L'occasion était rêvée. Le mercure frôlait les -20 degrés Celsius. Enfin, nous pourrions savoir si la consommation d'un véhicule à motorisation hybride en hiver serait plus durement affectée que celle d'un véhicule fonctionnant au diesel.

On se rappellera qu'au printemps 2007, L'Auto avait opposé le Lexus hybride RX 400h au Mercedes-Benz ML320 CDI, un moteur diesel, sur le parcours Montréal-Québec-Tadoussac pour déterminer quelle technologie était la plus économe à la pompe.

Résultat: un match nul (voir le tableau ci-contre) où chaque véhicule avait su tirer son épingle du jeu selon la vitesse et le relief de la route.

Par la suite, des lecteurs (voire d'ardents défenseurs de l'hybride) nous avaient reproché, non sans raison, de ne pas avoir effectué des tests de consommation en milieu urbain.

Pour se racheter, la même équipe d'essayeurs a remis les compteurs à zéro à l'été 2007 et a parcouru le centre-ville de Montréal afin de déterminer si le moteur diesel de Mercedes pouvait suivre le régime gastrique imposé par la motorisation hybride du Lexus. Sans surprise, le RX 400h a déclassé le ML320 CDI en consommant de deux à trois fois moins de carburant aux heures de pointe.

Toutefois, le Québec est un pays de froid et de neige, et ce, presque six mois par année. Inutile de dire que des voix se sont élevées (voire des défenseurs du diesel) pour nous lancer le défi de répéter la même expérience en hiver.

Pare-chocs à pare-chocs

Il aura fallu rouler pendant cinq heures pare-chocs à pare-chocs pour parcourir environ 58 kilomètres (les deux odomètres n'affichaient pas la même distance parcourue) dans le calcium et la gadoue du quadrilatère composé des rues Mont-Royal au nord, de la Commune au sud, Saint-Mathieu à l'ouest et Saint-Hubert à l'est. Résultat, le Mercedes-Benz ML320 CDI a dû s'avouer vaincu, pour une seconde fois, face à la motorisation hybride du RX 400h.

Toutefois, le ML320 CDI n'a pas à rougir de sa performance puisque l'écart de consommation entre les deux rivaux a considérablement rétréci. Ainsi, le Lexus a maintenu une consommation moyenne de 12,8 litres aux 100 kilomètres, une hausse de 45% par rapport à l'été dernier, alors que le ML320 CDI brûlait 16,7 litres de diesel aux 100 kilomètres, une diminution de 17%. Somme toute, il est facile de conclure que la mécanique d'une motorisation hybride est handicapée en hiver par le froid intense, les routes glissantes et le surplus d'énergie qu'exige le fonctionnement du système de ventilation, des essuie-glaces, du dégivreur de lunette arrière et des sièges chauffants.

Sur l'autoroute 10

Toutefois, sur l'autoroute 10, entre Montréal et Sherbrooke, le ML320 CDI a pris une douce revanche sur le RX 400h. À la vitesse constante de 100 km/h, la consommation du ML320 CDI a diminué à 9,7 litres aux 100 kilomètres, alors que celle du RX 400h s'est élevée à 10,2 litres aux 100 kilomètres. Sur le chemin du retour, à une vitesse «plus normale» variant de 90 à 120 km/h, le ML320 a aussi remporté une autre victoire en réalisant une consommation de 10,1 litres aux 100 kilomètres, comparativement à 11,1 litres aux 100 kilomètres pour le RX.

Somme toute, même si le moteur diesel de Mercedes-Benz a encore des progrès à faire pour être un bon citadin, le ML320 CDI a démontré qu'il était optimal en tant que banlieusard sur les autoroutes et les routes secondaires, et ce, autant en hiver qu'en été. Qui plus est, la consommation d'un moteur diesel par temps froid (-20 degrés Celsius) semble moins affectée que celle d'un hybride.