicule.

 

PREMIER CONTACT

NOS PREMIÈRES IMPRESSIONS SUR UN NOUVEAU MODÈLE

AUDI Q5

L'enjeu

Permettre à Audi d'augmenter sa production et son offre.

Pour y arriver

Multiplier les modèles à partir d'une base commune.

Le côté insolite

La stratégie étapiste d'Audi, qui nous prive d'entrée de jeu d'une gamme complète.